OHADA: l’AFD suspend un financement de 4 millions d’Euros, une pression selon Ouagadougou et Bamako
Ouagadougou, 10 sept. 2023(AIB)-L’Agence française de développement (AFD) a suspendu le 27 juillet 2023, une subvention de 4 millions d’euros au profit de l’OHADA, dénonçant des problèmes de gouvernance. Mais Ouagadougou et Bamako y voient une pression de l’AFD pour imposer à la tête de l’organisation, des personnels qui lui sont favorables.
L’AFD a suspendu le 27 juillet 2023, une convention de financement de 4 millions d’Euros signée le 4 février 2023 avec l’Organisation pour l’harmonisation des droits des affaires en Afrique (OHADA).
Selon nos sources, l’AFD dénonce les difficultés de gouvernance institutionnelle de l’Organisation, en particulier au niveau du Secrétaire Permanent et de ses relations avec les agents du Secrétariat Permanent et d’autres partenaires.
D’après le bailleur de fonds, cette situation n’a pas permis un démarrage des activités devant renforcer la capacité d’influence et consolider le droit des affaires OHADA au niveau des Etats membres, dans les délais contractuels impartis, d’où la suspension de la convention de financement.
Ces explications n’ont pas convaincu le Burkina Faso et la République du Mali qui y voient des manigances de l’AFD pour imposer des personnels qui lui sont favorables, notamment au secrétariat permanent dirigé actuellement par le Pr Emmanuel Sidiki DARANKOUM.
Dans un communiqué conjoint en date du 9 septembre 2023, les deux Nations ont dénoncé « les actes frauduleux » qui ont entouré le recrutement des personnels lors de la 55e session du conseil des ministres et de gouvernements de l’OHADA, du 28 au 30 août 2023 à Kinshasa.
Il se dit que la correspondance de l’AFD qui date du 27 juillet 2023, a été distribuée dans la salle, alors que le processus de recrutement était en cours, afin d’influencer le vote des états membres.
Ouagadougou et Bamako ont expliqué que leurs représentants ont dû quitter prématurément les travaux, après les actes posés pour empêcher leur pleine participation.
Ils ont demandé à la conférence des chefs d’État de se saisir urgemment de la question.
Par ailleurs, les deux pays comptent tirer toutes les conséquences de droit, si le passage en force devait se maintenir.
Agence d’information du Burkina