Économie : En 2023, la croissance s’est établie à 5,2% dans la zone franc et Comesa, selon l’édition 2024 de l’Atlas économique de l’Afrique
Samy GHorbal a rendu public l’édition 2024 de l’Atlas économique de l’Afrique par région et par pays, lors du Forum du Cian-L’Opinion. L’ouvrage révèle les tendances fondamentales des différents systèmes-pays qui se sont confirmées en 2023.
En dépit des crises et des incertitudes institutionnelles, les économies de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et du Comesa ont été les plus dynamiques d’Afrique en 2023. La croissance se stable à 5,2%. C’est ce que révèle l’édition 2024 de l’Atlas économique de l’Afrique. Cette croissance résulte de la hausse en valeur économique des industries extractives (or, hydrocarbures, etc.), et par une filière agro-industrielle en plein renouveau. Selon les projections, la croissance de la zone pourrait franchir un nouveau palier en 2024 et atteindre 10 %.
En comparaison de l’UEMOA, relève Samy GHorbal, les indicateurs macroéconomiques de la CEDEAO paraissent nettement plus mitigés. La croissance est plafonnée à 3,3%. L’inflation a, quant à elle, atteint un niveau quatre fois plus élevé que dans la Zone franc, à 20,9%. Ces performances jugées « médiocres » prennent racine dans les difficultés récurrentes du Nigéria et du Ghana.
Premier producteur mondial de cacao et de noix de cajou, la Côte d’Ivoire a enregistré la plus forte croissance de la CEDEAO en 2023. Elle est de l’ordre de 6,2%. Ce pourcentage devrait poursuivre sur sa lancée en 2024, avec 6,6% attendus. En Afrique du Nord, Samy GHorbal a annoncé que la Mauritanie connaîtra une croissance phénoménale de 14,3 % en 2025, selon les prévisions du FMI (contre 4,5 % en 2023 et 5 % en 2024). « La raison en est la mise en production du méga gisement gazier offshore de Grand Tortue-Ahmeyin (GTA), partagé avec le Sénégal, tandis qu’un second gisement de classe mondiale, Bir Allah, situé exclusivement dans les eaux territoriales mauritaniennes, devrait entrer en production avant la fin de la décennie. Il sera exploité par le consortium BP/Kosmos Energy, qui exploite déjà GTA. », précise-t-il. En revanche, il ressort dudit document que les économies des six pays d’Afrique du Nord représentent près de 35 % du PIB global du continent.
Toutefois, la région est aussi celle qui est la moins intégrée politiquement et économiquement. Ainsi le Maroc, puissance industrielle émergente, exporte cinq fois plus en direction de l’Afrique subsaharienne (7,7 % de ses ventes) que vers les pays de l’UMA (1,4 %), l’Union du Maghreb arabe. Stratégique, l’« Initiative Atlantique » annoncée par le roi Mohammed VI en personne dans son discours du 6 novembre 2023 commémorant la Marche verte (la récupération en 1975 du Sahara occidental, jusqu’alors colonie espagnole), rapporte Africapress.Paris. Elle vise à garantir un libre accès aux routes, aux lignes de chemin de fer et aux ports de la façade atlantique marocaine pour les marchandises et camions en provenance du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad. Selon Samy GHorbal, Bamako, Ouagadougou et Niamey ont réservé un accueil très favorable à cette initiative. Cependant, sa mise en œuvre dépendra cependant d’une collaboration active de la Mauritanie, pays de transit, a-t-il précisé.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Source : Africapress.Paris