Ouagadougou abrite du 7 au 9 août 2024, l’atelier de formation du Forum des administrations fiscales ouest-africaines (FAFOA) sous le thème « Promotion de la santé et durabilité de la mobilisation des recettes intérieures au moyen des taxes sur la santé en Afrique de l’Ouest ». Cet atelier est une occasion de partage d’expérience des administrations fiscales ouest-africaines sur les mécanismes de taxation des produits nocifs pour la santé.
Ils viennent de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest pour prendre part à cet atelier du Forum des administrations fiscales ouest-africaines (FAFOA). Cette rencontre, selon Saïdou Diallo, conseiller technique du ministre de l’économie et des finances, sera l’occasion pour les administrations fiscales, d’explorer les avantages potentiels des taxes sur la santé, de partager les meilleures pratiques et de développer des stratégies efficaces pour leur mise en œuvre.
M. Diallo souligne que les taxes sur la santé concernent les produits nocifs tels que l’alcool, les émissions de dioxyde de carbone, le tabac, etc. Collecter des taxes sur ces produits, permet selon le conseiller technique, de non seulement protéger la santé des populations, mais également de disposer de ressources pour financer le développement. « Ces taxes se sont révélées être un outil puissant non seulement pour la mobilisation des ressources publiques, mais également pour l’amélioration de la santé publique et de la protection de notre environnement. A travers ces taxes, nous pouvons simultanément répondre à des préoccupations de santé publique, réduire notre empreinte écologique et fournir une source de revenus fiable pour nos gouvernements afin de financer les chantiers de développement », a-t-il laissé entendre.
Babatunde Oladapo, secrétaire exécutif du FAFOA souligne que la plupart des pays ouest-africains dépense moins de 10% de leur budget pour la santé. Dans certains pays, le budget alloué à la santé ne dépasserait pas 4%. Une situation qui selon M. Oladapo peut s’expliquer par la difficulté à mobiliser des ressources. Collecter des taxes sur la santé, peut s’avérer donc une solution, tout en contribuant à améliorer la santé des populations. Il souligne en effet, qu’au Nigéria, les taxes sur les boissons gazeuses, en plus de fournir des ressources au pays, ont un impact certain sur la santé des populations.
Et en Afrique du sud, l’augmentation de la taxe sur la cigarette a réduit de 10% la consommation de tabac dans le pays, selon le secrétaire exécutif du FAFOA soulignant que l’OMS recommande que 60% du prix du tabac soit des taxes. « La fiscalité sur la santé est d’un avantage certain pour les économies de l’Afrique de l’Ouest. Dans la situation actuelle, nous sommes loin des objectifs que nous avions envisagés. On devra continuer à faire des efforts pour aller plus loin et collecter des ressources substantielles sur les produits nocifs à la santé tel que l’alcool, etc. », a indiqué M. Oladapo.
Il formule le vœu, qu’au sortir de cet atelier, qui se veut une occasion d’apprentissage et de partage d’expérience, les participants de retour chez eux, fassent usage des compétences acquises pour améliorer la collecte de taxes sur la santé.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
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