« Oui, la relance économique de Bobo-Dioulasso est bien possible avec le capitaine IB », foi de certains citoyens bobolais qui saluent ainsi l’engagement du chef de l’Etat de faire de la ville Sya, « une vraie capitale économique ». Selon eux, le capitaine Ibrahim Traoré a cette volonté et il reviendrait à tous les Burkinabè de mettre la main à la pâte pour que « ce rêve devienne aujourd’hui une réalité ».
Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, lors de son séjour dans la capitale économique, Bobo-Dioulasso, a eu des échanges directs avec les forces vives de la région des Hauts-Bassins. Au cours des échanges, le président Traoré a évoqué la situation économique de la région qui, selon ses propos, a besoin d’être redynamisée. En effet, après avoir fait une brève description de la situation économique de la ville de Bobo-Dioulasso qui ne reflète plus son nom de capitale économique, le chef de l’Etat a rassuré que des actions seront engagées pour redonner à la ville de Sya la place qu’elle mérite, notamment sur le plan économique.
Pour relever ce défi, il a donc invité les opérateurs économiques de la région à créer plus d’activités économiques. Mais aussi, il a souligné que l’Etat jouera pleinement sa partition pour que les objectifs de développement soient atteints. Ainsi, il a annoncé la réhabilitation de l’aéroport international de Bobo-Dioulasso qui, dit-il, s’inscrira dans le cadre de la relance économique de la région des Hauts-Bassins. Face à cet énième engagement des autorités du pays à redonner à Bobo-Dioulasso son image de capitale économique, des citoyens y croient. Car, venant du capitaine Traoré qu’ils qualifient de messie, de l’homme de la situation.
Pour le vice-président de la délégation spéciale de l’arrondissement 2 de Bobo-Dioulasso, Elvis Somda, il est temps que la ville de Sya sort sa tête de l’eau
Pour le vice-président de la délégation spéciale de l’arrondissement 2 de la commune de Bobo-Dioulasso, Elvis Somda, le président Traoré n’a pas de raison de ne pas s’exécuter et de réaliser ses promesses. « Le président Ibrahim Traoré lui-même l’a dit, il n’est pas étranger à Bobo-Dioulasso. Il connaît très bien les réalités de Bobo-Dioulasso et vu sa détermination et l’engagement qu’il a depuis sa prise de pouvoir, je pense qu’il fera de son mieux pour honorer ses promesses », a-t-il laissé entendre.
Il estime qu’il est temps que Bobo-Dioulasso, pendant longtemps délaissé par les autorités, sorte la tête de l’eau. « Cela passe forcément par la redynamisation des entreprises de la ville de Bobo-Dioulasso et le président lui-même a souligné qu’il est important de redynamiser les entreprises, surtout celles qui ont du mal à fonctionner, qui ont du mal à écouler leurs produits. Il va falloir aussi voir dans quelle mesure les accompagner pour qu’elles puissent être à la hauteur parce qu’il y a de cela plusieurs années, les entreprises produisaient pour dix millions d’habitants et aujourd’hui nous sommes plus de vingt millions d’habitants et ces entreprises continuent toujours à produire la même quantité de produits pour la population. Ces entreprises n’arrivent pas à répondre aux besoins de la population », a dit Elvis Somda.
Pour sa part, il reste convaincu quant à réalisation des engagements du président Traoré car il estime que le chef de l’Etat est sur la bonne voie en décidant déjà de réhabiliter l’aéroport international de Bobo-Dioulasso. « Il a une connaissance des actions qui peuvent permettre la relance économique de la ville. On sent la volonté et la motivation. Au regard du contexte national qui n’est pas simple, on ne peut que lui souhaiter bon vent et demander le soutien de la population à l’accompagner pour la réalisation de ses promesses », a-t-il souligné.
Mélissa Bénao fait partie des personnes qui croient à cet engagement du président Traoré. Mais pour que cet engagement devienne une réalité, elle pense qu’il faut décentraliser certains services concentrés à Ouagadougou. « On a toujours appelé Bobo-Dioulasso capitale économique mais on ne voit rien en réalité. Si le président a pensé à redynamiser les choses, nous y croyons et la ville en a besoin. Aujourd’hui tout est centré à Ouagadougou qui est la capitale du Burkina Faso. Il faut travailler à décentraliser les choses », a-t-elle déclaré.
