Politique : « Nous ne sommes pas un parti électoraliste, nous sommes un parti d’engagement, de conviction, de combat pour une nouvelle société… », lègue Me Bénéwendé Stanislas Sankara
Après 22 ans à la direction de ce qui est aujourd’hui l’Union pour la Renaissance-Mouvement patriotique sankariste (UNIR/MPS), l’avocat et ex-ministre ministre en charge de l’Urbanisme et de l’Habitat, Bénéwendé Stanislas Sankara, passe le flambeau au constitutionnaliste et ex-ministre en charge de la Fonction publique et du travail, Pr Augustin Loada. Un acte, ce samedi 21 janvier 2022 à Ouagadougou, sous fond d’une introspection pour un parti qui a, contre vents et marées, défendu son positionnement et ses convictions.
Pour parler de l’Union pour la Renaissance-Mouvement patriotique sankariste (UNIR-MPS) et de celui qui a, jusque-là, fait office de leader incontesté de cette organisation politique, Bénéwendé Stanislas Sankara, il faut répartir à cette date du 1er novembre 2000 : naissance de l’Union pour la Renaissance/mouvement sankariste (UNIR/MS, (https://lefaso.net/spip.php?article5293). Lancé donc dans une situation de crise consécutive à la mort du journaliste Norbert Zongo, le parti s’érige contre l’impunité et affiche « sa foi en la démocratie dans la dignité et l’intégrité ».
Le 22 mars 2009, et dans un climat politique marqué par une division sans cesse de l’opposition, deux formations politiques, à savoir l’Union pour la renaissance/ mouvement sankariste (UNIR/MS) et la Convention panafricaine sankariste (CPS), ainsi qu’une fraction de militants du Front des forces sociales (FFS), fédèrent pour former l’Union pour la renaissance/parti sankariste (UNIR/PS).
L’UNIR/PS a connu des fortunes diverses, jusqu’à l’insurrection populaire de fin octobre 2014, dont il est d’ailleurs considéré, le parti (avec à la tête son président Bénéwendé Stanislas Sankara), comme acteur majeur.
Puis à la date symbolique du 4 août 2021 (référence au 4 août 1983, la Haute-Volta déclenchait la Révolution démocratique et populaire), l’UNIR/PS et le Mouvement patriotique pour le Salut (MPS, crée en fin juillet 2019) signent une convention de fusion. Elle va se solder par un congrès de fusion, lundi, 1er novembre 2021, pour donner l’UNIR/MPS (https://lefaso.net/spip.php?article108688).
Elle est présidée par Bénéwendé Stanislas Sankara, avec pour vice-président, le désormais ex-président du MPS, Pr Augustin Loada, par ailleurs chargé des questions politiques et institutionnelles.
En rendant démission de ses fonctions de président du parti, le 21 décembre 2022 (https://lefaso.net/spip.php?article118313), Me Bénéwendé Stanislas Sankara aura passé 22 ans à la tête d’une organisation politique qui, indéniablement, porte ses empreintes (ténacité, détermination, persévérance, intrépidité…).
« L’UNIR/MPS est un parti de masses. Nous ne sommes pas un parti électoraliste, nous sommes un parti d’engagement, de conviction, de combat pour une nouvelle société fondée et bâtie sur des valeurs que nous défendons. L’organisation que nous avons créée avec des camarades, nous a permis, pendant 22 ans, de hisser haut le flambeau de l’idéal d’un homme qui aujourd’hui à travers l’Afrique et le monde, est adulé et salué comme étant le panafricaniste contemporain qui a su être un exemple. Cet homme (Thomas Sankara, ndlr) n’a pas mené le combat seul, il l’a mené avec d’autres hommes, avec d’autres femmes. Nous avons eu la chance, quand l’UNIR/MS naissait, de côtoyer ces hommes et ces femmes », se remémore Bénéwendé Stanislas Sankara, convaincu que le combat pour l’idéal Sankara a triomphé et que cette passation de flambeau est une perpétuité du combat.
Me Bénéwendé Stanislas Sankara (à gauche), passant le flambeau au Pr Augustin Loada, désormais président par intérim de l’UNIR/MPS.
Par cette passation officielle de fonctions, Pr Augustin Loada devient (et jusqu’au prochain congrès) le président par intérim du parti, l’UNIR/MPS. « La décision de Me Sankara de passer le flambeau n’est pas seulement iconoclaste ; elle illustre aussi en effet sa personnalité, celle d’un homme politique qui a choisi d’être la voix des sans voix, l’intrépide avocat des causes justes, souvent au péril de sa vie. Il a vécu aussi bien à son domicile qu’à son bureau, la violence illégitime de l’Etat, exercée par les puissants du moment, la violence ordurière des goujats stipendiés, les jets de pierres, la prison et le rasage, les sarcasmes des poltrons cachés derrière les réseaux sociaux et que sais-je encore ? Mais l’homme n’a jamais faibli. Il a tenu haut le flambeau de l’idéal sankariste et contribué au rétablissement de la mémoire du président Thomas Sankara », a, Pr Augustin Loada, rendu hommage à son prédécesseur.
O.L.O
Lefaso.net