Quelques heures après l’entretien que le président de la transition, chef de l’Etat, Ibrahim Traoré, a accordé sur la vie de la nation, Moussa Ouédraogo, consultant indépendant et membre de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC) à travers le mouvement Le Faso, ma Patrie (dont il est le responsable à la communication), se prononce sur cette sortie et les sujets abordés. En inconditionnel de la transition, “wayignan » Moussa Ouédraogo, par le biais de bien d’autres sujets abordés dans cet entretien, estime, arguments à l’appui, qu’une prolongation de la transition avec l’équipe dirigeante actuelle va de soi, car convaincu que « le peuple tout entier doit son salut à ce gouvernement qui ne ménage aucun effort pour son épanouissement ».
Lefaso.net : Quelle appréciation globale faites-vous de l’entretien que le chef de l’État a accordé hier à la RTB, dans la forme et dans le fond ?
Moussa Ouédraogo : Comme à ses habitudes, le président a encore laissé voir de l’éloquence tout au long de son entretien. Sans ambages et sans langue de bois, il a abordé tous les points avec satisfaction. Le président Ibrahim Traoré a toujours su allier architecture et charisme, c’est un leader parfait au sens profond du terme. Sa particularité, c’est qu’il ne se laisse pas raconter, mais il vit la chose. Et, de vous dire qu’en matière de communication, la forme supporte le fond. On a pu noter une description, une explication avec une argumentation limpide. En fin de compte, c’est un message compréhensible qui convainc. Le principe est là, répondre à une redevabilité, c’est à dire rendre compte au peuple.
Le président vous a-t-il convaincu sur l’ensemble des points qu’il a abordés…, quels sont les éléments qui vous ont particulièrement marqué ?
Il rassure à toutes les occasions. Particulièrement, les points saillants sont ceux liés à la journée du 15 mai, c’est un retour aux sources ; il a fait abstraction de la diplomatie secrète qui nous a longtemps plongés dans l’hypocrisie, la plaie gangrène et se cancérise. Je fais allusion aux relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.
L’information partagée permettra de savoir éventuellement la conduite à tenir ; qui veut la paix, prépare la guerre, il faut encourager les effectifs en place et les situer sur des guerres de haute intensité et cela pour montrer que les ennemis (impérialistes et valets locaux) sont bien présents et qu’il ne faut jamais baisser la garde, il faut impérativement être aux aguets pour le combat. On doit aussi se féliciter, car l’armée peut contenir aujourd’hui toutes les menaces et monte en puissance.
Pailleurs, la situation sur les acquisitions en cours permet de galvaniser les troupes ; l’industrialisation est en marche. Alors, il faut réformer et revoir certaines lois organiques, notamment sur les traitements au niveau salarial, de sorte à équilibrer, en tenant compte de la masse populaire. Des initiatives sont enclenchées progressivement pour le paiement des factures et cela, il fallait d’abord maîtriser la dette intérieure. Les jeunes ne sont pas restés en marge, la réforme de certains fonds de financement s’avère nécessaire pour l’accompagnement des projets de jeunes.
L’APEC, un modèle de développement endogène par excellence servira de point de départ pour de nombreuses initiatives. Sur tout autre volet, on a l’AES (Alliance des États du Sahel) où on enregistre des victoires grâce à la coopération sur le terrain et l’implication des populations civiles permettra d’engranger toujours des victoires éclatantes.
La Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC) appelle à un meeting populaire, le samedi 11 mai 2024 au stade municipal Joseph Conombo à partir de 8h. Qu’est-ce qui vous motive dans l’organisation de ce meeting ?
Oui, la CNAVC, dont le mouvement le Faso, ma Patrie est membre, appelle tous les patriotes des quatre coins du Burkina Faso à un meeting le 11 mai, pour réitérer son soutien indéfectible au camarade capitaine Ibrahim Traoré. Une occasion de plus pour traduire au camarade président, notre solidarité et notre engagement dans son combat quotidien pour la libération et la refondation de notre État-nation.
Ça sera un moment historique dans la vie de notre nation, et nul ne devra se faire conter l’événement. Nous allons déclarer notre “Oui” à la prolongation de la transition. Notre “Oui” à une nouvelle Constitution, cela y va de l’intérêt de toutes et de tous
Votre collectif le Faso, Ma Patrie, s’est donné pour principale mission de défendre la transition par notamment la veille citoyenne. Concrètement, comment se passe cette action sur le terrain ?
Avant de répondre à cette question, je voudrais saisir l’opportunité qu’elle m’offre, pour, au nom du Mouvement le Faso, ma Patrie, rendre un vibrant hommage aux femmes et hommes engagés pour la cause nationale, à savoir la sécurisation, la défense, la reconquête du territoire, la restauration de notre souveraineté et le développement.
Pour revenir à la question, retenons que la veille citoyenne revêt un ensemble de valeurs, à savoir l’engagement volontaire, le sacrifice, la solidarité agissante et tout cela, par le biais du peuple et pour le peuple.
