Des journalistes et influenceurs burkinabè ont été outillés sur l’utilisation des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA), ce mercredi 17 juillet 2024. Cette formation organisée à Koudougou dans la région du centre-Ouest par le Secrétariat permanent pour l’élimination du paludisme (SP/Palu) rentre dans le cadre de la campagne « Zéro Palu ! Je m’engage ».
Lors de ce rendez-vous, il a été rappelé que toujours dormir sous une moustiquaire imprégnée à longue durée d’action (MILDA) fait partie des moyens de prévention du paludisme voire de la dengue. En plus d’empêcher le contact avec les moustiques, ce modèle de moustiquaire a un effet répulsif par ce qu’il est traité avec des insecticides. Ces insecticides restent efficaces des années durant si on s’y prend bien dans l’utilisation de la MILDA.
Pour conserver l’efficacité de la MILDA, il faut la laver avec du savon neutre. Elle doit être étalée à l’ombre. Il faut éviter de l’exposer à la fumée et au feu. On peut aussi la coudre la moustiquaire en cas de déchirure.
Au Burkina Faso, les MILDA sont distribués gratuitement chaque 3 ans. Il y a aussi une distribution permanente au profit des femmes enceintes et des nouveaux nés.
Toujours au plan national, 83 % des ménages ont au moins une MILDA, selon les chiffres du SP/Palu. La région des Cascades est en tête de liste avec un chiffre de 90% de ménages possesseurs. « Sur le plan national, le budget le plus lourd alloué à la santé, c’est celui du paludisme », a souligné Amadou Dao, attaché de santé.
Pourtant, dans plusieurs habitations, on ne dort pas sous les MILDA, même si on en possède. La sensation de chaleur, la sensation de difficulté à respirer sous les moustiquaires, les discussions nocturnes en plein air, la distribution insuffisante et tardive des moustiquaires, le manque de moustiquaire lors des voyages, le fait de dormir dehors sans endroit approprié pour accrocher les moustiquaires, les représentations culturelles des moustiquaires à Gaoua où elles sont plutôt utilisées pour couvrir les morts sont entre autres les justificatifs de la non-utilisation. Il n’est pas rare aussi de voir certains utilisés les moustiquaires pour la pêche ou la clôture des jardins.
Cette négligence, entre autres raisons, fait que le paludisme reste un défi majeur de santé publique au Burkina Faso, avec des chiffres alarmants de cas et de décès chaque année. En 2022, le pays a enregistré 11 656 675 cas de paludisme, parmi lesquels 539 488 étaient graves, entraînant 4 243 décès, dont 2 925 enfants. En 2023, bien que le nombre total de cas ait légèrement diminué à 10 771 110, les cas graves ont été chiffrés à 547 042 personnes et les décès à 3 396 morts.
Au-delà de l’utilisation de la MILDA, on peut éviter de contracter le paludisme voire d’en mourir, par la pulvérisation intra domiciliaire, le renforcement des mesures de protection individuelles, la gestion de la résistance, la vaccination des enfants de 5 à 23 mois contre le paludisme. Il y a aussi la destruction des gîtes larvaires, aussi petites qu’elles soient, dans les coins et recoins des maisons et dans les rues. « Sensibilisons nos populations. Disons-leur que c’est nous-mêmes qui élevons les moustiques et qui entretenons le palu. C’est une maladie de comportements », a déclaré Habi Ouattara, Chargée de communication et du changement social et comportemental au SP/Palu.
En rappel, le paludisme se transmet par la piqûre de l’anophèle. Les femmes enceintes atteintes peuvent contaminer leur fœtus et les donneurs de sang touchés peuvent contaminer leur receveur aussi en cas de transfusion sanguine mal conduite.
Josué TIENDREBEOGO
Faso7
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