Message du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré prononcé à Solanzo, province des Banwa, dans la région de la Boucle du Mouhoun, à l’occasion du nouvel.
Chers compatriotes,
Vaillant peuple combattant du Burkina Faso,
Ce jour marquant la fin de l’année 2022 et le début de 2023 dans
les heures qui suivent, nous nous retrouvons ici pour passer un
message aux fils et filles combattants du Burkina Faso. Le lieu
précis, parmi ces combattants, est solennel parce qu’ailleurs
pendant que les esprits sont à la fête, dans la tête de ces
combattants, l’esprit est à la guerre. Et vous le savez, cette
guerre qui est en train de commencer ; depuis un certain temps,
une opération a été menée pour pouvoir libérer ici même le
chef-lieu d’une province. C’est le lieu pour moi de venir saluer la
bravoure de ces hommes qui ont mené cette opération afin de
reconquérir cette ville.
La reconquête est bien, certes, mais la consolidation est celle qui
va commencer maintenant. C’était le lieu pour moi de venir les
saluer et à travers eux donc saluer tous ces combattants qui
sont engagés sur tout le territoire burkinabè : Forces armées
nationales, Forces de sécurité intérieure, Volontaires pour la
défense de patrie, et je n’oublierai pas les plus grands
combattants qui sont les mères et les épouses de ces hommes
qui sont sur le terrain.
Aujourd’hui, nous sommes ici pour partager ces moments avec
nos frères d’armes et les encourager à aller de l’avant dans cette
lutte. Les encourager, signifie qu’ils doivent chercher en eux du
courage pour continuer. Et où chercher ce courage ? Je dirai à
tous les combattants de ce pays, que le courage, ils l’auront là où
ils sont implantés ; partout dans les villages où ils passeront, ils
peuvent regarder dans les yeux des enfants qui les bénissent.
Ces bénédictions sont une source intarissable de courage qu’ils
doivent rechercher pour continuer cette guerre parce que ces
populations, leur seul espoir de vie ce sont ces combattants.
C’est le lieu pour moi de leur dire de ne jamais baisser les bras,
jamais baisser les bras ; il faut protéger ces populations, il faut les
défendre. Lorsque dans la journée, ils se battent pour chercher
leur pain quotidien, que nous, nous soyons dans les brousses
pour leur permettre de le chercher en toute sécurité. Et la nuit,
lorsqu’ils seront endormis, que nous soyons encore dans la
brousse pour leur permettre de dormir tranquillement ; c’est
notre mission, la mission du combattant, mission noble. Et c’est
ça la gloire, c’est ça l’honneur. C’est ce que je demande donc aux
braves combattants partout au Burkina Faso de redoubler
d’efforts, de voir l’espoir de vie que cela suscite chez les
populations en les voyant. C’est ce qui doit leur permettre de se
réarmer de courage et de continuer cette lutte.
La réorganisation de l’armée a commencé depuis quelques
temps et nous sommes dans une phase de changement de
tactique. Je dis de tactique, pas de stratégie, pour l’instant. La
tactique doit d’abord changer sur le terrain. Et pour la stratégie,
le changement global de l’organisation de l’armée, nous
parlerons de changement stratégique dans les jours à venir.
Mais, dans la mentalité des combattants, la tactique a déjà
changé, en témoigne çà et là, les victoires sur le terrain. Cela leur
donne donc du moral, cela leur prouve qu’ils sont au-dessus,
qu’ils sont capables. Voilà pourquoi, je tenais à venir le leur dire
en face et les amener à comprendre cet état de fait et à
redoubler encore plus d’efforts.
Pour l’équipement et la logistique militaires qui peinaient, nous
avons donc, depuis un certain temps, commencé un processus
d’équipement. Et c’est le lieu pour moi de dire merci à certains
pays voisins qui n’ont ménagé aucun effort pour nous aider à
acquérir un certain nombre de moyens aériens et terrestres.
Encore, merci à tous, pour tout ce qu’ils font pour le Burkina et à
tous les partenaires du Burkina Faso.
