Nous sommes à l’ère de la médiocrité, le temps où les meilleurs n’ont plus leur place
Les plus méritants sont d’impénitents brigands de premier rang adulés par la masse
On passe de la pommade à l’âne au pelage de poussière qui se moque de l’élégance
La sentence de l’excellence est un verdict de complaisance qui célèbre l’incompétence
On ne mange plus à la sueur de son front, on se goinfre sur le crâne sans vie de l’autre
Sur l’hécatombe de la fratrie se dressent les greniers du trésor de l’égo qui se vautre
La patrie est un vaste champ de prémices arrachées avant terme par des ogres patriotes
Ceux qui aiment le pays trainent des coffres-forts et de sales casseroles qui cocottent
Nous sommes dans l’antre du mal, perclus sous le règne de l’argent-dieu qui dit mieux
Rien ne sert de donner ou de s’adonner, ce qui est à César était à Lazare le pauvre gueux
La valeur des hommes se palpe et s’empoche, leur utilité est une vanité dans le vent
Le riche criminel achète sa foi avec des liasses coupables qui saignent et prie devant
On parodie le jour avec les colombes et la nuit on flirte avec les vautours du bourg
On tend la main aiguisée à la victime désabusée en larmes qui panse ses plaies toujours
On fait de la réconciliation une réclamation, sans se blâmer, sans assumer ses forfaits
On cherche la paix avec des armes de guerre en usurpant le nom du Dieu Parfait stupéfait
Mais la Nation survivra de la hantise de la traitrise de ses fils indignes qui simulent
Mais la Patrie se relèvera et marchera sur la charogne des ennemis sans scrupules
Et notre intégrité rayonnera de nouveau au bout de nos poings levés de gloire
Et la vérité triomphera sans trompette dans la cour des braves assoiffés de victoire
Clément ZONGO
clmentzongo@yahoo.fr
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