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Burkina / Soutenance : Brahima Sodré se penche sur les violences électorales de 2016 dans la commune rurale de Saponé
Ouagadougou, 26 juil. 2024 (AIB) – L’étudiant en sociologie Brahima Sodré, a soutenu jeudi son Master II qui aborde entre autres, les déterminants socio-politiques à la base des violences électorales de 2016 dans la commune rurale de Saponé.
« Mon étude est partie d’un constat à la suite des élections municipales de mai 2016 où il y a eu plusieurs reports dans certaines communes du Burkina Faso », a indiqué l’impétrant Brahima Sodré, en fin de formation en Master II de sociologie à l’Université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ).
Pour lui, 19 communes au total, dont celle de Saponé, étaient concernées par ce report des scrutins locaux, à cause des mésententes liées soit à la légitimité des candidats, soit à leur statut de résidence.
M. Sodré, qui s’exprimait jeudi à l’UJKZ de Ouagadougou lors de sa soutenance, a rappelé que le conseil municipal de Saponé a été dissous deux fois, du fait des violences électorales et du manque de consensus pour la mise en place de l’organe exécutif de la commune.
À l’écouter, celles-ci se justifieraient par plusieurs causes telles que les imperfections liées à l’organisation des primaires, le choix des candidats en tête de liste et l’implication de certains leaders de partis pour le choix du candidat à voter.
« En tant que sociologue, je me suis dit pourquoi ne pas mener une recherche pour mieux comprendre la façon dont les déterminants socio-politiques alimenteraient les violences électorales dans la commune rurale de Saponé », a-t-il ajouté.
Brahima Sodré dit avoir réalisé, du 6 au 23 octobre 2023, des entretiens auprès des anciens conseillers municipaux des différents partis politiques qui composaient le conseil municipal de Saponé et des personnes ressources pour s’imprégner du déroulement réel du scrutin au niveau de la commune rurale de Saponé.
L’impétrant a noté que la question de la légitimité des candidats qui se présentent pour les élections municipales demeure une véritable problématique au niveau de plusieurs communes et que la commune rurale de Saponé ne faisait pas exception, car cette situation fait naître des conflits intra-partis et même communautaires.
Selon M. Sodré, les autorités doivent revoir les textes et le code électoral pour instaurer le suffrage direct en lieu et place du vote indirect, afin de permettre aux populations de choisir directement leurs maires dans les communes.
Au terme de sa soutenance de Master II en sociologie, sa thématique, qualifiée d’intéressante et d’actualité, a été jugée recevable par le jury.
Le co-directeur de mémoire, le Maître-Assistant en sociologie, Dr Paul-Marie Moyenga, a pour sa part fait remarquer que Brahima Sodré a réalisé un excellent travail sur les violences électorales dans le cadre des élections municipales et en particulier en ce qui concerne le cas de la commune rurale de Saponé.
D’après Dr Moyenga, le jury a estimé que l’étudiant a adopté une méthodologie pertinente pour cerner la thématique de sa recherche.
« On se rappelle que la commune de Saponé, qui est son terrain d’investigation, a été l’objet de violences lors des dernières élections municipales, entraînant la dissolution du conseil municipal », a-t-il dit.
Le Maître-Assistant en sociologie a par ailleurs expliqué qu’au-delà de la commune rurale de Saponé, un ensemble de communes avaient été touchées par ce phénomène des violences électorales.
« Nous sommes tout heureux de trouver un étudiant qui part à l’information et utilise des techniques et méthodes pour explorer le problème sociologique », a confié Dr Paul-Marie Moyenga.
En rappel, en 2016, la commune rurale de Saponé a vécu des difficultés de fonctionnement de son conseil municipal à la suite des violences électorales. En février 2017, le conseil municipal de Saponé a été dissous par les autorités burkinabè.
Agence d’information du Burkina
NO/ho/ata