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La Cour royale de Tiébélé entre joie et espoir après son inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO

La Cour royale de Tiébélé entre joie et espoir après son inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO

Tiébélé, 29 juil.2024(AIB)Les habitants de la Cour royale de Tiébélé, dans la province du Nahouri, sont dans une « immense joie » 72 heures après l’annonce de l’inscription du palais sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, le 26 juillet 2024 à New Delhi en Inde.

Le 26 juillet 2024 a été un jour de liesse dans la province du Nahouri, particulièrement à Tiébélé, au sein du palais royal qui réunit plus de 400 personnes réparties en 54 familles.

Le lundi 29 juillet 2024, soit trois jours après l’inscription de la Cour royale sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, à New Delhi en Inde, les cœurs débordent encore de joie.

« C’est au journal de la radio nationale que j’ai appris la nouvelle. Je l’ai accueillie vraiment avec une grande satisfaction et une immense joie », a confié le représentant du chef de Tiébélé, Aboungou Aneyan.

« Nous étions au champ quand on nous a appelés pour nous donner l’information. Sur le champ, j’ai lâché un grand cri de joie et d’autres femmes qui étaient à mes côtés ont fait pareil », a expliqué Kalira Alice Nion, la responsable du groupement Pêbatchoga, une structure féminine au sein de la cour royale qui s’emploie à la restauration régulière des peintures murales.

Les dessins et les représentations diverses qui tapissent la plupart des murs et des 126 cases du palais, ainsi que les traits défensifs de l’architecture et l’utilisation de matériaux locaux pour la construction, sont, entre autres, leurs œuvres qui font l’originalité de la cour royale vieille d’environ 500 ans.

Toutefois, les dépenses élevées pour l’acquisition des matériaux de construction, les effets pervers des aléas climatiques sur la durabilité des édifices, la problématique de la transmission du savoir-faire à cause du délaissement de la pratique traditionnelle au détriment des outils et techniques modernes comptent aujourd’hui parmi les difficultés qui se posent à la sauvegarde de l’authenticité de la cour royale.

Une lueur d’espoir

Pour le représentant du chef de Tiébélé, l’inscription de la Cour sur la short-liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO donne une lueur d’espoir.

« Nous attendons vraiment de l’UNESCO un accompagnement conséquent pour pouvoir continuer à entretenir ce joyau qui n’est plus seulement un patrimoine de Tiébélé ni du Burkina Faso, mais du monde entier », a fait savoir Aboungou Aneyan.

Kalira Alice Nion, elle également, a lancé le même cri de cœur estimant qu’en les soutenant à cet effet, cela pourrait, par ricochet, susciter, dans plusieurs familles Kassena, un retour aux sources.

« Ce ne sera plus seulement dans la cour royale mais un peu partout qu’on verra désormais l’architecture authentique comme dans le temps », a-t-elle souhaité.

Pour le guide et membre de la Cour royale, Bayeidiena Abdou, le nouveau statut du palais est, à coup sûr, une fenêtre d’opportunités pour les habitants de la commune et l’ensemble du Burkina Faso en général.

« En trois jours seulement après l’annonce de l’inscription nous sentons déjà l’intérêt grandissant vis-à-vis du site. Avec le temps, on suppose que les gens viendront des quatre coins du monde et cela va profiter au développement de plusieurs secteurs d’activités au niveau local et national », a-t-il souligné.

Il s’est réjoui, du reste, de savoir qu’au-delà de ces avantages liés au tourisme, les efforts d’investissement pour le maintien de la cour royale de Tiébélé à l’état permettront de sauvegarder un héritage culturel séculaire qui est menacé de disparition.
Agence d’information du Burkina
MZ/ata

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