En effet, les veilles, les alertes, les dénonciations, les informations, les sensibilisations, les conscientisations, incombent naturellement au peuple résilient qui se mobilise pour résorber les maux qui entravent son épanouissement.
C’est ainsi que nous, les « Wahihians » (wayignans) ou encore membres de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne, assurons convenablement la garde au niveau des ronds-points et tout autre lieu, en villes comme en campagnes, car notre mouvement est assez représenté dans les quatre coins du Burkina Faso.
Nous observons et alertons naturellement les services en charge de la sécurité en cas de mouvements suspects et il y a aussi d’autres actions qui concourent à l’atteinte des objectifs, mais permettez-moi de rester muet ici, car toutes les stratégies ne se divulguent pas en matière de sécurité.
Nous menons aussi des sensibilisons sur les vertus de l’union sacrée, sans distinction aucune, autour de la présente transition, car elle demeure non seulement l’espoir d’une libération totale du joug impérialiste, mais aussi de notre développement durable.
A trois mois de son échéance supposée, quel est le bilan que vous faites de la transition ?
Le bilan est bien satisfaisant et c’est la raison pour laquelle nous devons nous réjouir à mi-parcours, car nous ne sommes seulement qu’à la phase de développement. Vous savez, un adage de chez nous dit que : « Celui qui ignore d’où il vient, il lui sera difficile, voire impossible, de savoir où il est, n’en parlons pas de sa destination ».
C’est pour vous dire ici qu’on vient de loin, il y a eu un moment où la situation sécuritaire était quasiment drastique.
Cependant, il aurait fallu répondre à un besoin existant que des patriotes aient décidé de prendre les choses en main pour le bonheur de toute une population.
Cette situation requiert aujourd’hui l’engagement conséquent de toutes et de tous autour des idéaux du président Ibrahim Traoré.
Mais, vous venez de m’apprendre quelque chose sur une supposée échéance, sinon que nous pensons que cela n’est pas d’actualité, car nous avons des priorités qui sont bien connues et partagées par la masse populaire. Et, je paraphrase ici les dires de Sartre (Jean-Paul) : « Ne pas choisir, c’est encore choisir ». Notre peuple résilient est, comme je vous l’ai déjà signifié, libre de ses choix, il a de bonnes raisons et le choix de ne pas choisir se respecte.
Quelles sont à votre avis, les grandes satisfactions de la transition ?
La rupture sans conditions avec l’ancien système des impérialistes et les apatrides. Les résultats sont probants sur le terrain et cela grâce à l’acquisition de lots de matériels de guerre de dernière génération ; la détermination et l’engagement des forces de défense et de sécurité avec une mobilisation accrue des volontaires qui triomphent ; les ennemis sont vaincus, car ils sont abattus et déroutés à longueur de journée ; des villages entiers, autrefois sous emprises, sont libérés, récupérés et les populations réinstallées ; des écoles fermées sont rouvertes progressivement et les dernières informations en date donnent plus de 1.304 écoles rouvertes ; la lutte effective contre la corruption et les pratiques malsaines, car de nombreuses personnes sont traquées et nul n’est épargné.
Je prends pour exemple le démantèlement de ce groupuscule à Fada (N’Gourma) qui s’était lancé dans le détournement des denrées alimentaires destinées aux populations vulnérables. Il y a également à Bobo-Dioulasso où des commerçants procédaient à des mélanges les plus malpropres et cela au détriment des consommateurs.
À cela, s’ajoute une révolution industrielle avec l’implantation d’usines sur le plan alimentaire, textile chimique, de traitement aurifère, etc.
Foi du président de la transition : « Nous avons décidé de faire la guerre et le développement ».
Il y a également la dynamique de la souveraineté alimentaire avec des reformes jamais égalées avec notamment l’introduction de nouvelles variétés, la mise à disposition d’intrants, de matériels agricoles, la mise en valeur de vallées, de multiples formations des acteurs et la facilitation de la couche estudiantine sur les opportunités
Quant au secteur sanitaire, et comme on le dit, « la santé n’a pas de prix », de nombreuses initiatives ont été consenties dans ce domaine. C’est un ouf de soulagement pour les malades, les accompagnants et le personnel de santé. Au nombre de ces initiatives, on note les rénovations, les investissements dans la relance des hôpitaux et le dernier en date, c’est le CHU-Yalgado Ouédraogo qui a réceptionné un lot d’équipements, de nouvelles tables d’opération, des générateurs, des scanners, des hangars, des parcelles d’accès, etc.
Justement au titre des actions …, le 13 mars le gouvernement a réduit considérablement les coûts des examens, des scanners, d’IRM et des actes d’hémodialyse. Quel commentaire avez-vous sur cette décision ?
