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Ouagadougou : Des membres de la veille citoyenne ne sont pas satisfaits de la décision d’expropriation d’un terrain à Bonheur-ville

Les membres de l’association « Action toi et moi Burkina », se réclamant membres de la veille citoyenne, ont organisé, ce samedi 18 mai 2024 à Ouagadougou, une conférence de presse en soutien à dame Gomkalga Awa Nikiéma. Son terrain fait l’objet d’une expropriation après une décision prise en Conseil des ministres, le 8 mai 2024. Les conférenciers ont rendu publique une lettre ouverte qu’ils adressent au Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré.

Au cours du Conseil des ministres du 8 mai 2024, le gouvernement a adopté un rapport relatif à un projet de décret, déclarant d’utilité publique urgente, la construction d’un établissement d’enseignement post-primaire et secondaire général à Bonheur-ville, secteur 31, dans l’arrondissement n°7 de la commune de Ouagadougou. L’adoption de ce décret permet l’expropriation du terrain indexé pour des raisons d’infrastructures insuffisantes.

D’après les initiateurs de la conférence de presse, le terrain en question a une superficie de 17 692 m2 et appartient à une dame du nom Gomkalga Awa Nikiéma, promotrice du Centre d’Éveil et d’éducation préscolaire (CEEP) privé laïc « La Nouvelle espérance ».

Pour appuyer leurs propos, ils ont présenté une attestation d’attribution de terrain en date du 24 juillet 2024 ; un arrêté de 2023 portant mise en demeure à Gomkalga Awa Nikiéma de réaliser entièrement la mise en valeur du terrain ; une autorisation de construire de la mairie de Ouagadougou datée du 23 octobre 2023 ; une notification d’autorisation pour la création du CEEP du Gouverneur de la région du Centre, en date du 20 février 2024.

Poursuivant, les membres de « Action toi et moi Burkina » ont fait savoir que la propriétaire du terrain n’a pas pu démarrer les travaux de construction du chantier à cause du refus de certains riverains. « Les topographes et les maçons ont été menacés de mort et les premiers travaux, vandalisés », a déclaré Saïd Ouattara, lecteur de la lettre ouverte.

Ils ont ajouté que ceux qui s’opposent à la construction du chantier sont organisés au sein d’une autre association de veille citoyenne non reconnue. « Le même groupe d’individus, représenté par l’un des meneurs à la personne de Issouf Traoré, GSP (Garde de sécurité pénitentiaire) de fonction, a saisi la justice pour connaître de l’affaire. Mais au cours de la procédure, il a fini par se désister comme le confirme l’extrait de jugement N° 045 du mardi 13 février 2024 du tribunal administratif de Ouagadougou et il a été condamné aux dépens. Ensuite, le mois suivant, il créa l’association pour poursuivre ses manœuvres malsaines pour salir la Transition », a ajouté Saïd Ouattara.

« Ne permettez surtout pas qu’on utilise votre pouvoir a des fins inavouées »

Revenants a la décision d’expropriation dudit terrain par le Gouvernement, les conférenciers ont indiqué que la propriétaire dudit terrain n’a pas été contactée. Ils estiment que ce sont ceux qui s’opposent à la construction du chantier qui sont à l’origine de cette décision du Gouvernement. Selon eux, certains dont le GSP Issouf Traoré, se vantant de leurs relations avec des membres du gouvernement, notamment le ministre chargé de l’Economie et des autres proches au sein même de la présidence, ont même prédit que le terrain sera retiré quelque soit la décisions de justice.

« Nous avons les preuves a l’appui. Avec ce qui vient de se passer, faut-il croire qu’ils ont réussi leur pari ? Faut-il croire qu’ils ont fait jouer leurs relations pour que le dossier soit introduit en Conseil des ministres ? Faut-il croire qu’ils sont parvenus à induire en erreur leurs relations en tronquant la réalité des faits ? Existe-t-il des impropres qui veulent salir l’orientation révolutionnaire de la Transition ? », a déclaré le lecteur de la lettre ouverte.

Par ailleurs, les membres de « Action toi et moi Burkina » et ses camarades ont précisé que contrairement à ce qui est ressorti du Conseil des ministres en question, le quartier Bonheur-Ville dispose d’un établissement public d’enseignement secondaire général, notamment le CEG de Bonheur- Ville. « Constitué d’abord d’un bâtiment de trois classes, il a été agrandi récemment de deux autres bâtiments de trois classes sur un site de 26 641 m². C’est dire donc qu’il y a encore de l’espace pour réaliser d’autres infrastructures scolaires publiques », ont conclu les membres de « Action toi et moi Burkina ».

En tout état de cause, les conférenciers appellent dans leur lettre ouverte à la transparence, à la justice et à la protection des droits fonciers. Ils souhaitent que la vérité prévale et que les autorités prennent des mesures pour résoudre ce conflit. « Monsieur le président ,nous ne demandons qu’une seule chose, l’établissement de la vérité sur ce cafouillage et coup de force en cour de réalisation. Pendant que vous y êtes monsieur le président ,ne permettez surtout pas qu’on utilise votre pouvoir a des fins inavouées », a déclaré Saïd Ouattara.

Josué TIENDREBEOGO

Faso7

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