Burkina/Passation des marchés : Des chefs d’entreprises renforcent leurs capacités
Ouagadougou a abrité ce jeudi 30 mai 2024, le premier forum sur la passation des marchés, organisé conjointement par la Banque mondiale, la Chambre de commerce et le Conseil national du patronat du Burkina Faso. Cette rencontre fait suite à la revue du portefeuille des projets financés par la Banque mondiale au cours de laquelle l’une des faiblesses identifiées est l’exécution tardive des prestations par les entreprises titulaires des marchés. L’ouverture des travaux a été présidée par le ministre de l’économie, représenté par son conseiller technique, B. Saïdou Diallo.
Au Burkina Faso, le secteur privé constitue la principale source de création de richesse et d’emplois. Il joue également un rôle primordial à travers l’entrepreneuriat et l’investissement pour une croissance soutenue et inclusive. Fort de ce constat, ledit secteur occupe une place importante dans le portefeuille de la Banque mondiale à travers les axes comme la facilitation de l’accès au financement des Petites et moyennes entreprises, l’amélioration du climat des affaires et la promotion des investissements privés.
B. Saïdou Diallo a représenté le ministre de l’économie
Fidèle à son engagement, l’institution financière a réuni les acteurs du secteur privé autour d’un forum sur la passation des marchés, le jeudi 30 mai à Ouagadougou. Ce cadre d’échanges, qui se veut la première d’une série, avait pour objectif de les aider à mieux s’outiller pour répondre aux exigences des appels d’offres et demandes de propositions de la Banque mondiale. S’exprimant au nom du ministre de l’économie, le conseiller technique, B. Saïdou Diallo, s’est réjoui de la tenue de cette activité qui s’inscrit dans le cadre de la politique de transparence dans la conduite des opérations et la performance des projets.
« Les marchés publics présentent des enjeux significatifs tant pour les entités publiques que pour les entreprises privées. Ainsi, l’amélioration du système de passation des marchés publics par le renforcement des capacités des chefs d’entreprises sur les opportunités d’affaires et les procédures de passation des marchés participera à la bonne exécution des projets », a indiqué le représentant du ministre de l’économie. M. Diallo a, en outre, formulé le vœu que cette initiative soit pérennisée et étendue à d’autres régions du pays afin d’offrir cette opportunité et les mêmes chances au maximum d’acteurs du secteur privé sur l’étendue du territoire. Dans son intervention, le représentant résident de la Banque mondiale au Burkina Faso a fait le bilan de leur portefeuille au Burkina Faso. Il en ressort qu’en mai 2024, le portefeuille est composé de 30 projets dont 19 projets nationaux estimés à 2,7 milliards de dollars américains et 11 projets régionaux à 1,07 milliards de dollars américains.
« Nos portes restent ouvertes à vos observations et suggestions, à l’issue des travaux », a déclaré le représentant résident de la Banque mondiale au Burkina Faso
L’engagement global est estimé à 3,77 milliards de dollars américains dont plus de 2 milliards de dollars américains sont encore non décaissés.
Il s’agit, selon Hamoud Abdel Wedoud Kamil, d’un portefeuille en pleine expansion pour lequel l’absorption des crédits reposera essentiellement sur l’exécution des marchés, notamment par les entreprises des BTP, des services de consultants et des fournisseurs. Parlant de la commande publique, il estime qu’elle peut-être un levier important de développement du secteur privé national, si une bonne stratégie de préparation, orientée vers l’amélioration de la compétitivité des entreprises et firmes locales, appuie éventuellement des mesures préférentielles adaptées et visant à promouvoir davantage le contenu local. « La compétitivité du secteur privé repose indéniablement sur les acteurs eux-mêmes, mais aussi sur l’engagement et l’effort soutenu des pouvoirs publics et des partenaires au développement à relever les défis majeurs qui limitent sa croissance, notamment l’inefficacité des facteurs de production (énergie, télécommunications, eau), l’accès au financement et aux marchés, l’amélioration du climat des investissements », poursuit-il.
En retour, il a réitéré l’engagement de la Banque mondiale à accompagner le gouvernement pour relever les défis auxquels le secteur privé est confronté au Burkina Faso et les opportunités offertes par le pays pour attirer davantage d’investissements privés.
Le représentant du président de la Chambre de commerce Roger Omer Ouédraogo lors des interviews
Toutefois, l’institution financière attache du prix au respect des règles d’éthique, de transparence, de redevabilité et de protection de l’environnement. De son côté, le représentant du président de la Chambre de commerce, Roger Omer Ouédraogo, a exprimé les attentes des acteurs du secteur privé. Ces attentes portent essentiellement sur l’ouverture large des financements aux PME à fort potentiel dans le secteur de l’industrie agroalimentaire, des infrastructures, l’énergie, l’éducation, la santé et le secteur financier. Les problématiques majeures qui découleront des échanges lors de ce forum devront servir de base à la définition des thématiques à aborder lors des prochaines éditions.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net