Politique

Burkina : Un réseau d’étudiants demande la démission du ministre des Affaires foncières et de son secrétaire général

Le Réseau des étudiants pour la vérité et la justice sur le foncier a animé une conférence de presse, ce mardi 3 janvier 2023 à l’université Joseph-Ki-Zerbo de Ouagadougou, pour donner sa lecture de la situation du foncier au Burkina Faso.

Ce réseau invite l’ASCE-LC (Autorité supérieure de contrôle d’État et de Lutte contre la corruption) à se pencher sur la gestion du ministère en charge des Affaires foncières, depuis la transition de 2014 jusqu’à nos jours. Les étudiants pensent que si une administration bloque délibérément des dossiers, « cela ressemble à une incitation à la corruption ».

Selon les conférenciers, au regard des informations dont ils disposent, le ministre des Affaires foncières, Mikaïlou Sidibé, et son secrétaire général, Marc Ouédraogo, ne sont pas crédibles pour mener des réformes sur le foncier et le logement au Burkina Faso. « Nous demandons la démission pure et simple du ministre Mikaïlou Sidibé et de son secrétaire général Marc Ouédraogo », a lancé le président de ce réseau, Franck Ouédraogo.

Comme principal argument, les conférenciers ont brandi une communication orale dudit ministre, datant du 16 décembre 2022. A en croire le réseau d’étudiants, le ministre avait mentionné que des sociétés immobilières dont les dossiers avaient été jugés non-recevables ont été invitées à fournir la preuve de leurs capacités financières, mais que les concernées n’ont pas pu le faire. Ayant échangé avec certaines de ces sociétés, le réseau des étudiants se serait rendu compte qu’à cette date, « aucune notification écrite allant dans le sens de la communication orale du ministre n’avait été faite à aucune société concernée », a expliqué Franck Ouédraogo.

Pour Franck Ouédraogo, le réseau propose également des solutions émanant du monde estudiantin.

Un réseau qui « va partout… »

Le réseau pense que le ministre Mikaïlou Sidibé a dit « des contre-vérités et il n’y a pas eu de démenti ni d’excuses publiques ». Franck Ouédraogo et ses camarades font référence à la déclaration des sociétés immobilières du mercredi 21 décembre 2022, dans laquelle des promoteurs immobiliers se sont offusqués du rapport de leur ministère de tutelle (https://lefaso.net/spip.php?article118302). Les étudiants ont indiqué que c’est le lendemain 22 décembre que certaines sociétés immobilières ont reçu les notifications en question. Ils s’interrogent alors sur la crédibilité de la communication orale du 16 décembre.

Selon le premier responsable de ce réseau, cela fait plusieurs années qu’avec ses camarades, ils suivent de près la question du foncier et du logement au Burkina Faso. Le réseau nie toute appartenance avec une société ou un groupe de promoteurs immobiliers. « Quand une situation se présente, on va partout », a indiqué Franck Ouédraogo, pour montrer qu’ils n’ont pas de parti pris.

Séance tenante, les conférenciers ont promis de faire une prochaine sortie médiatique pour parler des promoteurs immobiliers, car « ils ne sont pas blancs ».
En demandant la démission du ministre et de son secrétaire ce 3 janvier 2023, les conférenciers disent avoir choisi la date de manière symbolique, en guise de soulèvement contre la question foncière au Burkina Faso actuellement. La demande de démission du ministre et de son secrétaire général va être déposée au ministère de l’Urbanisme, des Affaires foncières et de l’Habitat, ainsi qu’à la primature.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

Comments

comments

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page