Burkina/Environnement : Des journalistes découvrent les interventions du projet LOGMe
Manga, 2 sept. 2023 (AIB)-Le projet terres d’opportunités au Sahel (LOGMe) a organisé une caravane de presse, d’avril à septembre 2023, dans les régions du Centre-est et du Centre-sud permettant à des journalistes de découvrir les résultats de ses interventions en matière de restauration du paysage et de création d’opportunités génératrices de revenus au profit des communautés bénéficiaires.
Initialement prévu pour se dérouler du 21 au 27 novembre 2022, la caravane de presse réunissant les responsables du projet LOGMe et des journalistes de la pesse audiovisuelle et écrite nationale a débuté en avril 2023 par la visite de sites dans des communes des deux régions d’intervention du projet, à savoir le Centre-est et le Centre-sud et s’est clôturée le 1er septembre 2023 à Ouagadougou par un atelier décidé en lieu et place de la dernière sortie-terrain prévue à Bittou dans la région du Centre-sud.
« C’est en tenant compte du contexte sécuritaire dans certaines zones d’interventions du projet LOGMe que la caravane a finalement été réorganisée en plusieurs étapes », a indiqué le chargé du projet LOGME au sein de l’Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), Bassourou Boyla.
La production de fourrage à Gogo
L’UICN est en effet la structure de mise en œuvre du projet LOGMe au Burkina Faso aux côtés d’autres partenaires comme le Conseil africain pour le Développement durable (ASUDEC) et le Secrétariat permanent du Conseil national pour le Développement durable (SP-CNDD).
Courant le mois d’avril 2023, la première sortie de l’équipe du projet LOGMe et des journalistes a concerné trois des sept communes d’intervention que sont Zabré, Ziou et Tiébélé. A cette étape, la caravane a participé à la réception de travaux des jardins maraichers auxquels ont été associées les activités de restauration des écosystèmes d’eau douce notamment le micro-barrage de Ziou.
Une borne fontaine à Balerbié à Tiébélé
L’équipe a ensuite sillonné les communes de Zoaga, Zabré, Tiébélé, Gogo et Gon-Boussougou dans lesquelles elle a observé des réalisations de gestion post-récolte telles que des magasins de stokage, des villages climato-intelligents fonctionnant avec des sources d’énergies renouvelables comme les réverbères solaires dans les lieux publics, des marchés, des écoles, des centres de santé et des unités de transformation du miel, du karité ainsi que des bio-digesteurs.
La pratique de la Régénération naturelle assistée (RNA) sur des sites d’innovation de production de plantes médicinales, des bosquets familiaux et des stations apicoles ainsi que des centres de développement des chaines de valeur comme le miel, le karaté et le néré ont fait aussi l’objet de visite de la caravane.
L’atelier d’échange entre l’équipe de la caravane et des bénéficiaires du projet LOGMe de la commune Bittou, à Ouagadougou, le 1er septembre 2023 a fait office de dernière sortie-terrain.
L’apiculteur Abdou Dakissaga dans la commune de Gogo se réjouit de l’accompagnement du projet
Aux différentes étapes de parcours de la caravane, les journalistes ont échangé avec les bénéficiaires qui ont, dans leur ensemble, exprimé leur « satisfaction » et leur « joie » vis-à-vis des interventions du projet LOGMe.
Le chef du programme de l’UICN-Burkina, docteur Jacques Somda a noté qu’en trois ans de mise en œuvre et à une année de la clôture officielle du projet LOGMe, « le bilan est très satisfaisant ».
« On peut dire même qu’on avait sous-estimé notre capacité de transformation en se fixant des cibles qui aujourd’hui, avant la fin du projet, sont dépassées », a soutenu M. Somda.
La coordinatrice régionale du projet LOGMe, Félicité Vodounhessi s’est dit satisfaite des résultats engrangés sur le terrain
« Au regard des rapports de l’an 3 de la mise en œuvre du projet, personnellement nous sommes satisfaits », a également confié la coordinatrice régionale du projet LOGMe, Félicité Vodounhessi.
