En protestation contre le communiqué de mécontentement de l’intersyndicale des magistrats du 15 août 2024, portant sur la réquisition de magistrats pour le front, la Coordination Nationale des associations de la veille citoyenne (CNAVC) a organisé une marche, ce jeudi 22 août 2024 à Ouagadougou.
Arrivés au niveau du Palais de justice vers 10 h 30, les manifestants sont retenus aux abords de la devanture de l’infrastructure par la sécurité de la CNAVC avec l’aide des policiers. Des leaders wayiyans et des chefs coutumiers arrivent à s’extirper de la foule et se rendent à la porte principale du TGI Ouaga I, afin de remettre une déclaration.
Les gardes de sécurité pénitentiaire postés à cette entrée posent une condition : seulement 5 personnes peuvent entrer dans la cour pour remettre la déclaration ; et ce fut ainsi. Pendant ce temps les wayiyans restés dehors exigent que les représentants de l’institution sortent pour recevoir la déclaration.
Ceux-ci auront gain de cause après une dizaine de minutes de tohu-bohu. Une délégation de l’institution ressort donc avec le groupe qui est entré pour entendre et recevoir la déclaration, adressée au président du mois de l’intersyndicale des magistrats. C’est Roch Donatien Nagalo, porte-parole de la CNAVC, qui l’a lue. Il a commencé par déplorer la remise en cause par l’intersyndicale des magistrats de l’application du décret pourtant sur la mobilisation générale et de mise en garde à l’égard de certains magistrats. « Certains frondeurs se sont dérobés d’une obligation morale, loyale, légale, légitime, et même patriotique en proliférant des accusations mensongères contre nos autorités et nos membres », a laissé entendre Roch Donatien Nagalo.
Poursuivant, le porte-parole de la CNAVC a appelé les magistrats à s’impliquer activement dans la reconquête du territoire. « Un non à l’appel de la Nation est aujourd’hui impardonnable et incompréhensible. Au contraire, il appartient à chacun de saisir cette opportunité pour graver son nom dans les anales de l’histoire de la Nation », a-t-il souligné.
Par ailleurs, Roch Donatien Nagalo a déploré le fait que la justice burkinabè ne se soit pas autosaisie des accusations d’ONG comme Human Rights Watch et Amnesty International portants sur les forces de défense et de sécurité au front. « Monsieur le Président, pour nous, la justice reste et demeurera l’une des institutions fortes de l’existence d’une nation et nous ne permettrons à qui que ce soit d’utiliser des manœuvres impopulaires tendant à ternir l’image de la justice », a-t-il ajouté.
En tout état de cause, le porte-parole de la CNAVC appelle le Conseil supérieur de la magistrature à restaurer la confiance du peuple burkinabè à l’égard de sa justice. « Nous appelons les magistrats qui rament à contre-courant des mesures de réquisition à revenir à la raison tout en gardant à l’esprit l’intérêt supérieur de la Nation. La reconquête de notre territoire ne peut se faire sans une mobilisation générale de tous les Burkinabè. Se soustraire d’une telle décision, c’est méconnaître la valeur de l’étendue de cette règle universelle de Droit, selon laquelle nul n’est au-dessus de la loi », a-t-il laissé entendre.
Josué TIENDREBEOGO
Faso7
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