Beaucoup de burkinabè, et comme cela est le cas dans plusieurs pays en crise, ont fini par se rendre compte que dans ces situations complexes, la présence de la communauté internationale à leurs côtés est importante surtout en termes de solidarité. La solidarité internationale devient alors une urgence et nous devons engager les premiers gestes.
L’invocation de l’aide internationale humanitaire d’urgence semble gagner en force au fur et à mesure que la guerre et ses répliques présentes et futures gagnent en force. Il n’est jamais trop tard pour maximiser sur le côté diplomatique. Toutefois, il serait mieux indiqué de penser à notre sphère géographique immédiate avant d’en venir à la communauté internationale.
L’aide internationale trouve sa nécessité et son importance dans son but ultime qui est la préservation de la paix mondiale favorisant un climat qui prend en compte la dignité de l’Homme à travers l’assurance des besoins essentiels de l’humain. Les enseignements logiques tirés de la seconde guerre mondiale ont convaincu de son organisation. Disons même de son institutionnalisation à travers l’organisation des nations unies, comme des partenariats bilatéraux et multilatéraux spécialisés.
L’insécurité multiforme qui caractérise l’évolution du monde renforce la nécessité de cette aide et de sa meilleure organisation.
Au Burkina Faso, son urgence n’est plus à démontrer.
Des appels comme celui des justes, l’intervention du ministre BASSOLMA Bazié à la tribune de la Conférence Internationale du Travail sans oublier les invites aux Burkinabè de l’extérieur et aux autres organisations internationales n’en sont que quelques exemples.
Mais faut-il le rappeler, le caractère de cette aide est non obligatoire dans le principe. Les États ayant besoin de l’aide ne sont pas dans l’obligation juridique de la demander et les Etats donateurs ne sont pas non plus dans l’obligation d’y pourvoir.
Il en résulte que pour le moins, ceux des États en manque qui décident de demander cette aide internationale devraient s’y préparer en prenant des mesures et en adoptant des comportements qui en facilitent l’octroi. Cette solidarité internationale devrait s’activer si non après, en même temps que la solidarité sous régionale et nationale.
La première proximité de solidarité sous régionale s’incarne, pour nous, dans le Conseil de l’Entente. La doyenne des organisations de solidarité fruit d’une vision qui (même tristement) se confirme par ces temps de violences terroristes. En effet, les pays qui constituent cette organisation sont en proie face à cette situation d’insécurité et doivent prendre normalement des mesures qui vont au-delà de leurs propres programmes nationaux de gouvernement. En tant qu’africains de la même sous-région d’ailleurs, ce sont nos valeurs cardinales qui doivent être mises en exergue pour faciliter un retour à la paix dans cette partie du monde. Les pays touchés à un deuxième niveau par les conséquences de la crise sécuritaire que nous traversons, devraient, par devoir africain, encore plus s’engager dans la mise en œuvre des mécanismes visant à maitriser et à juguler cette crise qui risque d’enfoncer toute la zone. Cette union des forces au plan sous régional sonnera parfaitement au niveau international car nous aurions fait un pas important et qualitatif dans la construction d’un cadre légal et formel typiquement africain pour la prise en compte des préoccupations de nos sociétés à la base. L’adage qui stipule « que la solidarité bien ordonné commence par soi-même »serait ici très évocateur.
La nécessite de réveiller, de réorganiser le Conseil de l’Entente est une évidence qui découle donc de cette menace qui devient collective et dont les conséquences seront catastrophiques pour tous. L’urgence découle aussi des demandes de restructuration, de réorientation émanant même de l’administration du Conseil de l’Entente.
La solidarité nationale aussi connaît beaucoup de recommandations. }
Des mesures visant à juguler le mal national ont été déjà prises depuis le début de la crise sécuritaire. Tous les burkinabè, malgré leurs différences ethniques et idéologiques, ont le cœur meurtri face à cette situation et se sont résolument engagés dans la recherche de la formule qui nous permettra de sortir de l’ornière. C’est le cas des multiples interpellations et déclarations (et notamment),de la déclaration des Justes.
Ce qui est demandé en corrections, appoints et approfondissements c’est entre autres de prendre des mesures préventives pour mieux lutter contre ces calamités. Comme tout bon burkinabè, nous savions plus ou moins que cette situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui, c’est-à-dire le fait que cette question du Djihadisme se soit métastasée et ait glissé un tant soit peu sur le terrain ethnique, était une éventualité.
Nous avions suggéré et nous suggérons toujours la création d’une institution nationale ayant en charge le traitement de ces différentes questions de façon préventive car au-delà de la parenté à plaisanterie qui semble nous réunir très souvent, il existe bien des problèmes de cohésion sociale qui sont latents et qu’on feint souvent d’exposer pour pouvoir les régler définitivement.
Nous devons donc avoir une bonne acception des concepts de cohésion sociale, de réconciliation, d’indemnisation qui trouvera tout son sens dans la spécification claire de ses différents types. A ce niveau, on aura entre autres les réparations en matière pénale, en matière sociale et autres.
La reconstruction immatérielle et matérielle d’après-guerre intégrant le désarmement la démobilisation et la réintégration (DDR) des ex-combattants, le règlement des injustices sociales sera le socle d’une nouvelle naissance au pays des hommes intègres.
Aimé Macaire OUEDRAOGO
Président de l’Audience des Jeunes Cadres de l’UNDD
Aimé Macaire OUEDRAOGO
Président de l’Audience des Jeunes Cadres de l’UNDD