<p><strong>Boukari Tarnagda présente du 29 mars au 1er avril 2023 une pièce théâtrale nommée « le double » qui est une adaptation du roman « Frère d’âme » de l’écrivain David Diop. La pièce a été jouée pour la première fois dans la nuit de ce mercredi 29 mars 23 au Carrefour international de théâtre de Ouagadougou (CITO).</strong></p>
<p>Dans cette pièce, l’artiste comédien Boukari Tarnagada représente le personnage de Alpha Ndiaye. Pendant plus de 40 minutes, l’artiste s’invite dans un monologue théâtral. Il plonge avec lui son auditoire dans un contraste, une sorte de mélancholie qui le ronge, mais aussi un sentiment d’humanisme et d’assouvissement à travers les récits des péripéties d’une guerre qui lui a pris son « plus que frère » et qu’il tente de venger. La cristallisation de son remords l’amène à développer une férocité vis-à-vis de l’ennemi pendant la guerre. Il veut s’innocenter.</p>
<p>La pièce en question évoque la vie de deux amis, Mademba Diop et Alpha Ndiaye. Au regard de la solidité du lien de leur amitié, ces deux amis sont appelés les « <strong><em>deux plus que frères</em></strong> ». Les deux amis sont aussi des parents à plaisanterie. Allés ensemble à la guerre, Alpha Ndiaye s’est moqué du totem de Mademba Diop. « <strong><em>Les Diop n’ont pas été malins d’avoir choisi un pan ou une grue couronnée comme leur totem</em></strong> », s’est-il moqué. « <strong><em>Je lui ai encore parlé de son totem. Orgueilleux volatil le matin de sa mort, juste avant que le capitaine ne siffle l’attaque. C’est à cause de moi qu’il est parti le premier de tous</em></strong> » soutient-il.</p>
<p><span><span class="s-rg">Mademba</span> <span class="s-rg">Diop</span> sera tué et éventré lors des combats.</span><span> Alpha Ndiaye ne veut pas être tenu pour responsable de sa mort.</span><span> <em><strong>« Ce jour-là <span class="s-rg">Mademba</span> n’a pas beaucoup réfléchit »</strong></em> se décharge-t-il avant de se résigner en disant, <em><strong>« ce n’est pas l’ennemi d’en face aux yeux bleus qui a tué <span class="s-rg">Mademba</span> <span class="s-rg">Diop</span>, c’est moi !</strong></em></span><em><strong><span> ».</span></strong></em></p>
<p>A la sortie du spectacle, des spectateurs ont trouvé la pièce intéressante. Selon Nelly Bellemyegré, spectatrice, par ailleurs assistante en étude théâtrale, <strong><em>« il faut savoir apprécier le travail du comédien parce que tenir plus de 40 minutes tout seul, c’est déjà un challenge à relever</em></strong> ». Elle dit apprécier également le texte et la thématique qui est d’actualité.</p>
<p>Ignace Sangaré, spectateur et spécialiste en littérature orale, dit avoir remarqué quant à lui, que cette pièce amène le spectateur à réfléchir sur le conflit, la guerre et ses impacts. « <strong><em>Quand on suit des évènements comme ça, on ressort un peu avec beaucoup d’analyses</em></strong> », a-t-il affirmé.</p>
<p>Pour Boukari Tarnagda, cette présentation a un rapport avec l’actualité. Elle transmet un message de solidarité. « <strong><em>On voit sur les réseaux sociaux les gens disent tout et n’importe quoi, dire tout et son contraire. Ailleurs, on a vu des pays traverser des guerres, mais les gens sont restés unis. Quand on est en guerre, dans le discours, dans le narratif, on ne doit pas être dispersé</em></strong> » a-t-il expliqué.</p>
<p>Artiste comédien, Boukari Tarnagda est aussi un docteur en étude théâtrale. Son monologue sera repris ce 30 mars 2023, et ce, jusqu’au 1er avril 2023 au CITO situé à proximité du stade municipal de Ouagadougou.</p>
<p><strong>Frédéric ZOUNDI (Stagiaire)</strong></p>
<p><strong>Faso7</strong></p>
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