La Banque mondiale a organisé ce jeudi 27 juin 2024, à Ouagadougou, un atelier de dissémination des résultats de son étude sur la situation économique du Burkina Faso. Le changement climatique et le développement au Sahel sont aussi à l’ordre du jour. L’on retient parmi les documents à présenter, la note relative à la situation économique du Burkina Faso, édition d’avril 2024, le mémorandum économique pays et le rapport sur le Changement climatique et le développement (CCDR) au Sahel. La cérémonie a connu la participation du représentant pays de la Banque mondiale au Burkina, Hamoud Abdel Wedoud Kamil, et du conseiller technique du ministre en charge de l’économie, Saïdou B. Diallo.
Les rapports sur la situation économique du Burkina Faso, le changement climatique et le développement au Sahel, rendus publics par les experts de la Banque mondiale, fournissent une analyse approfondie des défis et des opportunités auxquels le pays est confronté. Cela, dans un contexte régional marqué par des transformations économiques et climatiques.
« Le premier rapport, à savoir la Note sur la situation économique du Burkina Faso, met en évidence les tendances économiques récentes, analyse les perspectives économiques à court et moyen termes, et discutant, dans un chapitre spécial, de questions pertinentes pour le développement du pays », a situé Hamoud Abdel Wedoud Kamil, représentant pays de la Banque mondiale au Burkina.
Le Burkina Faso a connu une croissance modeste
Selon monsieur Kamil, l’édition d’avril 2024, intitulée « Maintenir l’élan de la réforme de l’assistance sociale » indique qu’après une croissance particulièrement faible de 1,8% en 2022, l’économie du Burkina Faso a connu une croissance modeste de 3,2% en 2023. Il a ensuite souligné que ce rapport a été élaboré en mettant l’accent sur les réformes des finances publiques, à même de libérer plus d’espace budgétaire, pour renforcer l’action gouvernementale.
Remerciant la Banque mondiale pour son engagement à soutenir le Burkina Faso, Saïdou B. Diallo, conseiller technique du ministre en charge de l’économie, a mentionné que l’évènement qui les réunissait, s’inscrit dans la série de publications périodiques de l’institution. Ce rendez-vous annuel, vise, relève-t-il, à mettre en évidence les tendances économiques récentes du Burkina Faso, à analyser les perspectives économiques à court, moyen et long termes, et à discuter des questions de développement pertinentes.
« Trouver les opportunités dans les présents défis »
C’est après avoir fait de façon succincte, l’état des lieux de l’économie sur le plan international et national, que monsieur Diallo a considéré qu’il était dans l’intérêt de tous les Burkinabè, de savoir faire preuve d’optimisme face aux différents défis qui s’imposent. « Comme l’a souligné Winston Churchill, un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté. Il nous appartient à tous et à toutes, de trouver les opportunités dans les présents défis », a-t-il évoqué.
Monsieur Diallo confie que l’économie burkinabè fait preuve de résilience malgré le contexte difficile. Il illustre ses propos en indiquant que la croissance du PIB réel en 2023 est estimé à 3,6%, grâce au regain de l’activité économique mondiale, après une décélération de 1,8% en 2022 due à la crise en Ukraine. « Cette croissance a été tirée par l’ensemble des secteurs : le tertiaire à 3,2%, le secondaire à 2% et le primaire à 2,5%. L’inflation s’établit à 0,7% en 2023, en baisse de 13,4% comparativement à 2022, grâce à l’évolution des prix au niveau mondial, aux mesures prises par les gouvernements en 2022, et au resserrement de la politique monétaire en 2023 », a-t-il montré.
Lors de son allocution, le représentant pays de la Banque mondiale au Burkina, a fait savoir que les rapports présentés ont aussi mis l’accent sur des mécanismes spécifiques, permettant l’amélioration de la résilience des populations face aux différents chocs auxquels elles sont confrontées. Lesdits rapports suggèrent que l’accélération de la mise en œuvre des réformes en cours, comme le Registre social unique (RSU), pourrait permettre de lever les limites du système d’assistance sociale actuel, a-t-il affirmé.
Le Burkina Faso risque de perdre environ 7% de son PIB
« Selon le mémorandum économique pays pour le Burkina Faso, la croissance économique rapide du pays au cours des dernières décennies, n’a pas suffi à assurer une transformation structurelle de son économie, ni à sortir sa population de la pauvreté. La faible croissance de la productivité agricole n’a également pas permis au secteur de réaliser son potentiel de réduction de la pauvreté », a présenté monsieur Kamil.
Le rapport sur le changement climatique et le développement, quant à lui, révèle que d’ici à 2050, le changement climatique pourrait faire perdre au Burkina Faso, environ 7% de son Produit intérieur brut (PIB), si aucune mesure d’adaptation n’est entreprise. Au regard de ce qui précède, l’amélioration de la résilience face aux crises sécuritaire, humanitaire et climatique que connaît le pays des hommes intègres, devrait être une priorité stratégique, estime Hamoud Abdel Wedoud Kamil.
Lire aussi : Burkina/Économie : La Banque mondiale recommande la promotion des services numériques aux autorités
Hamed Nanéma
Lefaso.net
Comments
comments