Outre le Burkina Faso, le projet LOGMe s’exécute au Niger et au Ghana avec, à terme, l’ambition de restaurer au total environ 20000 hectares de terres pour impacter les moyens de subsistances de 300000 personnes bénéficiaires.
Pour Mme Vodounhessi, le Burkina Faso se présente comme meilleur élève du trio car dans « les trois pays de mise en œuvre du projet, le taux d’exécution physique global est de 75% et le Burkina Faso est à un taux d’exécution de 79% à lui seul ».
Le chargé de projet LOGMe à l’UICN, Bassourou Boyla qu’environ 95000 personnes dont des femmes en majorité sont aujourd’hui touchées par le projet
La coordinatrice régionale du projet LOGMe met, en partie, ce succès du Burkina Faso au compte « de l’engagement des parties prenantes comme les autorités locales et les services techniques qui se sont vraiment investis dans l’activité et qui ont aussi aidé à faire engager les bénéficiaires ».
Elle ajoute que le projet LOGMe a pu dérouler également son programme d’activités même dans les zones d’intervention à défi sécuritaire grâce à ses relais locaux qui se sont substitués quelques fois à l’équipe terrain du projet pour poursuivre certaines activités.
« C’est l’approche participative que le projet a eue dès son arrivée qui explique aussi tous les succès et les résultats obtenus. Nous avons été approché en tant que service technique pour accompagner son exécution dans certains domaines et cela nous a beaucoup plu », a soutenu pour sa part le chef de service départemental en charge de l’Environnement de Bittou, Nian Ouena.
Pour le représentant du SP-CNDD, Lazard Tagnabou et la chargée du projet LOMGe à ASUDEC, Mélanie Dabiré, l’appropriation du projet par les bénéficiaires et le choix des interventions fondé sur leurs expressions de besoins sont d’autres éléments qui concourent aux résultats engrangés.
Dans le bilan de mise en œuvre du projet LOGMe dans les deux régions d’intervention au Burkina Faso, le chargé du projet LOGMe à UICN, Bassourou Boyla, a indiqué qu’au 31 juillet 2023, les données font état, entre autres, de la restauration de 1071 hectares de terres agricoles au bénéfice de 653 ménages, l’octroi de 17560 kg de semences agricoles améliorées a profit de 5224 femmes et jeunes, le renforcement de la santé de 6614 hectares de terres des écosystèmes forestiers et d’eau douce par la fourniture de 36539 plants et de 321 kilogrammes de semences forestières et fourragère entre 2021 et 2023.
Il y’a eu, a-t-il ajouté, des séminaires pédagogiques, des formations et remise de matériels à des associations et sociétés coopératives de femmes et jeunes des chaines de valeurs du soja, du karité, du miel et du fourrage, la tenue d’une foire des produits forestiers non ligneux…
«Pour revenir sur l’impact global, au jour d’aujourd’hui nous estimons autour de 95000 personnes le nombre des bénéficiaires avec une majorité de femmes soit 57% de femmes qui ont été touchées », a informé M. Boyla.
Des coopératives de femmes et de jeunes ont bénéficié de formation et de matière divers de production de miel et de savon
Financé par le Ministère italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique à travers le Mécanisme mondial de la Convention des Nations-unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), le projet LOGMe vise à apporter une contribution significative et durable à la restauration des paysages au Sahel tout en créant des opportunités génératrices de revenus pour les communautés locales.
Selon la coordinatrice régionale du projet LOGMe, Félicité Vodounhessi, il était initialement prévu pour une durée de trois ans mais compte tenu des difficultés rencontrées dans le démarrage des activités de terrain en raison de la pandémie du Covid 19 imposant des restrictions diverses, le projet avait bénéficié d’une rallonge d’une année.
Agence d’information du Burkina
Mamady ZANGO
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