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Le colistier de Trump J.D. Vance, un farouche opposant à l’aide à l’Ukraine

Le colistier de Trump J.D. Vance, un farouche opposant à l’aide à l’Ukraine

Washington, États-Unis
« Pour être honnête, je ne me soucie pas vraiment de ce qui arrive à l’Ukraine d’une manière ou d’une autre’’… Le probable future vice-président J.D. Vance (39 ans) est un farouche opposant à l’aide à l’Ukraine dans la guerre contre la Russie.

A Kiev, cela a dû provoquer quelques sueurs froides: en désignant le sénateur J.D. Vance pour être son vice-président s’il est élu en novembre, Donald Trump a choisi un fervent isolationniste, qui s’est opposé farouchement à l’aide à l’Ukraine.

« Pour être honnête, je ne me soucie pas vraiment de ce qui arrive à l’Ukraine d’une manière ou d’une autre », a pu affirmer ce conservateur américain pur jus de 39 ans, dans un podcast en avril dernier.

« Je trouve ridicule qu’on se focalise sur cette frontière en Ukraine », avait-il ajouté, alors que de nombreux républicains ont appelé à allouer plus de ressources pour lutter contre l’immigration illégale à la frontière mexicaine.

Ancien militaire et auteur à succès, cet élu de l’Ohio au redoutable franc-parler n’a eu de cesse de défendre au Congrès américain les causes chères à l’ancien président républicain, comme la lutte contre l’immigration ou le protectionnisme économique sous le credo de l’ »Amérique d’abord ».

Il s’est notamment illustré comme l’un des opposants les plus acharnés contre une nouvelle aide militaire de 60 milliards de dollars pour l’Ukraine.

Si celle-ci a finalement été adoptée au printemps, elle est restée bloquée au Congrès américain pendant des mois face à l’opposition d’élus « trumpistes » dont J.D. Vance, appuyés en coulisses par Donald Trump.

Ils arguaient de leur refus de continuer à signer des « chèques en blanc » à l’Ukraine pour une guerre sans fin.

– « Pas peur » –
Une éventuelle victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle du 5 novembre inquiète à Bruxelles et dans de nombreuses capitales européennes.

Elle ferait peser de grosses incertitudes sur la pérennité du soutien américain financier et militaire à l’Ukraine face à l’invasion russe lancée en février 2022.

S’il entretient le flou sur ce qu’il ferait, le candidat républicain n’en a pas moins laissé entendre qu’il mettrait fin très rapidement au conflit s’il revenait à la Maison Blanche.

Pour Kiev, cela fait planer le risque de se retrouver contrainte à négocier avec Moscou dans une position défavorable.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit ne pas craindre une nouvelle présidence Trump.

« Je pense que si Donald Trump devient président, nous travaillerons ensemble. Je n’ai pas peur », a-t-il affirmé lundi. M. Zelensky a pu rencontrer des élus républicains en marge du sommet de l’Otan, la semaine dernière à Washington.

L’ombre de Donald Trump, qui a dans le passé qualifié l’Alliance atlantique d’organisation « obsolète », a plané sur le sommet des 75 ans d’existence de l’alliance militaire occidentale.

Interrogé mardi sur les conséquences d’une présidence Trump pour l’Ukraine, le porte-parole de la diplomatie américaine, Matthew Miller, a botté en touche.

Mais, a-t-il dit, « ce que nous voyons dès lors qu’il s’agit de l’Ukraine, c’est que le peuple américain défend fermement un soutien continu » à ce pays.

Fin juin, soit quelques jours avant le sommet de l’Otan, le sénateur J.D Vance s’en prenait sur la chaîne Fox News à la dépendance des Européens à « l’Etat providence américain », thème cher à Donald Trump.

S’exprimant devant la Conférence sur la sécurité de Munich en février dernier, il s’était livré à une diatribe contre des Européens jugés trop timorés. « On ne gagne pas les guerres avec le PIB, l’euro ou le dollar. On gagne des guerres avec des armes, et l’Occident ne fabrique pas assez d’armes », avait-il dit.

Selon lui, le président russe Vladimir Poutine ne représente pas « une menace existentielle pour l’Europe et, dans la mesure où il le serait, cela suggérerait que l’Europe doit jouer un rôle plus agressif dans sa propre sécurité ».

Histoire aussi d’envoyer le clair message que l’Europe n’est plus la priorité.

Les Etats-Unis doivent « se concentrer davantage sur l’Asie de l’Est », en d’autres termes la Chine, avait alors assuré le sénateur pour qui « c’est l’avenir de la politique étrangère américaine pour les 40 prochaines années, et l’Europe doit s’en rendre compte ».
AIB avec AFP

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