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La vie reprend pour des maraîchers réinstallés dans la région du Centre–nord 

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La vie reprend pour des maraîchers réinstallés dans la région du Centre–nord 

Ouagadougou, le 20 janv. 2024 (AIB)- Des populations de trois localités, réinstallées dans la région du Centre-Nord, sont en pleine reconstruction de leur vie sociale et économie bouleversée à la suite des exactions terroristes. Retrouvées dans des champs de maraîchage, elles expriment leur soulagement et saluent l’action libératrice des forces combattantes.

Des pas de danse, des chants, des applaudissements… Un groupe de femmes témoigne sa reconnaissance aux Forces de défense et de sécurité (FDS) et aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). L’une d’elle se souvient comme si c’était hier, le jour où elle a dû déguerpir son village. Son ainé a été blessé pendant l’attaque. « Les balles sifflaient de partout, c’était…c’était…le chaos, la débandade, partout. Nous avons vécu le calvaire », explique, avec peine, cette femme d’âge mûr, en langue nationale mooré.

Ce 18 janvier 2024. Il est environ 9h dans cette commune rurale que nous nommons VCN1, située à environ une quarantaine de kilomètres de Kaya, dans la région du Centre-Nord. Espace agricole marquée de zones verdoyantes, s’offre à la vue. Des lignes de maïs en montaison, des planches de choux, de tomate, d’oignons, respirent la vie au milieu d’un ensemble dominé par des herbes sèches brunes, des manguiers en floraison et d’autres arbres touchés par la saison sèche. L’espoir d’une autre vie se lit sur les visages des femmes qui s’y affairent. Naguère, elles ont vécu l’honneur, l’humiliation puis le doute, dans leur statut peu enviable de personnes déplacées internes. Mais c’est déjà du passé.

« Je ne cesserai jamais de remercier le capitaine Ibrahim Traoré. Il a donné vie à mon village et au Burkina Faso. L’année dernière, nous n’avons pas pu récolter. Nous avons dû tout abandonner pour échapper aux balles assassines des terroristes », nous confie la plus âgées d’entre elles.

Quand elle a appris qu’elle pouvait revenir au village, elle n’y a pas cru aussitôt. « Je n’y croyais pas. Mais, prenant mon courage à deux mains, je suis revenue pour faire quelques jours afin de voir ce qu’il se passait, réellement ». C’est ainsi qu’elle elle est restée, dit-elle, rassurée au vu du dispositif sécuritaire mis en place.

 

Aujourd’hui, elle se consacre à son activité de maraîchage sous l’œil vigilant des FDS et des VDP qui « veillent nuit et jour pour assurer notre sécurité et nous permettre de vaquer à nos occupations . Je tente de me reconstruire après tant de pertes. S’il y a la sécurité, on pourra s’en sortir », lance-t-il.

Elle dit éprouver toujours de la peur par moments d’où ses prières régulières. « Chaque nuit, je me réserve des heures de prières afin que Dieu veille sur ceux qui veillent sur nous », ajoute-t-elle.

Son ainé, propriétaire terrien a mis des lopins de terre à la disposition d’autres producteurs dont des PDI. « J’ai connu la situation de PDI.  Donc je n’hésite pas à aider les autres dans le besoin », lance-t-il.

Pas loin de là, un autre maraîcher, trentenaire s’affaire dans son champ.

« Je produis ici en entendant que mon village soit sécurisé », dira-t-il. Pour lui, c’est important pour les PDI de travailler afin d’améliorer leur vie de personnes déplacées internes qu’il trouve dure. Il produit plusieurs spéculations notamment le piment, les oignons, les choux pour subvenir à ses besoins et venir en aide aux parents déplacés internes.

Dans ce village VCN1, la vie reprend, timidement mais sûrement, comme en témoigne l’exploitation de ces champs de maraîchage à perte de vue. En effet, les populations réinstallées se sont consacrées au maraîchage pour pouvoir s’approvisionner en denrée alimentaire car elles n’ont pas pu produire durant la saison des pluies à cause de l’action des terroristes.

Le marché est pour l’heure limité aux clients locaux

Autre village, même réalité. Ici au VCN2, situé à une soixantaine de kilomètres de Kaya, la vie a repris ses droits. Les maraîchers sont contents de retrouver leurs champs après des années à vivre comme des PDI. Ils louent tous le sacrifice des FDS et des VDP pour la reconquête de leurs terres.

« Nous dirons merci aux autorités, aux FDS et VDP. Grâce à eux, nous avons retrouvé notre dignité. Nous sommes satisfaits de leur travail et prions Dieu pour qu’il veille sur eux et continue de bien inspirer les autorités », lance un maraîcher.

« A cause de l’insécurité, les gros clients qui arrivaient du Ghana, de la Côte d’Ivoire et du Mali, ne viennent plus. Je produis juste pour alimenter Kaya et le marché local », a-t-il fait savoir.

De ce fait, il ne produit plus des produits périssables comme la tomate qui rapporte pourtant beaucoup d’argent, selon lui.

« Néanmoins, je rends grâce à Dieu, pour le fait de pouvoir produire quelque chose. Si la sécurité est garantie, nos affaires vont reprendre de plus belle ».

En entendant, les récoltes obtenues lui ont permis de s’approvisionner en denrée alimentaire et de faire face à la scolarité des enfants.

Dans un troisième village qui a accueilli des personnes réinstallées, les populations ne tarissent également pas d’éloges à l’endroit des forces combattantes.

Dans cette localité, la disponibilité de la ressource en eau est garantie durant toute l’année au bonheur de ses habitants. « Les terres sont devenues plus fertiles à cause de leur mise en jachère forcée », ironise un producteur.

Au constat, les personnes réinstallées ont si soif de travailler sans relâche pour rattraper le temps perdu que les moyens disponibles leur paraissent insuffisants.

« La principale difficulté demeure l’absence de moyens. Le prix des intrants est élevé aussi. Ce qui fait que je n’ai pas pu produire comme je voulais. Je demande que le gouvernement diminue le prix des intrants », a indiqué un maraîcher du VCN3 qui n’exploite qu’un quart de la superficie arable de son champ.

Rassuré par l’engagement des FDS et VDP et satisfait de la collaboration entre les forces combattantes et la population, ce maraîcher souhaite un accompagnement pour mettre en valeur l’entièreté de son champ. « Je suis gêné, mais je sollicite une fois de plus l’aide des autorités car j’ai tout perdu pendant le déguerpissement de mon village et je tente de repartir à zéro », a-t-il raconté.

Et en entendant, il a adressé, à nouveau, ses remerciements aux autorités « pour les efforts consentis dans la sécurisation de notre village ».

Au regard de la disponibilité de l’eau et de la sécurité qui est quotidienne, ces maraichers s’engage véritablement dans le travail pour retrouver leur autonomie.

Agence d’Information du Burkina

DNK/kc

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