Un peu plus d’un mois après la tenue à Niamey au Niger, du premier sommet des chefs d’Etat des pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le gouvernement burkinabè commence à installer l’organe de suivi et de mise en œuvre des décisions qui en seront issues.
C’est une des décisions fortes prises hier 14 août 2024 en conseil des ministres : l’adoption d’un décret portant création, attributions, composition et fonctionnement de la Commission nationale de la Confédération « Alliance des Etats du Sahel » (CN-AES). Selon le compte rendu des travaux de l’hebdomadaire conseil des ministres, « l’adoption de ce décret permet la création de la Commission nationale de la Confédération « Alliance des Etats du Sahel » (CN-AES) en vue de disposer d’un organe chargé de coordonner les actions entrant dans le cadre de l’opérationnalisation de la Confédération AES.
Le gouvernement burkinabè se conforme ainsi aux dispositions de l’article 23 du Traité instituant la Confédération des Etats du Sahel adopté le 6 juillet 2024 lors du premier sommet des chefs d’Etat tenu à Niamey, au Niger, ainsi libellé : « Les Chefs d’Etat ont souligné l’importance d’assurer une meilleure coordination dans le suivi et la mise en œuvre des décisions issues des différentes sessions du Collège des Chefs d’Etat. Ils ont salué, par ailleurs, la mise en place de Comités nationaux AES dans les trois (03) pays en vue d’assurer une meilleure coordination ».
En lieu et place donc d’une commission de la CEDEAO ou de l’UEMOA, organe technique chargé de l’exécution des décisions prises par les chefs d’Etat, les pays de l’AES ont préféré un dispositif plus souple, moins bureaucratique et qui sera sous le contrôle direct de l’exécution puisque la Commission nationale de la confédération « Alliance des Etats du Sahel » est rattachée à la présidence du Faso.
Elle pour missions entre autres, de suivre la mise en œuvre des décisions du Collège des Chefs d’Etat, des sessions confédérales des Conseils des ministres, de préparer les réunions du Collège des Chefs d’Etat, les sessions confédérales des Conseils des ministres et les réunions des Hauts fonctionnaires préparatoires des instances de la Confédération AES ; conduire des réflexions prospectives sur l’évolution de la Confédération AES ; proposer des mesures et actions à entreprendre en vue de la consolidation de la Confédération AES et promouvoir la sensibilisation des populations sur les objectifs de la Confédération AES.
Interrogé le 7 juillet 2024 au JT de 20 heures de la RTB, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Karamoko Jean-Marie Traoré s’était exprimé sur l’absence d’un organe permanent dans l’architecture institutionnelle de l’AES : « Nous sommes habitués à des formats qui tiennent tellement d’espace dans nos textes que souvent, lorsqu’on voit certains organes qui manquent, on s’inquiète et c’est tout à fait normal », avait-il concédé, avant d’apporter des précisions sur le sujet : » Nous avons adopté une démarche qui s’inspire des échecs et des lourdeurs que nous avons constés au sein de plusieurs organisations dont nous sommes partie et certaines que nous avons quittées. Pour nous l’essentiel, c’est de se focaliser sur les résultats en tirant leçons de ce que ces lourdeurs ont imposé comme poids ». Il a surtout souligné que l’idée qui inspire la démarche des chefs d’Etat, « c’est d’aller sur une démarche graduelle, laquelle veut que nous mettons d’abord en place ces instances et que au niveau de chaque Etat, il y ait des cellules qui réfléchissement et qui travaillent en bonne coordination sur la base de ce qui va revenir du collège des chefs d’Etat ».
Dominique Koné
Kaceto.net