🔴 « L’appel de Kaya » s’inquiète de la recrudescence des attaques, (Déclaration)
L’organisation de la société civile « L’appel de Kaya », s’est inquiétée, jeudi, de la recrudescence des attaques dans plusieurs localités du pays et particulièrement dans le Centre-nord. « Malgré l’avènement des coups d’Etat successifs du 24 janvier et du 30 septembre 2022, du MPSR 1 et du MPSR 2 portant les militaires au pouvoir, les attaques meurtrières ne font que s’aggravées et sont devenues le quotidien des Burkinabè, pas un seul jour sans que des FDS, VDP et des civils ne soient tués, endeuillant ainsi des familles et faisant de nouveaux orphelins; de nouvelles veuves ou de nouveaux veufs », peut-on lire dans la déclaration de l’organisation.
Bonjour Mesdames et messieurs de la presse ! L’APPEL DE KAYA vous remercie une fois de plus d’avoir répondu à son invitation pour la conférence de presse de ce jour 12 janvier 2023 portant sur la situation sécuritaire dégradante au Burkina Faso en générale et dans la région du Centre-Nord en particulier. Avant tout propos, nous rendons humblement et de façon solennelle un vibrant hommage à toutes les victimes, Forces de Défense et de Sécurité (FDS), Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) et civils tombés sur le champ de bataille pour la Patrie. Que leur sacrifice ne soit pas vain ! Que leurs âmes reposent en paix et prompt rétablissement aux blessées.Nous saluons le courage et l’abnégation de nos FDS et VDP qui, nuit et jour, bravent l’adversité souvent au prix de leur vie pour protéger les populations contre les Forces du mal. Au brave peuple du Burkina Faso nous lui témoignons toutes nos compassions et toute notre solidarité en ces moments difficiles.
Mesdames et messieurs de la presse ! Depuis le 23 août 2015 (première attaque menée contre le poste d’Oursi) le Burkina Faso fait face à de multiples attaques des Groupes Armées Terroristes (GAT). Malgré l’avènement des coups d’Etat successifs du 24 janvier et du 30 septembre 2022, du MPSR 1 et du MPSR 2 portant les militaires au pouvoir, les attaques meurtrières ne font que s’aggravées et sont devenues le quotidien des Burkinabè, pas un seul jour sans que des FDS, VDP et des civils ne soient tués, endeuillant ainsi des familles et faisant de nouveaux orphelins ; de nouvelles veuves ou de nouveaux veufs. Mesdames et messieurs de la presse ! Part ces faits, le contexte socio-économique, politique et sécuritaire est extrêmement difficile pour le peuple burkinabè en général et pour la jeunesse populaire en particulier. L’un des traits caractéristiques majeurs de ce contexte est l’aggravation de l’insécurité avec l’escalade des attaques terroristes dans toutes les régions du Burkina. Onze (11) régions sur les treize régions que compte le Burkina Faso sont des zones à forts défis sécuritaires. Ce sont : le Sahel, l’Est, le Nord, le Centre-Nord, la Boucle du Mouhoun, le Centre-Est, le Sud-Ouest, les Cascades, les Hauts-Bassins, le Centre-Sud et le Centre-Ouest.Ainsi le pays bascule et demeure dans une série d’attaques meurtrières et à une emprise dans presque toutes les localités par des GAT.
Concernant la région du Centre-Nord, nous constatons avec consternation une recrudescence et une violence inouïe de ces attaques meurtrières engendrant un déplacement massif des populations des zones jadis paisibles. Au jour d’aujourd’hui, dans le Centre-Nord, de nombreuses localités sont complètement isolées des chefs-lieux de provinces et pire, du chef-lieu de la région qui est Kaya. Ces localités sont sous l’emprise des HANI. On peut citer à cet effet, Dablo, Foubé, Pensa, Retkoulga, Zimtanga, Delga, Zorkhoum, Ouanonbian, Bourzanga, Kanrgo, Namsiguia, Boulonga, Zana, Bouroum, Pissila, Boala, Pibaoré, Mané…. La situation sécuritaire se dégrade très sérieusement, les terroristes gagnent du terrain, presque toutes les localités de la région sont touchées. L’ennemi se rapproche de jour en jour des chefs-lieux de provinces, qui jusque-là continuent de recevoir des PDI et la psychose se lit sur tous les visages des milliers de Personnes Déplacées Internes (PDI) fuyant des zones menaçantes. La crise humanitaire a atteint des proportions très graves et très inquiétantes avec l’aggravation des conditions de vie et de travail des populations dans la région du Centre-Nord : On a des milliers de déplacés internes qui vivent dans des conditions de grande précarité problème de logement, assistance alimentaire, eau, éducation et de soins sanitaire.