Eloi Sawadogo salue l’initiative de la visite du président Ibrahim Traoré dans les Hauts-Bassins
Eloi Sawadogo, citoyen de la ville de Bobo-Dioulasso, a d’abord salué l’initiative de la visite du président dans les Hauts-Bassins. Aussi, il a salué les différentes actions entreprises par le chef de l’Etat dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso. A l’en croire, si le président Traoré a pris cet engagement, « c’est qu’il a eu le temps d’investiguer pour voir le niveau de délaissement de cette ville pendant des années ». Toutefois, il mise sur la volonté et la sincérité du capitaine Traoré à pouvoir honorer cet engagement.
« Il y a eu auparavant des promesses de ce genre qui sont tombées à l’eau. Avec le capitaine, comme c’est un militaire, il saura régler les questions d’urgence. Mais le problème, c’est entre nous Bobolais d’abord. Il faut que nous puissions identifier ceux qui veulent vraiment l’intérêt de cette ville et ceux qui veulent leurs propres intérêts. Il faut que le président rougisse les yeux pour amener cette ville à se développer. Les usines sont actuellement mourantes à Bobo et il faut travailler à rediriger les investisseurs à ici », a-t-il souhaité. Avant de saluer l’initiative de la réhabilitation de l’aéroport international de Bobo-Dioulasso.
« C’est au pied du mur qu’on reconnait le vrai maçon », se réservent des Bobolais
Si certains croient dur comme fer les engagements du président Ibrahim Traoré, d’autres par contre émettent des réserves. C’est le cas de Ben Idriss Koné, journaliste à la télévision SMTV/Bobo. « Aujourd’hui, nous ne pouvons pas dire si nous croyons à cet engagement ou pas. Même s’il n’est pas un politicien sa déclaration va un peu dans le sens d’une déclaration politique. C’est du déjà entendu et nous l’attendons. C’est au pied du mur qu’on reconnaît le vrai maçon », se réserve Ben Idriss Koné.
Le journaliste Ben Idriss Koné émet des réserves par rapport aux engagements du président de la transition
Pour lui, le fait que le président connaisse les réalités de la ville peut être un atout. Pour que Bobo-Dioulasso réponde véritablement au nom de capitale économique, il suggère la réhabilitation de l’aéroport de Bobo-Dioulasso qui, selon lui, est plus compétitif que celui de Ouagadougou. « Il faut que les gros porteurs et les vols commerciaux commencent à venir à Bobo-Dioulasso, là on saura que c’est Bobo qui est la capitale économique », a-t-il dit. Tout compte fait, il se réjouit de la déclaration du chef de l’Etat qui est « empreinte de sincérité et de volonté ».
Pour James Dembélé, président du mouvement les patriotes pacifiques, même si le chef de l’Etat a cette volonté, le temps lui fait défaut. Il a indiqué que cette déclaration n’est pas une nouvelle. « C’est du déjà-vu. De mon enfance jusqu’aujourd’hui, tous les présidents que j’ai eu à écouter, de Blaise à Damiba, en passant par Kafando et Roch Kaboré, ça été toujours le même discours. On y a cru et par finir on a rien vu. Donc aujourd’hui, le peuple est vraiment méfiant », a-t-il déploré.
« Je doute qu’il puisse respecter cet engagement car il n’a pas assez de temps », James Dembélé
James Dembélé est l’un des acteurs qui pensent que le développement du Burkina passera par Bobo-Dioulasso. « Si on veut le développement du Burkina Faso cela doit passer par Bobo-Dioulasso. Et le retard que nous avons aujourd’hui à Bobo-Dioulasso n’est pas forcement la faute aux présidents qui ont été à la tête de ce pays. C’est souvent aux fils de la région de se battre pour leur région. Ça sera une très bonne chose s’il arrive à respecter ses engagements, c’est rendre justice à cette ville », a rappelé James Dembélé. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Romuald Dofini
Lefaso.net
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