Oui, je vous dis que le peuple tout entier doit son salut à ce gouvernement qui ne ménage aucun effort pour son épanouissement. La santé est un besoin fondamental si fait que, si les coûts de traitements ne sont pas à la portée des concernés, cela met à mal les malades, des proches qui demeureront dans la détresse et même l’État, car ces derniers auraient pu servir, alors qu’une population malade ne peut servir. Je ne sais pas si vous aviez auparavant échangé avec un membre de l’association des dialysés, je vous dis que ces gens vivaient un véritable calvaire. C’est donc à féliciter déjà, et certainement des mesures supplémentaires suivront avec le temps.
Une semaine avant cette dernière décision, le gouvernement a en ce qui concerne la gratuité des soins a suspendu temporairement l’opérations dans les formations sanitaires privées non confessionnelles. Pour certains, le gouvernement a donc récupéré de la main gauche ce qu’il a donné de la main droite. N’est-ce pas en réalité cela ?
Vous savez, personnellement, j’ai toujours priorisé la règle cartésienne de découverte de la vérité, car nos sens peuvent nous tromper et nos perceptions peuvent nous trahir. Évitons surtout des déductions subjectives là où seul le discernement permettrait de lever les équivoques, les ambiguïtés, les quiproquos. D’ailleurs, n’oublions pas que toute mesure est sujette à révision et cela pour renforcer son efficacité et son efficience. C’est une suspension temporaire et vous n’êtes pas sans savoir que certaines pratiques avaient cours. Le plus important, c’est que ces mesures puissent contribuer au bonheur des malades avec les accompagnants.
Comment jugez-vous aujourd’hui la situation sécuritaire et humanitaire ?
Cette situation connaît aujourd’hui un dénouement incomparable. Les opérations se poursuivent partout sur les différents fronts avec les appuis considérables des avions sans bruit. En ce qui concerne le mode opératoire, les ennemis du peuple et leurs acolytes sont traités efficacement. L’administration a repris forme dans certaines zones jadis difficiles d’accès.
Sur le plan humanitaire, de gros efforts sont consentis par le gouvernement. On note l’assistance aux déplacés avec différents ravitaillements et de réelles prises en charge (sanitaire, renforcement de capacités…). Des convois routiers sont menés à longueur de journée avec succès. Cependant, lorsque des gens sont nourris d’agendas cachés, ils procèderont toujours par des moyens obscurs pour peindre des tableaux en je ne sais quelle couleur. Mais ce n’est pas grave, nous restons sereins.
Quelles sont les insuffisances que vous tirez de la transition et que faut-il faire pour améliorer la suite ?
Vous savez, tout œuvre humaine est perfectible. Les autorités de la transition, conscientes de cette situation, ont toujours entrepris une démarche salutaire à savoir la communication et la proximité. Et comme on le dit, la violence n’est qu’une pathologie de l’absence de communication.
C’est un pouvoir du peuple et pour le peuple, foi du président Ibrahim Traoré, et chacun de nous peut bien apporter sa contribution. Il nous arrive de constater que les apatrides ne sont pas traités vigoureusement comme il se doit, et comme on dit que la société brandit les têtes, les nouveaux candidats au meurtre y lisent leur avenir et reculent, mais c’est ça aussi la réalité des choses parce que les autorités présentes n’ont pas fait de la violence un moyen.
La suite serait de maximiser dans la communication pour faire connaître davantage les intérêts de la lutte pour la libération totale. La lutte que menons aujourd’hui est aussi noble qu’elle sera inscrite dans les livres d’histoire. Vous imaginez nos petits-enfants nous poser la question un jour de savoir quelle a été notre contribution.
On a l’impression qu’une vaste campagne est engagée par des OSC (Organisations de la société civile) pour une prolongation de la transition. Êtes-vous pour une continuité du MPSR II et dans sa dynamique actuelle ?
En considération des résultats, il faut savoir que l’adhésion sans faille de la population suscite des espoirs qui se fondent derrière le leadership de nos plus hautes autorités. Toutes les élections organisées à bonne date dans notre pays avec des budgets colossaux, la vassalisation de l’électorat à la politique du ventre, au clientélisme, à l’achat des concessions avec des forces du mal, nous ont, jusqu’à ce jour, conduits à quel niveau ?
En effet, cela ne nous a pas épargnés nos problèmes récurrents : l’insécurité, la corruption, le sous-développement, la domination et la liste est non exhaustive. J’ai envie de vous demander : c’est quand les élections en Ukraine ? Un adage de chez nous dit que rien ne sert de courir, il faut partir à point. Il faut d’abord œuvrer à reformer tout un système qui a longtemps conduit les Burkinabè, les Africains en général, à l’asservissement. Le temps du format classique des élections est révolu, nous sommes en phase avec notre souveraineté et le peuple burkinabè est souverain.
Nous croyons en la capacité de ceux qui nous dirigent et cela, une continuité du MPSR II nous mènera à bon port.
Quel est le mot de fin ?
Je lance un appel aux dignes filles et fils, à demeurer optimistes et à cultiver un sursaut patriotique à travers une mobilisation sans faille autour de nos plus hautes autorités, de nos forces combattantes, pour l’atteinte des objectifs tant louables, car nous y gagnons tous.
Entretien réalisé par O. L
Lefaso.net
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