Indépendant depuis 1960, il a fallu attendre 1972 pour voir le Burkina Faso, ex Haute-Volta, participer à ses premiers Jeux Olympiques.
Pas de médaille pour l’histoire. Mais le professeur d’éducation physique André Bicaba entre dans les annales comme le premier représentant de son pays aux olympiades.
Nous sommes en 1972. Jusque-là, aucun voltaïque (actuel Burkina Faso) n’a été envoyé aux JO. Le régime de Maurice Yaméogo, renversé en 1966, se soucie peu du sport.
Le nouveau gouvernement dirigé par les militaires avec à sa tête le Général Sangoulé Lamizana met en place dès son arrivée, un programme pour les jeunes. Le sport devient une priorité absolue. Grâce aux nouvelles installations sportives, André Bicaba, sprinteur, professeur d’éducation physique à Bobo Dioulasso, atterrit à Munich, sans entraîneur, pour les JO 1972.
Ce sont les premiers Jeux olympiques du pays. Le meilleur temps de Bicaba sur 100 m est de 10,2 secondes. « Le moustachu », venu à ce sport assez tard, veut faire honneur à son pays.
« Je ne peux pas rêver de la médaille », avait-il déclaré dans le village olympique, tout en espérant une surprise : « Qui peut prédire les résultats ? C’est la merveille du sport. Je ne suis pas intimidé mais je sais qu’il faut beaucoup d’expérience pour gagner une médaille ».
La suite ? Bicaba termine 5e de sa série avec un temps de 10.71. Celui qui a grandi à Ouakara, petit village dans le Mouhoun vient de tracer la voie pour son pays.
49 ans après, à Tokyo, le Burkina Faso décroche sa première médaille, en bronze, grâce à Hugues Fabrice Zango, au triple-saut. La boucle est bouclée.
Bernabé Kabré, envoyé spécial/ Oméga Médias
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