Venus des 13 régions, les participants aux assises nationales sur la suite de la transition qui devaient durer 48 heures, ont bouclé leurs travaux en moins de dix (10) heures en offrant un quinquennat au capitaine Ibrahim Traoré pour poursuivre l’œuvre de reconquête du territoire national
Il est 17h50 mn hier 25 mai quand le capitaine Ibrahim Traoré fait son entrée dans la salle de conférence de Ouaga2000 où l’attendaient les participants aux assises nationales sur la suite de la Transition. Le maitre de cérémonie annonce le programme de la cérémonie de clôture, contenu dans deux principaux points : la lecture du rapport des travaux par le président du Comité national d’organisation (CNO), le colonel Moussa Diallo et la signature de la Charte de la transition révisée par le capitaine Ibrahim Traoré. Les choses vont aller très vite. Le président du CNO n’a pas eu besoin de plus d’un quart d’heure pour terminer la lecture du rapport. On y apprend que les différentes couches socio-professionnelles de la population burkinabè ont été représentées aux Assises, dont entre autres, les les Forces de défense et de sécurité, les Partis et formations politiques, les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), les Koglwéogos, Dozos, les anciens combattants, les personnes âgées, les personnes handicapées, les chefs coutumiers et traditionnels, les religieuses, les Personnes déplacées internes (PDI), le monde rural et le secteur privé. Il rapporte qu’un film documentaire de 26 mn réalisé par la direction de la communication et des relations publiques de la présidence du Faso faisant le point des acquis dans la lutte contre le terrorisme et la reconquête du territoire ainsi que la réponse à la crise humanitaire, a été présenté aux participants. Cela leur a permis d’avoir une idée exacte de la situation nationale avant d’entamer les débats sur la suite à donner à la Transition.
Les travaux qui se sont déroulés en plénière, ont essentiellement porté sur durée de la transition, du statut du chef de l’Etat, de la composition de l’Assemblée législative de transition (ALT) et du gouvernement de la Transition.
Manifestement, le consensus s’est vite dégagé sur ces différents points et les Assises qui ont débuté dans la matinée et qui étaient prévues pour durer 48 heures, ont été bouclées en moins de dix (10) heures. Les journalistes ont été informés que la cérémonie de clôture était avancée en début de soirée.
De la lecture du rapport, les décisions suivantes ont été adoptées :
– Le passage du statut du chef de l’Etat, président de la transition qui devient président du Faso, chef de l’état, chef suprême des Forces armées nationales
– la durée de la transition est fixée à 60 mois à compter du 1er juillet 2024, soit un quinquennat, c’est à dire, un mandat complet au terme de l’article 37 de la Constitution. Toutefois, les élections marquant la fin de la transition peuvent être organisées avant cette échéance si la situation sécuritaire le permet
– La suppression des quotas des représentants des partis à l’ALT et l’augmentation du nombre de députés des partis et formations politiques qui passe de dix (10) à douze (12).
Les participants aux Assises ont formulé des recommandations, dont l’augmentation du nombre de sièges à l’ALT afin de prendre en compte certaines forces vives de la nation qui n’y sont pas représentées ; l’augmentation du nombre de postes ministériels en ajustant certains ministères pour plus d’efficacité au regard des enjeux et priorités du moment. Reste que sur ce point, l’article 8 de la charte révisée limite toujours le nombre de ministères au maximum à 25 ; l’implication des groupes spécifiques dans les sphères de décision ; la prise en compte de femmes, des personnes handicapées et les personnes âgées dans toutes les sphères de décision ainsi que l’accélération l’offre d’accès aux populations vulnérables aux services sociaux de base.
Quant à la Charte révisée, elle se fonde sur les valeurs de la vérité, la justice, la cohésion sociale en lieu et place de la réconciliation, puis le respect des valeurs culturelles et traditionnelles.
Autre nouveauté, il n’est plus question (art2) de renforcer la culture démocratique, mais de renforcer la souveraineté nationale et consolider l’Etat de droit.
Un nouvel organe de la Transition a été créé portant leur nombre à quatre (4) : le président de la transition, le KORAG, le gouvernement de la transition et l’Assemblée législative de Transition.
Si les autres étaient déjà présents dans la charte du 14 octobre 2022, il n’en est pas de même du KORAG qui vient après le président du Faso. Selon l’article 7 de la charte révisée, « c’est une instance chargée de définir, de suivre et de contrôler la mise en œuvre de la vision stratégique du pays dans tous les domaines et par tous les moyens. La composition, l’organisation et le fonctionnement du KORAG sont laissées à la discrétion du président du Faso. Les membres travaillent à titre gracieux et ont compétence sur l’étendue du territoire national ».
Interrogée sur la signification du KORAG, une source proche de la présidence a indiqué à Kaceto.net que les éléments de réponse seront communiqués plus tard. Il faudra donc patienter avant d’en savoir plus sur ce mot qui intrigue bien de Burkinabè, à commencer par les chercheurs.
Enfin, et contrairement à l’ancienne charte, la nouvelle adoptée hier 25 mai autorise le président du Faso, le premier ministre et le président de l’ALT a être éligible aux élections présidentielles, législatives et municipales qui seront organisées pour mettre fin à la Transition.
Un dispositif qui a sans doute permis de calmer les soutiens du capitaine Ibrahim Traoré massés devant la salle de Conférence et qui réclamaient un mandat minimum de 5 à 10 ans, voire d’une présidence à vie.
A 18h09 mn, le capitaine Ibrahim Traoré saisit le stylo que el directeur du protocole d’Etat lui a préparé et en quelques secondes, appose sa signature au bas de la Charte révisée, le document qui sert désormais de boussole dans la conduite de la Transition.
Dominique Koné
Kaceto.net
