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Humanitaire : Jürgen Wacker, parcours d’un gynécologue obstétricien au service de la femme burkinabè

Professeur Jürgen Wacker est un gynécologue obstétricien bien connu des formations sanitaires dans le sahel burkinabè, particulièrement à Dori, dans le Séno où il a mené plusieurs missions sanitaires d’agents de santé allemands dans le cadre d’une coopération que son association « Menschen für Frauen e.V. » entretient avec le Burkina Faso. Amoureux du pays de Thomas Sankara, cet Allemand s’est spontanément dévoué à l’amélioration de la condition sanitaire des femmes burkinabè dès la première fois qu’il a mis découvert le pays en 1986.

Selon le Professeur en Gynécologie Obstétrique Jürgen Wacker, la durée d’une relation dépend de la franchise. Lui sa connexion avec le Burkina Faso date de 1986 et, depuis, ne cesse de se raffermir.

C’est à la télévision qu’il remarque le pays, alors embarqué dans la « guerre de Noël » contre le Mali. Il découvre surtout le capitaine Thomas Sankara et est subjugué par la personnalité du futur leader de la révolution d’août 1984 : la prise en compte des populations rurales, la lutte contre la corruption, les 3 trois luttes, la compagne de vaccination commando…

« Les activités politiques au niveau de la santé était extraordinaires.», s’émerveille le médecin allemand.

Le 5 janvier 1986, il met donc pied pour la première fois au Burkina en compagnie d’autres volontaires Allemands, accompagné de sa femme et de son premier enfant âgé de neuf mois.

Jürgen Wacker (au centre) avec le personnel du dispensaire construit par son association.

Seul parmi les volontaires à avoir une expérience en gynécologie et en obstétrique, Jürgen Wacker restera à Dori de janvier 1986 à février 1988. Son fils a commencé à lire au Sahel.

« J’ai vu des femmes souffrir lors de leur accouchement et de la fistule obstétricale. Dans les années 1986, il y avait beaucoup de cas de mortalité maternelle et de nouveaux-nés, il y avait également des complications au niveau fistule visico-vaginale », explique-t-il. Les fistules visico-vaginales étaient l’une des raisons qui l’ont poussé à revenir chaque année à Dori pour former les accoucheuses villageoises pour qu’à leur tour, elles soient en mesure d’aider les femmes dans les difficultés.

Il entreprend surtout de ‘’réparer’’ les femmes victimes de fistule qui étaient la plupart du temps ostracisées. « La femme opérée avec succès réintègre bien la société », a-t-il constaté. Il formera également beaucoup d’accoucheuses villageoises dans le Sahel durant la période.

Ce fut toujours un engagement volontaire de la part de cet ami du Burkina qui payait son hébergement et son billet d’avion lors de ses déplacements.

Lorsqu’il retourne en Allemagne après cette visite, il reste en contact avec le ‘’pays des Hommes intègres’’. L’idée de créer une association naît ainsi à la suite de la visite d’un collègue qu’il considère pratiquement comme un frère.

L’association de droit allemand « Menschen für Frauen e.V. » est ainsi créée et le projet de construction d’une formation sanitaire est mise en route. Il a d’ailleurs sa petite anecdote par rapport à la construction de ce centre de santé.

« Nous sommes allés en 2016 rendre visite au Moogho Naaba et les photographes se sont mis à prendre des photos sans l’autorisation de la garde royale. Il a fallu que je présente des excuses à sa majesté et il a compris. Et lorsque je lui ai expliqué notre projet de construire une maternité et un dispensaire, le Moogho Naaba a proposé un terrain », raconte Pr Wacker.

La première pierre de la formation sanitaire est posée en novembre 2021 et le professeur organise une collecte de fonds pour sa construction.

Le chantier du dispensaire est presque terminé selon ses constats sur le terrain, le lundi 7 novembre 2022.

Le Gynécologue Obstétricien allemand Jürgen Wacker (au milieu) et ses collaborateurs burkinabè au pied du Symbole de l’Association « Menschen für Frauen e.V. ».

La coopération permettra également à plusieurs générations de sages-femmes et d’accoucheuses de bénéficier de stages de perfectionnement en Allemagne. La sage-femme à la retraite Marie Madeleine Da/Bamouni et celle encore en activité, Agnès Hien témoignent de l’excellence de cette relation d’amitié.

Sur le plan de la formation, le professeur a initié des campagnes de prise en charge sanitaire en 1997 et à partir de l’année 2000, il venait chaque année au Burkina dans le cadre de cette campagne d’offre de soins aux populations. Une vingtaine de femmes étaient opérées lors de chaque campagne.

Témoin de l’évolution de la condition de la femme au « pays des Hommes intègres », Jürgen Wacker estime que si l’accès aux soins s’améliore au fil des années, le combat actuel demeure contre les cancers du sein et du col de l’utérus.

Particulièrement attaché à l’amélioration de la condition féminine, le médecin allemand estime que l’épanouissement de la femme nécessite qu’elle puisse pouvoir décider du nombre d’enfants qu’elle désire et bénéficier d’une formation professionnelle, condition d’une égalité entre les sexes.

« Nous sommes vraiment satisfaits de ce que nous faisons au Burkina Faso surtout quand nous voyons que les femmes sont aidées, elles accouchent à l’hôpital maintenant avec moins de risques. J’ai formé deux gynécologues du Burkina qui sont aptes à réparés les femmes victimes de fistule obstétricale. J’ai formé également beaucoup d’accoucheuses villageoises dans le Sahel », se félicite Pr Wacker qui nourrit toujours des projets pour le pays.

Les bâtiments en construction pour abriter le centre des soins palliatifs.

Dans les perspectives, le professeur allemand nourrit des ambitions pour le Burkina Faso en matière d’offre de soins. Il envisage notamment créer un centre de traitement des malades du cancer de sein et contribuer à la formation des étudiants burkinabè. Il souhaite également offrir un cadre de soins palliatifs à travers une extension sur le site où le dispensaire et la maternité sont en construction.

« C’est un monsieur qui aime l’Afrique, il a un amour pour le Faso. On se demande pourquoi quelqu’un vient de loin s’investit autant pour notre bien-être et nous qui sommes ici nous nous désintéressons de son combat. Ce monsieur mérite une reconnaissance nationale des autorités », estime la sage-femme à la retraite Marie Madeleine Da/Bamouni.

Sidwaya.info

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