Lutte contre la malnutrition
Des journalistes se forment sur la fortification alimentaire
Le Club des journalistes et communicateur en nutrition et sécurité alimentaire (CJCN-SA) a organisé un atelier de renforcement de capacité sur la fortification des aliments et son processus, au profit d’une quarantaine d’hommes et de femmes venus des 13 régions du Burkina Faso, du 21 au 23 novembre 2023 à Bobo-Dioulasso.
La malnutrition représente une menace importante pour la santé humaine et le développement économique. Selon l’Agence nationale pour la nutrition (ANF), une femme sur deux en âge de procréer est anémiée et présente des carences sérieuses en micronutriments clés tel que le fer, la vitamine A, le zinc, le folate et l’iode. Un enfant de moins de cinq ans sur trois souffre d’un retard de croissance et 15 % des nourrissons ont un poids insuffisant à la naissance. De plus, près de 15% des populations sont sous-alimentées et 78 % des enfants de moins de deux ans n’atteignent pas la diversité alimentaire minimale.
Au regard de ce tableau peu reluisant et connaissant le rôle crucial que peut jouer les médias dans la lutte contre les carences en micronutriment, une quarantaine d’hommes et de femmes venus des 13 régions du Burkina Faso regroupé au sein du Club des journalistes et communicateur en nutrition et sécurité alimentaire (CJCN-SA) étaient atelier du 21 au 23 novembre 2023 à Bobo-Dioulasso.
Il s’est agi de mieux outiller les journalistes et les communicateurs des médias afin qu’ils contribuent efficacement à la sensibilisation des populations à la connaissance des aliments fortifiés et l’adoption de comportements adéquats favorisant de leur part l’utilisation desdits aliments.
Selon la consultante Jacqueline Bationo/Dindané, les causes de la malnutrition sont dues aux carences en vitamine A qui favorise la croissance et le développement des tissus et du squelette; au fer, un élément essentiel de la constitution des globules rouges et en iode, un micronutriment qui se trouve dans le sel. De l’avis de la consultante, ces carences peuvent avoir pour entre autres conséquences : des troubles de vision allant à la cécité pour la vitamine A, une diminution de la quantité d’hémoglobine et le sujet est anémié pour le fer et la présence du goitre et une diminution des fonctions cérébrales chez l’adulte pour ce qui est de l’iode. « Au Burkina Faso, la carence en iode constitue un problème de santé publique », a-t-elle déclaré.
Le sel et l’huile les aliments les plus consommés
Dans la stratégie de lutte contre ces carences en micronutriments (la vitamine A, le fer et l’iode), Mme Bationo a indiqué qu’il a été décidé l’enrichissement des aliments d’où, la fortification alimentaire. Il s’agit de l’huile végétale raffinée en vitamine A, la farine de blé tendre en fer/acide folique et le sel en Iode. « Le sel et l’huile constituent les ingrédients dans la préparation des mets dans la quasi-totalité de la population Sub-saharienne et la consommation fréquente du pain et gâteau d’où leur choix pour la fortification », a-t-elle précisé.
En la matière, le Burkina Faso a ratifié de nombreux textes a informé la consultante, afin de se conformer à l’environnement juridique et règlementaire international et régional et de mieux encadrer la production, l’importation, la commercialisation, la consommation et le contrôle dans les domaines clés de la fortification des aliments de grande consommation.
Pour s’en convaincre, les participants ont réalisé une immersion terrain auprès des cibles (usines industrielles, semi-industrielles et artisanales). Ainsi, ils se sont rendus au grand moulin de Mê pour constater le processus de fortification de la farine de blé au fer et à l’acide folique. A la SN-CITEC où ils ont visité par la suite, il tait question de la technique de fortification de l’huile à la vitamine A. Selon le journaliste Adama Salambéré de l’Agence de l’information du Burkina (AIB), le processus se déroule très bien conformément aux textes en vigueur. « Au cours de la visite, les industriels ont plaidé pour la levée des taxes sur les prémisses notamment les vitamines afin qu’elles soient accessibles pour la fortification », a-t-il ajouté.
Pour le secrétaire général du CJCN-SA Abel Azonhandé, il appartient désormais aux journalistes et communicateurs d’élaborer une feuille de route des pour la promotion de la fortification alimentaire au Burkina Faso à travers des productions journalistiques.
Pour rappel, cet atelier selon Marcellin Ouédraogo de la GIZ (coopération allemande, entre dans le cadre du projet «Large Scale Food Fortification » ou Fortification alimentaire à grande échelle, avec l’appui de la GIZ/PAH.
Paténéma Oumar OUEDRAOGO