Economie

Economie au Burkina : Ecobank booste l’entrepreneuriat féminin par son programme « Ellever »

Ce sont environ 80 femmes, leaders d’organisations, entrepreneures et/ou porteuses de projets, qu’Ecobank Burkina a rencontrées, le samedi, 21 janvier 2023 à Ouagadougou, avec au menu, la présentation d’une offre spéciale appelée « Ellever », destinée à l’entrepreneuriat féminin. L’activité avait pour marraine, la femme d’affaire, Hadja Mamounata Velegda, présidente-directrice générale du groupe Velegda.

Le programme « Ellever », lancé en mars 2021, vise à booster l’entreprenariat féminin sur un continent, l’Afrique, où les femmes détiennent environ le tiers des entreprises. Au Burkina, ce sont 10% des entreprises qui sont gérées par des femmes.

Selon l’équipe de Ecobank Burkina à la rencontre, avec à sa tête la directrice générale, Noëllie Cécile Tiendrébéogo, plusieurs facteurs freinent l’épanouissement de l’entreprenariat féminin, à savoir : le manque de confiance en soi, la pression sociale (les charges familiales), les difficultés liées à l’assistance technique et à la formation et celles liées à l’accès au financement. « C’est cela qui fait que les femmes n’arrivent pas à jouer pleinement leur rôle. (…). Si on aide les femmes, le Burkina ne fera qu’avancer », convainc la directrice générale, justifiant ainsi la mise en place du programme Ellever.

La directrice générale de Ecobank Burkina a souhaité un prompt retour à la sécurité et la santé pour toutes les populations, conditions indispensables à l’épanouissement de l’entrepreneuriat.

L’initiative ambitionne d’accompagner les femmes entrepreneures et les entreprises axées sur les femmes. Elle n’est pas seulement une solution financière, elle agit aussi sur des aspects particuliers (notamment la formation, le renforcement de capacités). Dans sa dynamique, Ellever vise donc à, et entre autres, atteindre les femmes entrepreneures sur les 33 marchés où Ecobank est installée et attirer au moins 30 000 femmes entrepreneures par an, dont 1 000 au Burkina.

Ellever offre une gamme de produits, dont des solutions digitales pour faciliter les opérations : des durées, garanties et taux de prêts préférentiels ; un vaste marché et un réseautage par le biais des membres du programme des 33 pays. « Avec Ellever, vous pouvez accéder à une gamme de facilités de crédit pour permettre à votre entreprise de poursuivre son expansion le moment venu, notamment le financement de biens, le financement de commandes locales ou de contrat, le financement de créances, le financement des stocks, l’avance de fonds pour les commerçants », peut-on résumer de l’exposé de la délégation de Ecobank Burkina.

Ellever offre un taux d’intérêt qui déroge aux conditions habituelles et vise à former 500 femmes par an

Sont éligibles au programme Ellever, les entreprises répondant à l’un de ces quatre critères : entreprise fondée par une femme ou au moins 50% des parts détenues par des femmes ; au moins 20% des membres du conseil d’administration ou du comité de direction constitués de femmes ; au moins 30% des employés constitués de femmes ; entreprise fabriquant des produits destinés aux femmes.

« A travers le programme, Ecobank fait une ‘’discrimination positive ». C’est vrai qu’on va leur demander des garanties, mais on n’est pas figé sur une seule forme de garantie. On a des conditions de garantie très assouplies. Je voudrais rassurer les femmes, les femmes entrepreneures ou celles qui ont des projets, à ne peut pas avoir peur, à venir à Ecobank, on trouvera toujours une solution », encourage la directrice générale, précisant que la « discrimination positive » consiste au financement des entreprises visées, à des conditions préférentielles.

Ecobank Burkina s’engage ainsi à développer et à valoriser le potentiel de la femme et l’aider à réussir

« Accompagner les femmes, c’est accompagner plus de 50% des Burkinabè »

La marraine Hadja Mamounata Velegda, présidente-directrice générale du groupe Velegda, a prodigué de nombreux conseils aux participantes, partage d’expériences personnelles à l’appui. « J’ai vécu des préoccupations, je vis des préoccupations, je ne peux pas être indifférent à cet accompagnement qui m’est demandé. (…). J’ai commencé mon commerce avec mes propres moyens de bord, 300 Fcfa. Mais aujourd’hui, si une banque me dit qu’elle va me prêter trois milliards, je vais décliner ; parce que ça ne va pas faire mon affaire. C’est pour vous dire que c’est peu à peu qu’on arrive loin. Il faut aller progressivement, accepter d’écouter, apprendre, se former, faire face aux difficultés », s’est ouverte la marraine.

La marraine dit ne pas douter en la capacité des femmes à franchir les obstacles pour atteindre le niveau désiré et ce, pour le bonheur de leur famille et de toute la société.

Le programme Ellever ne laisse pas non plus indifférent le directeur général de la Maison de l’entreprise du Burkina Faso, Karim Ouattara, hôte de la rencontre. « Accompagner les femmes, c’est accompagner plus de 50% des Burkinabè ; parce que les femmes représentent plus de 50% de la population », jauge M. Ouattara, pour qui, les femmes sont également aptes à respecter leurs engagements que les hommes. Le directeur général Karim Ouattara a, à cet effet, rassuré les participantes que la Maison de l’entreprise du Burkina Faso est prête à accompagner les femmes à bénéficier du programme Ellever, par le montage de leurs projets.

La présentation détaillée de l’offre a été suivie de témoignages de bénéficiaires du programme. Dans cette partie, on retient que Mme Zerbo, qui exerce dans les domaines du cosmétique et des produits du plastique, a pu doubler sa commande. Outre l’accompagnement financier, Mme Maré, qui évolue dans le domaine de l’énergie solaire, apprécie l’apport en encadrement du programme.

Le directeur général de la Maison de l’entreprise du Burkina Faso a également présenté les opportunités qu’offre sa structure aux femmes en matière d’entrepreneuriat.

« J’avais une commande en décembre (2022), Ellever est venue à mon secours et je suis en train d’exécuter actuellement ma commande avec satisfaction », a, pour sa part, confié Mme Ouédraogo, promotrice d’une rizerie locale.

La rencontre a enregistré de nombreuses questions d’éclaircissement. Elles ont porté sur les conditions d’ouverture d’un compte, le taux d’intérêt, la nature de la garantie, les frais de dossiers, etc. « Il faut nous éviter également les longs va-et-vient ; souvent, les procédures sont trop longues et ça décourage », a plaidé une des intervenantes, tandis que d’autres ont souhaité l’accompagnement de la banque pour l’écoulement des produits.


A toutes ces préoccupations, les responsables de la banque ont donné des réponses qui ont permis de lever les inquiétudes (à en croire les réactions). « Quand vous venez, ce qu’on regarde, ce n’est pas la garantie, c’est votre activité. Ne vous faites pas d’inquiétude, approchez simplement la banque, si on s’entretient, on va s’entendre. Pour la question de la garantie, ne vous inquiétez pas ; puisque nous faisons de la discrimination positive. Venez, on va s’entendre ; vous allez dire ce que vous pouvez nous donner. Ayez le courage de venir nous voir, il ne faut que la question de la garantie soit un obstacle », ont exhorté les responsables de Ecobank Burkina (https://www.facebook.com/EcobankBurkinaEB).

O.L
Lefaso.net

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