L’Etat n’arrive pas à les prendre en charge correctement et à créer les conditions nécessaires pour leur retour dans leurs terroirs d’origine ; La famine affecte des milliers de personnes; elle est amenée à s’aggraver davantage compte tenu du fait que dans les zones affectées par les attaques, les populations n’ont pas pu produire : abandon des champs, pillage des récoltes, des lieux de commerce et du cheptel par les GAT, etc. La fermeture des centres de santé, des écoles dans les zones affectées privant ainsi des milliers de personnes à des services sociaux de bases. Si nous prenons seulement la situation de la fermeture des écoles à la date du 31 décembre du rapport statistique mensuel du ministère de l’éducation nationale, le centre-Nord est à 861 établissements scolaires fermés, affectant 147 722 élèves dont 71 937 filles, ainsi que 3 592 enseignants dont 1 129 femmes sont sans classe. Quel avenir pour ces milliers d’enfants déscolarisé ? A cela s’ajoute aux violations des droits humains causant des pertes en vie humaines, nous pouvons cités les cas de bavures dans les localités suivantes : Basnéré, Dem, Boala, Namssigui, Tankienga ectc, causant une trentaine de morts et de nombreux blessées. On note aussi des cas d’atteintes aux droits humains par des viols. Pire encore, le site de la station d’eau de l’ONEA situé à douze kilomètres de Kaya dans le village de Dem est sous le contrôle des GAT depuis plus de trois mois, privant ainsi les populations du liquide bleu. Pourtant, nous n’avons pas cessé d’interpeller l’autorité sur la nécessité de protéger ce site qui ravitaille la ville en eau à plus de 70%. Mais hélas, nos interpellations sont restées vaines, jusqu’à ce que ledit site tombe malheureusement sous le contrôle de l’ennemi. Ainsi, si rien n’est fait et rapidement, le Centre-Nord dans sa totalité sera à la guise des GAT.A cela s’ajoute, la cherté de la vie sans précédent, les prix des denrées alimentaires et de surcroit les produits de première nécessité ont connu une augmentation fulgurante, accompagné de la pénurie d’essence et de gaz, malgré les tapages médiatiques du gouvernement, aucun espoir ne se profile à l’horizon. Mesdames et messieurs de la presse ! L’heure du leurre est révolue, nous avons le devoir de nous dire la vérité et il y va de la survie de notre Nation.
Le Burkina Faso en général et le Centre-Nord en particulier sont au bord de l’abime. Nous n’avons qu’une seule alternative : nous battre ou nous battre encore. Face à cette situation catastrophique et indigne, l’Appel de Kaya, soucieux du bien-être de la population et de la préservation des droits les plus élémentaires des peuples, prend l’opinion publique à témoin et interpelle les autorités communales, régionales et nationales à prendre leurs responsabilités en initiant des mesures fortes et urgentes afin de sauver les populations qui, visiblement, sont laissées à elles-mêmes. A ce titre, L’APPEL DE KAYA exige :A court terme :La prise en charge convenable des PDI (la gestion des sites, logement, appui psychologique, eau, nourriture, etc.) ;La réhabilitation sans délai et sans condition du site abritant la station d’eau de l’ONEA à Dem ;Le déploiement rapide des FDS et des VDP en nombre suffisant pour une reconquête totale de toutes les localités sous emprise des GAT ;L’équipement adéquat au profit de nos FDS et de nos VDP et des formations initiales et continues adaptées à la situation ;La baisse significative des prix des produits de première nécessité et des hydrocarbures ;La réhabilitation des réseaux téléphoniques à Pissila, Barsalogho, Tougouri etc. A moyen et long terme : Le retour progressif et sécurisé des PDI dans leurs localités d’origine ; L’accompagnement des populations pour une réinsertion socio-économique avec des Activités génératrices de revenus (AGR) dans leurs localités d’origine ;Le retour des structures administratives, éducatives et sanitaires pour soulager les populations. C’est pourquoi, conscient des enjeux du moment, nous, L’APPEL DE KAYA interpellons solennellement les autorités à prendre la pleine mesure de leurs responsabilités et d’agir en conséquence ; sinon elles seront responsables de la suite des évènements devant l’histoire et devant la terre de leurs ancêtres.
Enfin, L’APPEL DE KAYA invite les populations à une collaboration franche avec les FDS et les VDP, pour une action efficace et efficiente sur le terrain. Population du Centre-Nord en particulier et du BURKINA FASO en général, levons-nous, tous à l’unisson comme un seul homme, pour barrer la route à l’envahisseur et les prédateurs ; gage d’un retour de la paix au FASO et d’un vivre ensemble harmonieux. En avant pour une prise en charge convenables des PDI ! Non aux violations et aux atteintes des droits humains ! Non à la flambé des produits de premières nécessitées ! Pain et liberté pour le peuple !!!Merci camarades !!!Fais à kaya, le 12 janvier 2023.
Collectif Appel de Kaya
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