Bilan des 100 jours du président Ibrahim Traoré : « Malgré sa jeunesse, il pose des actes que ses prédécesseurs n’ont pas pu faire », se réjouit Baladji Barro, agent commercial
Le capitaine Ibrahim Traoré assume les responsabilités de président de la transition au Burkina Faso. Dès sa prise de fonction, il a manifesté sa ferme volonté de lutter contre l’hydre terroriste, la corruption et la mal gouvernance durant son mandat. Ce mercredi 11 janvier 2023, nous avons tendu notre micro à des Ouagalais afin de recueillir leurs avis sur la gestion du pouvoir par le président du MPSR II au cours de ces 100 derniers jours. Nous vous proposons leurs réactions.
Dr Daouda Diallo, secrétaire général du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC)
« Les résultats de l’enquête sur l’affaire 400 millions dénoncée par l’Evènement tardent »
« 100 jours après l’arrivée du MPSR2, je pense qu’on peut citer quelques aspects positifs : la reprise de Solenzo comme symbole fort. Un début de réorganisation de l’armée, même si cette réorganisation tarde à produire ses premiers résultats. Cependant, sur le plan sécuritaire la situation est plus que jamais préoccupante. Des villages entiers sont en train d’être déguerpis notamment dans le Sourou, le Nayala, le Yatenga et le Zondoma (cette province était très peu touchée par le phénomène avant l’avènement du MPSR 2). Sur la gouvernance par l’exemple, en dehors du renoncement à son salaire et le retour au décret 2008 pour la rémunération des membres du gouvernement, rien de concret. Pire, l’affaire 400 millions dénoncés par l’Evènement et dont les résultats de l’enquête annoncée tardent est comme un boulet au pied de la transition… Sur le volet, droits humains, plusieurs exactions et violations sont enregistrées sur le terrain. Les appels à la haine et même à l’élimination physique de citoyens burkinabè par d’autres restent impunis et creusent davantage la fracture sociale.
Danzarima Zoungrana, conseiller de jeunesse et d’éducation permanente
« Il y a d’autres moyens efficaces pour lutter contre le terrorisme »
Pour ma part, le bilan des 100 jours du capitaine Ibrahim Traoré est satisfaisant au regard des résultats enregistrés sur le terrain. Cela présage de lendemains meilleurs. Mais pour l’instant, nos attentes sont, entre autres, le retour des personnes déplacées internes dans leurs localités respectives. On attend aussi des autorités religieuses et coutumières qu’elles s’impliquent davantage dans la lutte contre le terrorisme. Parce que cette lutte ne passe pas seulement par les armes. Les autorités religieuses et coutumières pourraient davantage sensibiliser la population pour un changement de mentalité. Toute chose qui contribuera à bouter le terrorisme hors du territoire burkinabè ».
Pascaline Ramdé, de la mairie de Ouagadougou
« J’invite le chef de l’État à se pencher sur le cas des ouvriers de la commune de Ouagadougou »
« Je suis très satisfaite des actions entreprises par le président Ibrahim Traoré. Ces actions prouvent qu’il est un digne fils du Burkina Faso qui se soucie de l’avenir de son pays et de son peuple. Je le félicite pour cela. Aussi, je profite de l’occasion qui m’est offerte pour lancer un cri de cœur. A la mairie de Ouagadougou, tout n’est pas rose. En effet, cela fait plus de deux ans que nous (travailleurs saisonniers ou ouvriers) travaillons sans percevoir de salaire à la fin du mois. Notre souhait serait que le président prenne en compte notre préoccupation ».
Baladji Barro, agent commercial
« Le président a besoin des bénédictions de tout un chacun pour engranger encore plus de résultats »
« En ce qui concerne les 100 jours du président actuel, pour être sincère, il essaie de faire de son mieux avec notamment le ravitaillement pour nos frères et sœurs de Djibo, chef-lieu de la province du Soum, dans la région du Sahel. Il se bat également pour l’amélioration des conditions de nos forces de défense et de sécurité (FDS) dans le cadre de la lutte contre les attaques terroristes qui endeuillent de nombreuses familles. Je lui tire mon chapeau parce que malgré sa jeunesse, il arrive à poser des actes forts que même ses prédécesseurs n’ont pas pu faire. Pour cela, je demande à toute la population burkinabè de prier pour lui. Il a besoin des bénédictions de tout un chacun pour engranger encore plus de résultats tangibles. Je saisis également cette tribune pour formuler des doléances. Entre autres doléances, la lutte contre le chômage des jeunes qui se pose avec acuité dans notre pays ».
Lamoussa Ouédraogo, conseiller de jeunesse et d’éducation permanente
« Il faut accélérer la formation des VDP »
« Au cours des 100 jours du président Ibrahim Traoré, beaucoup de choses ont été réalisées positivement sur le terrain. Nous l’encourageons à continuer sur cette lancée. Nous nous unissons à lui pour relever les défis du moment. Des populations continuent de fuir leurs villages et communes à cause de l’insécurité. Le gouvernement de la transition gagnerait à accélérer la formation des VDP afin qu’ils puissent retourner défendre leurs localités contre les forces du mal et, pourquoi pas, sauvegarder celles qui ne sont pas touchées ».
Propos recueillis par Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net