Cette réorganisation logistique est en cours et va s’amplifier
dans les jours à venir. Parce que le souhait pour nous, c’est que
lorsque les populations demandent les forces, qu’elles soient
présentes. Et cela demande de la logistique. C’est en cours de
résolution et nous n’avons aucun doute que cela puisse se faire
et que nous puissions dans des brefs délais, pouvoir subvenir
rapidement aux besoins sécuritaires de nos populations.
C’était l’occasion pour moi aussi de voir dans ces zones, la
nécessité des infrastructures routières qui posent un sérieux
problème de développement de cette Nation. Ça nous interpelle
et parlant de cela, nous verrons quel programme urgent
d’investissement en infrastructures routières pour
accompagner l’élan de cette guerre. Parce que la mobilité
logistique nécessite même ces infrastructures routières.
C’est aussi le lieu pour moi de parler de gouvernance. La
gouvernance a longtemps piétiné. Nous sommes dans un
processus intense contre la corruption et de biens mal acquis. Il
y aura un cadre de concertation que le Premier Ministre va
bientôt lancer, pour la refondation de la Nation. Il faut réformer
totalement notre système de gouvernance. La justice et les
contrôleurs ont reçu carte blanche pour commencer à mener la
lutte contre la corruption et cela peut se sentir déjà sur le terrain.
Je les encourage à continuer le travail et à pouvoir nous aider à
changer notre système de gouvernance.
C’est aussi le lieu pour moi de dire merci, comme je le disais, à
toutes ces femmes, mères et épouses qui sont à l’arrière, ces
héroïnes, qui, jours et nuits, prient, ne sachant que sont devenus
leurs enfants ou que sont devenus leurs maris, souvent par
manque de communication, elles peinent à avoir des
informations mais elles supportent. C’est le lieu pour moi de leur
dire merci, de continuer à tenir bon parce que c’est ce qui nous
galvanise aussi sur le terrain.
Quand nous savons qu’elles tiennent bon, ça galvanise le soldat.
Merci encore et que leurs prières continuent d’accompagner
tous ces combattants.
Je ne saurais terminer mes propos sans dire que cette lutte, que
ce soit du côté de l’administration, ou dans le volet militaire,
nous avons opté pour une modernisation, une digitalisation des
institutions. Ce qui va nous permettre de mieux lutter contre la
corruption, de pouvoir dématérialiser beaucoup d’aspects dans
nos vies.
Chers compatriotes,
Peuple combattant,
Je vais souhaiter à tous les Burkinabè de l’intérieur et de
l’extérieur, que 2023, dans quelques heures, nous trouve en
bonne santé, que nous puissions puiser, au fond de nous, cet
élan de solidarité pour pouvoir soutenir ces forces et les amener
à plus de victoires, à reconquérir plus de terrains. Nous allons
prier Dieu pour avoir plus de succès et pouvoir réinstaller nos
populations là où il le faut et consolider ce qu’il faut.
Merci à tous ceux qui ont déjà tendu la main, des Burkinabè de
l’intérieur comme de l’extérieur, merci à ceux qui sont en route,
et nous sommes reconnaissant à tous ceux qui ont déjà posé
des actes salutaires pour soutenir ces Forces de Défense et de
Sécurité. A nos vaillants VDP, que nous avons recruté et dont le
processus de formation est en cours pour les VDP nationaux, qui
prendra fin d’ici là, et les VDP communaux déjà installés et une
bonne partie équipée, nous les assurons que nous les
équiperons, nous les formerons tous et nous les
accompagnerons dans leur tâche.
Merci beaucoup à eux pour ce combat patriotique ;
Merci à eux pour cet élan patriotique ;
Nous ne saurons les saluer et je puis vous assurer que nous
mettrons tout en œuvre pour qu’ils puissent pleinement jouer
leur rôle dans cette guerre.
La Patrie ou la mort, nous vaincrons !
Transcription du message du nouvel an du Président de la Transition, Chef de l’État
Par la direction de la Communication et des relations publiques de la présidence du Faso
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