Burkina Faso: un chercheur veut aider les producteurs de Moringa à lutter contre la chenille ravageuse
Ouagadougou, 28 janv. 2023 (AIB) – Le nouveau docteur en sciences biologiques et appliquées, option entomologie, Salifou Kabré, a souhaité, vendredi, partagé, avec les producteurs de la plante Moringa, les résultats de ses recherches sur la chenille ravageuse dans l’optique de mieux la combattre et valoriser la culture.
« Mon souhait est de rencontrer bientôt les producteurs de Moringa pour des sessions de formation et mettre les résultats de mes recherches à leur disposition afin qu’ils puissent améliorer leurs productions », a informé, vendredi, le chercheur entomologiste en sciences biologiques et appliquées, Salifou Kabré.
M. Kabré s’exprimait au sortir de la présentation de sa thèse en doctorat unique intitulée : « Valorisation du moringa olifeira Lam au Burkina Faso : connaissances endogènes, pratiques sylvicoles et bio-écologie du nuisible Noorda blitealis Walker, (Lepidoptera : Cambridae) ».
Dans l’exposé de son travail sanctionné par la mention « très honorable » du jury, le tout nouveau docteur a confié que Noorda blitealis, du nom de l’espèce de chenille s’attaquant aux plantes de Moringa, est un grand ravageur des plantations entraînant d’énormes pertes aux producteurs dans les contrées du Burkina Faso.
Ses enquêtes dans le cadre de sa thèse, a-t-il dit, ont été réalisées sur 16 sites de huit (8) régions administratives situées dans les trois zones climatiques du pays.
Elles ont porté principalement sur l’observation des pratiques culturales du Moringa dans ces différentes zones.
Une étude qui a permis, selon lui, d’en savoir davantage sur la chenille qui attaque la plante du Moringa en se nourrissant essentiellement de ses feuilles durant sa phase évolutive vers l’état de papillon.
A la lumière de ses résultats, Salifou Kabré soutient qu’il sera possible de déterminer des méthodes de gestion adéquates de la ravageuse.
Ce qui permettra ainsi de renforcer davantage la production de la plante, a-t-il indiqué.
Les directeurs de thèse du nouveau docteur, professeur Olivier Gnankiné et docteur Mandjelia Cangré Ebou Somé sont du même avis estimant que les travaux de M. Kabré sont « pertinents » et de « qualité ».
« Les résultats peuvent être utilisés sur le terrain pour la production du Moringa. Ils ont montré qu’il existe des méthodes de lutte contre les insectes ravageurs et qui permettent d’améliorer la qualité du produit surtout à l’exportation », a souligné la co-directrice de thèse, docteur Mandjelia Cangré Ebou Somé.
Docteur Somé a aussi relevé que le travail présenté par le docteur Kabré est une première au Burkina Faso.
D’origine indienne, le Moringa est beaucoup produit au Burkina Faso pour ses feuilles qui constituent une source importante de revenus, informe docteur Salifou Kabré.
Les feuilles du Moringa, ajoute-t-il, servent à plusieurs usages dont l’alimentation et les soins.
Selon docteur Kabré, faute d’études, il n’existe pas, pour l’heure, des statistiques concernant la production nationale et la commercialisation du Moringa et ce, malgré l’existence des plantations dans l’ensemble des régions du pays.
MZ/ ata