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Burkina/Politique : 72 heures de débats sur la suite de la Transition

Les délégués de nombreuses composantes de la population burkinabè sont réunis depuis ce matin dans la salle de Conférences de de Ouaga2000 pour réfléchir jusqu’à demain sur la suite de la Transition qui prend fin en juillet prochain

C’est une cérémonie pour le moins sobre par laquelle le gouvernement a lancé ce matin du 25 mai 2024 dans la Salle de conférences de Ouaga2000, les travaux des Assisses nationales sur la suite de la Transition. Une cérémonie présidée non pas par le chef de l’exécutif, en l’occurrence, le premier ministre Me Apollinaire de la Tambèla, mais par le président de l’Assemblée législative de Transition, Ousmane Bougouma. Interrogé sur son absence à l’ouverture des Assises où il sera pourtant question de faire le bilan des missions de la Transition, un conseiller spécial du premier ministre a répondu à Kaceto.net qu’il n’en savait rien et se demande si le chef de l’exécutif a avait reçu mandat pour présider la cérémonie de ce matin. On note également l’absence du ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Bassolma Bazié.

Dans son discours d’ouverture, le président du Comité d’organisation des Assises, le colonel moussa Diallo a rappelé que la tenue de ces Assises était une nécessité juridique, l’article 21 de la Charte adoptée le 24 octobre 2022 lors des premières assises ayant fixé la durée de la Transition à 21 mois à compter du 2 octobre 2022. Le gouvernement du premier ministre Apollinaire de Tamblèla avait, on s’en souvient, reconduit un « compromis dynamique » sur la durée de la Transition, signé sous le Lieutenant Paul Sandaogo Damiba.

A quelques semaines de la fin de la Transition, l’Assemblée législative a voté une loi donnant le quitus à l’exécutif de convoquer les Forces vives pour donner une suite à la Transition.
« Des efforts déployés pour équilibrer les forces de défense et de sécurité ont produit des résultats probants et rendu irréversible la reconquête du territoire », a indiqué le ministre » de l’Administration territoriale, de la décentralisation et la sécurité, Emile Zerbo qui a prononcé le discours d’ouverture officiel.

Selon le chronogramme annoncé lors de la cérémonie d’ouverture, chaque composante présente aux Assises aura la parole pour faire connaitre sa position et la suite qu’elle souhaite à la Transition. Manqueront à l’appel, les représentants de l’ex Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) ainsi que leurs collègues de l’ex Chef de file de l’Opposition (CFOP).
Dans un courrier adressé au ministre de l’Administration territoriale et rendu public (https://kaceto.net/spip.php?article14080), les premiers avaient posé des conditions pour leur participation aux Assisses, entre autres, la levée de la suspension des activités des partis politiques en vigueur depuis octobre 2022 et le report de la date des Assises afin de leur permettre de mieux s’organiser.

En revanche, l’ex Opposition non affiliée est bien présente à ces Assises avec une délégation de quatre personnes conduites par Abdoulaye Soma, le président du parti « Soleil d’avenir ». De bonnes sources, les membres de l’Ex CFOP ont embouché la trompette avec les mêmes réserves. N’ayant pas obtenu gain de cause, ils sont donc absents des Assises.
On a appris le Comité d’organisation aurait réservé seulement deux places aux autorités coutumières et religieuses, en l’occurrence l’église catholique, la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB), la Fédération des églises et missions évangéliques (FEMME) et les autorités coutumières.

Quelle suite les participants venus des treize régions vont-ils donner la Transition ? Vont-ils la prolonger ? Si oui, pour quelle durée et quelles seront les missions qui lui seront confiées ? Enfin, le capitaine Ibrahim Traoré sera t-il reconduit à son poste de président de la Transition ou devra t-il passer la main ? Une question qui sonne comme une provocation pour certains de ses partisans, venus en grand nombre exiger sa reconduction pour un minimum de cinq (5) ans, sinon dix (10), voire à vie, d’autant que selon eux, il est l’homme de la situation. Pas sûr qu’ils obtiendront totalement gain de cause, mais dans les couloirs de la salle de conférences de Ouaga2000, l’hypothèse d’un mandat de 42 mois, soit trois ans et demi (3,5) est régulièrement évoquée par des sources crédibles.
Réponses à toutes ces questions demain 26 mai

Dominique Koné
Kaceto.net

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