Le président de la Banque africaine de développement BAD, Akinwumi Adesina a prononcé le 7 juin 2024, un discours inspirant devant un public varié composé de diplomates, d’investisseurs, d’universitaires, de politiques et de journalistes, soulignant le potentiel inexploité de l’Afrique et ses abondantes opportunités.
Dans sa présentation intitulée « De prometteuses perspectives économiques en Afrique », M. Adesina a donné les raisons de son optimisme et de sa passion pour l’Afrique. Selon le président de la Banque africaine, l’Afrique est un continent offrant d’énormes opportunités, doté d’une main-d’œuvre jeune, dynamique et vivante, d’un énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables, d’une biodiversité abondante, d’une intégration régionale rapide et des solutions innovantes conçues pour libérer le vaste capital naturel du continent.
Monsieur Adesina a souligné la résilience des économies africaines malgré les défis mondiaux. Notant que le continent restait la deuxième région à la croissance la plus rapide après l’Asie. Il a cité le rapport Perspectives économiques en Afrique de la Banque, qui table sur une croissance économique continentale de 3,7 % en 2024 et 4,3 % en 2025.
Ce rapport, dévoilé fin mai lors des Assemblées annuelles de la Banque à Nairobi, a révélé que 15 pays avaient enregistré des taux de croissance réelle d’au moins 5 %, et que la moitié des 20 économies à la croissance la plus rapide au monde se trouvaient en Afrique. Toutefois, il a déclaré que pour concrétiser les solides perspectives économiques et la résilience, il faudra surmonter d’importants vents contraires, notamment la lutte contre le changement climatique et l’augmentation de la dette, et procéder à des réformes financières mondiales cruciales.
Concernant les infrastructures et la production agricole, il a présenté des réussites telles que le programme phare de la Banque, Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT), qui a aidé 13 millions d’agriculteurs à accroître la productivité de leurs cultures.
Cependant, le président de la Banque africaine de développement a reconnu l’existence de défis tels que le chômage des jeunes, la pauvreté, la vulnérabilité à la dette et l’instabilité politique, mais il a dissipé la perception selon laquelle l’Afrique était une destination d’investissement risquée. Il a fait référence à une étude de Moody’s Analytics menée sur 14 ans, qui montre que le taux de défaut de paiement sur les prêts d’infrastructure est faible en Afrique, à 1,9 %, contre 4,6 à 12,4 % dans d’autres régions du monde.
Il a réitéré le plaidoyer de la Banque en faveur d’une agence de notation de crédit africaine indépendante afin de contrebalancer les perceptions erronées qui conduisent à un sous-investissement en raison de primes de risque excessives. Citant le Programme des Nations unies pour le développement, M. Adesina a déclaré que des notations de crédit plus équitables pour les pays africains permettraient d’économiser au moins 75 milliards de dollars par an en paiements au titre du service de la dette.
Rama Diallo
LeFaso.net
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