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<p>On pourrait identifier globalement Gérard Kango Ouédraogo en ces termes : le baobab de la politique. Diplomate de formation, militant engagé, conseiller municipal, chef de secrétariat particulier, président du conseil des ministres, ambassadeur, député, Premier ministre, ministre des finances, président de l&rsquo;Assemblée nationale, chef de parti… celui que l&rsquo;on surnomme le Duc de Yatenga a été non seulement un géant de l&rsquo;administration burkinabè mais aussi un véritable tribun dans l&rsquo;arène politique dans presque toutes les époques, de la Haute Volta coloniale au Burkina indépendant. Dans notre chronique, nous allons retracer le parcours de cette figure emblématique de l&rsquo;histoire politique du pays.</p>
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<p>Né le 19 septembre 1925 à Ouahigouya tout près d&rsquo;un site ancestral la grotte de Naaba Kango, Gérard Ouédraogo prit le prénom de Kango, c&rsquo;est-à-dire le champ qui entoure un palais ou une concession. En 1945, il sort diplômé de l&rsquo;école supérieure de Terrasson de Fougères de Bamako au Mali. De 1960 à 1961, il effectua un stage diplomatique au Quai d&rsquo;Orsay à Paris et, dans la même année, il fut nommé ambassadeur de la Haute Volta à Londres, en Grande Bretagne, par Maurice Yaméogo.</p>
<p>Sitôt ses études finies, Gérard Kango va occuper des postes de responsabilités administratives dans la Haute Volta coloniale jusqu&rsquo;à l&rsquo;indépendance du pays. Dès 1945, il fut nommé chef de la 3e section chargée des dossiers élections à la Direction des affaires politiques, admiratives et sociales au gouvernement du Soudan français. De 1947 à mai 1948, il fut chef du secrétariat du gouvernement de la Haute Volta, à Ouagadougou, et ensuite dans la même année, directeur du personnel de la Haute Volta. De 1948 à 1956, il a été recruté comme fonctionnaire au service du cabinet du gouverneur général, haut-commissaire de France en Afrique occidentale française. De 1961 jusqu&rsquo;à la chute du président Maurice Yaméogo, Gérard Kango Ouédraogo était à Londres comme ambassadeur du nouvel Etat voltaïque. De 1968 à 1970, il fut nommé directeur des affaires africaines et malgaches et conseiller technique du ministère des Affaires étrangères.</p>
<p><strong>Un monstre de la politique </strong></p>
<p>Gérard Kango fut un passionné de la politique dès la reconstitution de la Haute Volta en 1947. Il a vécu au rythme de tous les évènements politiques de son pays, de la colonisation à l&rsquo;indépendance de celui-ci. C&rsquo;est en homme convaincu de sa responsabilité immense pour l&rsquo;autonomie et le développement de son pays qu&rsquo;il va se jeter dans la bataille politique comme certains d&rsquo;autres qui furent les premières élites de la Haute Volta.</p>
<p>Il se présente aux élections du 30 mars 1952 pour la formation de la deuxième Assemblée territoriale et est élu conseiller territorial de la circonscription de Ouahigouya. Avec son ami et compagnon le capitaine Michel Dorange, ils créent en juillet 1956 le Mouvement démocratique voltaïque (MDV) avec lequel ils entreprennent, contre l&rsquo;administration coloniale, les autorités coutumières un véritable travail émancipatoire au profit des populations du Yatenga : lutte pour l&rsquo;application des lois nouvelles relatives à l&rsquo;indigénat, aux travaux forcés ; sensibilisation, conscientisation, lutte pour le progrès et contre les traditions rétrogrades, défense des anciens combattants, veuves et orphelins de guerre. Sous la bannière de ce parti, il sera réélu à ce poste de conseiller territorial jusqu&rsquo;à l&rsquo;indépendance du pays le 5 août 1960. Président des affaires politiques et administratives au sein de cette Assemblée, il est par la suite élu grand conseiller de l&rsquo;AOF (avril 1952 /mars 1959) où il est d&rsquo;abord membre de la commission des bourses de l&rsquo;Assemblée fédérale, puis tour à tour président de la commission de la justice et des affaires politiques, questeur, et enfin président du grand conseil.</p>
<p>De 1956 à 1960 il est conseiller municipal de la ville de Ouagadougou, puis président fondateur d&rsquo;un parti, le Mouvement de regroupement voltaïque (MRV), section nationale du PRA (Parti du regroupement africain. Après avoir fondé ce parti, il a été député de la Haute-Volta sous la IVe République, puis dans la première Assemblée nationale de la Ve République.</p>
<p>Après la présidence de Maurice Yaméogo, Gérard Kango Ouédraogo rentre au pays et sera un animateur principal de la vie politique nationale. Le 3 mai 1970, il est élu président de l&rsquo;Union démocratique voltaïque, section du Rassemblement démocratique africain (UDV/RDA), et le 20 décembre suivant député de la circonscription de Ouahigouya à l&rsquo;Assemblée voltaïque. Le 18 février 1978, sur proposition du président Aboubacar Sangoulé Lamizana, et après un long débat, l&rsquo;Assemblée nationale investit Gérard Kango Ouédraogo dans la fonction de Premier ministre, président du conseil des ministres de Haute-Volta. Suite aux élections législatives du 30 avril 1978, sa liste remporte cinq sièges à Ouahigouya et il est élu président de l&rsquo;Assemblée nationale, poste qu&rsquo;il occupait encore lorsqu&rsquo;intervient le coup d&rsquo;Etat du Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN) le 25 novembre 1980.</p>
<p><strong>Président d&rsquo;honneur du RDA à vie</strong></p>
<p>Le 27 mars 1980, il est élu secrétaire général du RDA. Il a été élu député à deux reprises sous la IVe République jusqu&rsquo;au 11 mai 1997. Mais il démissionne volontairement le 27 mai suivant. Le congrès ADF/RDA tenu à Bobo-Dioulasso les 28 et 29 mai 1998, à l&rsquo;unanimité, proclame Gérard Kango Ouédraogo, président d&rsquo;honneur à vie du parti.</p>
<p>La carrière politique de Gérard Kango Ouédraogo ne fut pas un long fleuve tranquille. Il a connu les internements et la prison politique à plusieurs reprises au camp de l&rsquo;unité à Ouagadougou, à la gendarmerie nationale à Ouagadougou, à Ouahigouya, au Centre national d&rsquo;entraînement commando de Pô et dans les locaux du Conseil de l&rsquo;Entente à Ouagadougou avec les régimes qui se sont succédé après le renversement de Sangoulé Lamizana.</p>
<p>Réf : site du gouvernement du Burkina Faso <a href="https://www.gouvernement.gov.bf/premier-ministere/anciens-premier-ministres/details?" class="spip_url spip_out auto">https://www.gouvernement.gov.bf/premier-ministere/anciens-premier-ministres/details?</a>.<br />
<br /> Tiga Cheick Sawadogo Lefaso.net, Teg Cheikh Ouer<a href="https://lefaso.net/spip.php" class="spip_url auto">https://lefaso.net/spip.php</a> ? article59891<br />
<br /> Africa Global Media, AllAfrica</p>
<p><strong>Wendkouni Bertrand Ouédraogo<br />
Lefaso.net </strong></p>
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