Burkina : Le soutien volontaire de la population à la Transition ne faiblit guère en ce début 2024 (papier d’angle)
Ouagadougou, 20 janv. 2024 (AIB) – Les soutiens populaires à la lutte contre le terrorisme, venant d’associations, d’entreprises ou d’individus se poursuivent en faveur de la lutte contre le terrorisme et ce malgré l’imposition des prélèvements sur les salaires des employés et sur les intérêts des entreprises, a constaté l’AIB samedi à Ouagadougou.
Les gestes de soutien aux efforts de sécurisation du territoire qui se sont intensifiés à l’approche de la clôture de l’année 2023 se sont poursuivis dans la même cadence en 2024 en dépit des retenues obligatoires sur les revenus des employés et des entreprises.
Le 29 décembre 2023, au sud du pays, Albert Tiendrébeogo, un exploitant d’eau minérale a fait un don de vivres et de matériels aux personnes déplacées internes et aux détenus de la prison civile de Léo et d’une enveloppe de 75 mille FCFA aux Forces de défense et de sécurité (FDS).
Dans la même zone et bien avant lui, Denise Atti Oulon, une ressortissante de la province du Nahouri, a remis des vivres de diverses natures aux VDP le 26 décembre 2023.
Au Centre nord, c’est un tradi-praticien du nom de Mahamado Sana qui a offert 60 talkies-walkies aux forces combattantes et 50 tonnes de riz aux veuves et orphelins de Boulsa, la veille de Noël. Ailleurs au Sud-ouest, le 29 décembre dernier, le village de Nabéré dans la commune de Bondjigui a cotisé 350 mille francs pour soutenir l’effort de paix dans le pays.
Le lendemain 30 décembre, des organisations de géomètres, de transitaires et déclarants en douane, des élèves de l’Enam ou encore les ressortissants de Thiou et du Lorum ont remis leur contribution d’une somme totale de plus de 24 millions FCFA.
Ailleurs dans le Sanguié, au Centre ouest, les forces vives de Réo ont mobilisé 10,842 millions FCFA au profit de de l’effort de paix au lendemain de la Saint Sylvestre.
Des mouvements de veille citoyenne mettent la main à la poche
Mais le 5 janvier 2024, le gouvernement va annoncer des retenues obligatoires à la source de 1% sur les salaires des employés du public comme du privé, de 25% sur les primes des agents de l’Etat et de 2% sur les bénéfices nets des entreprises, au profit du fonds de soutien patriotique.
En dépit de ces mesures qui réduisent les revenus des citoyens, les Burkinabè ont continué d’apporter diverses aides librement au gouvernement de la Transition dont les membres, il est vrai, s’obligent eux aussi à céder 5% de leur salaire tandis que le président du Faso se contente de son salaire de capitaine plutôt que de celui, plus consistant, de chef de l’Etat.
Ainsi, dès le 8 janvier, les femmes du Loroum, dans la région du Nord, ont offert plus d’un million FCFA pour l’effort de paix.
Le mouvement de veille citoyenne «WAANYIN-YAN» de Fada N’Gourma (Est) a offert des vivres et divers produits d’une valeur de plus de 800 mille FCFA aux veuves, aux orphelins des volontaires pour la défense de la patrie, le 10 janvier.
La communauté des fidèles de la mosquée sunnite de Karpala à Ouagadougou a contribué pour à hauteur de 2 millions quelque jours plus tard.
Dans Banwa, la population de Kouka financé à hauteur de millions FCFA des dons au profit des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), hier 19 janvier tandis que leur voisin de la commune de Balavé ont offert 3 motos aux VDP de la localité.
Au même moment à Ouagadougou, Mahamadi Ouédraogo, un opérateur économique, a livré 5 véhicules 4×4 au gouvernement en réponse à l’appel au soutien patriotique d’une valeur de plus de 80 millions FCFA.
Dix jours auparavant, des experts et conseils fiscaux, des ressortissants de Garango vivant Naples, Ressortissants du Burkina Faso à Séguéla ou encore l’Association ARPA ont apporté leur soutien d’un montant cumulé de 15,56 millions FCFA.
Un syndicat appel ses membres à souscrire à l’effort de paix
De nombreux soutiens restent cependant généralement dans l’anonymat.
A ces gestes multiples s’ajoute l’appel de certains acteurs à poursuivre le soutien au gouvernement de la Transition. Ainsi, le syndicat des enseignants chercheurs (Synadec) a appelé ses militants à souscrire à l’effort de paix.
«C’est à ce prix que nous pourrons affirmer notre souveraineté et en tirer les enseignements qui nous permettront d’amorcer véritablement notre développement socio-économique sur des socles endogènes», a indiqué le secrétaire général du syndicat, Boubié Guel dans son appel rendu public le 18 janvier.
«Chaque Burkinabè doit apporter sa contribution, aussi minime soit-elle, pour les soutenir afin que nous gagnions cette guerre contre les forces du mal», a encouragé Issouf Ouédraogo, représentant d’un donateur.
Les contributions volontaires permettent à l’Etat de prendre en charge les dépenses en équipements et en prime des VDP ce qui a contribué aux succès enregistré par les forces combattantes durant l’année 2023.
Les aides volontaires de 2024 ajouté aux prélèvements obligatoires sur les salaires et sur les bénéfices des entreprises permettront «d’accélérer la reconquête du territoire national» selon les souhaits du président Ibrahim Traoré.
Dans son message de nouvel an 2024, le capitaine Traoré a également demandé à son peuple de se mobiliser autour de l’initiative présidentielle pour l’autosuffisance alimentaire, de l’initiative présidentielle pour le développement communautaire, de l’offensive agropastorale du gouvernement et autour de l’actionnariat populaire afin de mettre le pays dans une nouvelle ère de sa souveraineté et de son développement.
Néanmoins certains acteurs des milieux syndicaux et des organisations de la société civile, s’ils ne s’opposent pas aux soutiens volontaires orientent la Transition vers des niches où elle pourrait renflouer plus facilement les caisses de l’Etat en lieu et place des coupures à la souche.
Agence d’Information du Burkina
CK/no
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