Les résultats de la phase pilote du projet Transition ont été présentés ce jeudi 23 mai 2024 à Ouagadougou, marquant quatre ans de mise en œuvre au Burkina Faso. Ce programme vise à optimiser la continuité des soins chez les adolescents et jeunes adultes infectés par le VIH en Afrique de l’Ouest et spécifiquement au Sénégal et au Burkina Faso.
Lors de cette rencontre, le président du comité de pilotage a révélé que le Burkina Faso compte environ 85 000 personnes vivant avec le VIH, dont près de 4 500 enfants de moins de 14 ans. Un défi majeur est que des adolescents de plus de 15 ans sont encore traités dans des centres pédiatriques, alors qu’ils devraient être orientés vers les services pour adultes.
« Dans la prise en charge du VIH, il n’y a pas que le traitement. Les aspects psychologiques et un ensemble d’accompagnements sont essentiels pour garantir la qualité de vie des jeunes », a expliqué le président du comité de pilotage, Salam Dermé.
Le projet Transition avait trois objectifs principaux. Le premier était de soutenir la transition des adolescents vers les services pour adultes. Grâce à l’approche PACTE (Processus Accompagné et Coordonné de Transition dans les soins), les bénéficiaires ont participé à 236 consultations conjointes et à 106 séances de groupe de parole. Le suivi des charges virales a été régulier tout au long du projet. Cette approche a permis de réduire l’angoisse liée à la transition et d’améliorer l’adhérence au traitement.
Plus de 10 000 personnes touchées par la sensibilisation
Le deuxième objectif visait à renforcer les compétences et l’autonomie des jeunes. Le projet a fourni des formations à 73 jeunes et des soutiens financiers pour les frais médicaux à 96 bénéficiaires. Ces formations incluaient des ateliers sur la gestion du stress, la communication et le leadership, afin de préparer les jeunes à devenir des défenseurs de leurs propres droits et de ceux de leurs pairs.
Enfin, le troisième objectif concernait la diffusion des résultats et des recommandations. Les initiateurs du projet recommandent l’implémentation continue de l’approche PACTE dans toutes les structures de prise en charge et l’intégration des pairs éducateurs dans ces centres. Ils appellent également à la mise en œuvre du décret sur la gratuité des examens biologiques pour les personnes vivant avec le VIH. Des campagnes de sensibilisation sur l’importance de la transition des soins ont également été menées, touchant plus de 10 000 personnes.
Les bénéficiaires du projet ont formé deux associations : l’Association des Jeunes pour la lutte contre le VIH (AJLV) et l’Association des Jeunes et Orphelins Infectés et Affectés par le VIH (AJOIA/VIH). AT, une bénéficiaire, a exprimé sa fierté d’appartenir à l’une de ces associations parce que cela booste sa confiance en elle. « Je fais des activités et je communique avec les autres sans être stigmatisée. Je vis pleinement ma vie grâce aux renforcements de capacités que j’ai reçus », a-t-elle confié.
La mise en œuvre réussie du projet au Burkina Faso
Ajoutons qu’un plaidoyer a été fait pour l’implication de ces jeunes associatifs dans les instances de prise de décision ainsi que la définition et la mise en œuvre de toutes les actions en faveur des enfants, adolescents et jeunes. La création d’un fonds d’autonomisation des jeunes vivants avec le VIH a aussi été proposée. « En regardant vers l’avenir, nous sommes déterminés à capitaliser les résultats de ce projet », a signifié le Dr Adama Ouédraogo, Coordonnateur du REGIPIV, partie prenante de ce projet au Burkina Faso.
Présent à cette rencontre, le Dr Seydou Ouattara, secrétaire permanant du Centre National de Lutte contre le SIDA et les IST (SP/CNLS-IST), a encouragé les acteurs à s’investir dans les prochaines phases du projet pour en pérenniser les acquis. « Nous nous engageons à intégrer les meilleures pratiques dans nos politiques nationales de santé », a-t-il affirmé. Il a également souligné l’importance de la collaboration entre les différentes parties prenantes, y compris les gouvernements, les ONG et les communautés locales, pour assurer le succès du projet.
D’un coût de 255 789 euros, ce projet a été financé au Burkina Faso par Initiative/Expertise France. Elle a aussi été appuyée par l’Unicef, et le Réseau Enfants et VIH en Afrique. La mise en œuvre réussie du projet a été saluée par le Dr Gérès Ahognon, directeur exécutif du réseau Enfants et VIH en Afrique.
« Personnellement, je voudrais me réjouir de la mise en œuvre au Burkina. C’est vrai que ce projet s’est déroulé sur le Sénégal et le Burkina, mais les résultats que nous avons obtenus au Burkina sont vraiment exceptionnels. Exceptionnel en ce sens que ce projet a été porté par des acteurs communautaires, des soignants du terrain, qui se sont approprié tous les mécanismes pour la mise en œuvre de ce projet », a-t-il déclaré.
Josué TIENDREBEOGO
Faso7
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