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Journée de l’inclusion financière : Le numérique pour résoudre les difficultés de l’approche traditionnelle

« Contribution du numérique pour l’accès du plus grand nombre aux services financiers et produits d’assurances dans un contexte d’insécurité », tel était le thème retenu pour la troisième édition de la journée dédiée à l’inclusion financière. La cérémonie d’ouverture a été présidée, ce 22 décembre 2022, par Kalidou Ky, le chef du département des études, des statistiques et du suivi-évaluation, représentant le ministre de l’économie.

La journée de l’inclusion financière est organisée depuis trois ans par l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina (APBEF-B), l’Association professionnelle des sociétés d’assurances du Burkina (APSAB) et l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés du Burkina Faso (APSFD).

Vue des participants lors de la cérémonie d’ouverture

A chaque édition, ces structures organisatrices réfléchissent sur un thème fédérateur à même d’impacter la Stratégie nationale de l’inclusion financière (SNIF) dont l’objectif global est de porter à 75% la proportion de la population adulte burkinabè ayant accès et utilisant des produits et services financiers abordables et adaptés d’ici à 2023. Ainsi, pour leur troisième journée, elles ont décidé de se pencher sur le thème « Contribution du numérique pour l’accès du plus grand nombre aux services financiers et produits d’assurance dans un contexte d’insécurité ».

« Nous avons estimé qu’il était important d’inviter les experts de la technologie du numérique aussi bien l’ARCEP, le SP/PIF, les sociétés de fintechs, les banques et les compagnies d’assurances et les systèmes de finances décentralisés, pour réfléchir ensemble sur les outils qu’il faut pour permettre véritablement de vulgariser davantage l’accès aux services financiers et des produits d’assurances à la majorité des populations au niveau du Burkina Faso », justifie le président de l’APBEF-B, Djakarya Ouattara.

Le taux de bancarisation élargi est de 35,75%, a indiqué le président de l’APBEF-B, Djakarya Ouattara

Dans le cadre de la finance inclusive, le Burkina Faso a enregistré des progrès notables. Le taux d’utilisation des services financiers corrigé s’affiche à 81,4% en 2021 alors que le taux de bancarisation élargi est passé de 27,4% en 2010 à 35,75% pour la même période. Toutefois, des efforts restent encore à fournir. S’appuyant sur des statistiques du Secrétariat permanent pour la promotion de l’inclusion financière, M. Ouattara a indiqué que 39% de la population adulte n’a pas accès au service financier formel ou informel. La situation est encore peu reluisante en milieu rural. Il ressort que 46% des populations rurales sont totalement exclues, contre 20% en milieu urbain.

Photos des participants

Cette situation justifie la place de choix portée au numérique et notamment la téléphonie mobile pour l’accès aux services financiers et d’assurances. « Il est de notre devoir de travailler en synergie de sorte à ce que nous puissions impacter l’inclusion financière au Burkina Faso surtout que nous sommes dans un contexte très spécifique d’insécurité aujourd’hui qui a vu certaines institutions fermer dans d’autres régions de notre pays. Nous avons estimé que le numérique pouvait être un canal privilégié de distribution de nos produits », soutient le président de l’APBEF-B. Il a, en outre, saisi l’occasion de ce cadre de dialogue pour la promotion de l’inclusion financière pour rappeler que l’avènement de la téléphonie mobile s’est produit au Burkina Faso par un taux de pénétration du mobile estimé à 101,1% en janvier 2021.

« Cela est une opportunité pour le secteur financier de toucher des millions de Burkinabè. C’est ainsi qu’une dizaine de banques, d’institutions de microfinance, de sociétés d’assurances et d’établissements de monnaie électronique proposent aujourd’hui diverses solutions aux populations qui les ont adoptées. Cela s’est traduit par un niveau élevé des transactions et des utilisateurs. Le nombre de comptes ouverts s’est chiffré à plus de 17 millions en 2021 dont plus de 69% de clients actifs. En outre, plus de 1000 millions de transactions ont été effectuées en 2021 pour un montant global de plus de 8000 milliards de francs CFA. Ce qui impacte le taux d’utilisation des services financiers », a-t-il indiqué.

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L’objectif global de la 3e édition des JIF, selon M. Ouattara, est de pérenniser l’état des lieux des services financiers et d’assurances, d’échanger sur les solutions sur le plan structurel et technique pérenne ainsi que sur la collaboration entre les acteurs afin de garantir l’accès du plus grand nombre aux services financiers et d’assurances dans un contexte d’insécurité. Pour atteindre ces résultats, le thème central sera alimenté par un thème introductif et trois sous-thèmes que sont : « Etat des lieux des services financiers numérique : quelles solutions infrastructurelles et techniques pérennes pour garantir l’accès du plus grand nombre aux services financiers et d’assurances dans un contexte d’insécurité ? » ; « Quelle collaboration entre les banques, les établissements financiers, les systèmes financiers décentralisés et les sociétés d’assurances et les fintechs pour garantir l’accès du plus grand nombre aux services financiers et d’assurances dans un contexte d’insécurité ? ».

Le représentant du ministre de l’économie, Kalidou Ky.

S’exprimant au nom du ministre de l’économie, le chef du département des études, des statistiques et du suivi-évaluation, a félicité tous les acteurs qui œuvrent pour la promotion de l’inclusion financière pour leur résilience. En demeurant convaincu que la JIF permettra d’identifier les difficultés actuelles, mais aussi de proposer des solutions réalistes et réalisables, Kalidou Ky a invité les participants à des débats francs et à partager leurs expériences afin de faire de ce cadre de concertation, un moment d’échanges à forte valeur ajoutée. Au terme de cette journée des recommandations pertinentes seront formulées pour une inclusion financière réussie au Burkina Faso.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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