Au départ, c’était un slogan lancé au tout début de la Révolution démocratique et populaire (RDP) conduite par le Conseil national de la révolution (CNR) sous le leadership du capitaine Thomas Sankara. Puis le slogan « la Patrie ou la mort, nous vaincrons » qui accompagnait tous les discours est devenu la devise du pays, avant d’être remplacé par « Unité-Progrès-Justice » en 1997 sous la présidence de Blaise Compaoré. L’insurrection populaire d’octobre 2014 a remis au goût du jour la devise des révolutionnaires, un usage amplifié depuis l’avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde de la restauration (MPSR2) en septembre 2022.
Hier 21 août, en conseil des ministres, le gouvernement a décidé de réviser les articles 34 et 147 de la constitution : le premier porte sur le changement de la devise du Burkina Faso qui sera désormais « La Patrie ou la mort, Nous vaincrons » au lieu de : « Unité-Progrès-Justice » et le second vise à permettre au gouvernement de recourir, sous certaines conditions à la consultation parlementaire pour les accords relatifs à l’entrée du Burkina Faso dans une confédération, fédération ou union d’Etats. L’article 147, faut-il le rappeler, dispose que les accords qui consacrent une Fédération, une Confédération ou l’entrée du Burkina Faso dans une Union d’Etats au plan africain ne peuvent être approuvés que par un référendum du peuple. « Tout en maintenant l’approbation par référendum du peuple parce que la souveraineté nationale est au peuple qui l’exerce, il a été nécessaire d’y adjoindre un alinéa qui permet, en fonction des circonstances, de l’urgence et des cas de force majeure, et après avis du Conseil constitutionnel de bien vouloir y procéder, à l’approbation de ces accords qui consacre une fédération, une confédération par la voie législative », a expliqué le ministre de la Justice, Rodrigue Edasso Bayala.
Selon le gouvernement, « malgré le changement de devise intervenu en 1997, l’on note que « La Patrie ou la mort, Nous vaincrons » reste et demeure dans la conscience populaire tout un symbole quand il s’agit d’affirmer le sentiment patriotique et l’acceptation du sacrifice suprême pour la Nation. L’usage au quotidien de cette devise aussi bien dans les discours officiels que dans la vie courante des Burkinabè n’est plus à démontrer. »
En revenant à la devise révolutionnaire, le gouvernement croit dur comme fer que cela permettra « de renforcer le sentiment patriotique, conformer les dispositions de la Constitution à l’usage et à la volonté populaire et d’harmoniser la devise d’avec notre Hymne national le Di-Taa-Niyè, chant de la victoire ». La révision de l’article 147 va » faciliter l’adhésion du Burkina Faso à une confédération, fédération ou union d’Etats et d’impulser un développement socio-économique durable et harmonieux » par l’adoption des accords par voie parlementaire.
Le 29 janvier 2024, le Burkina, le Mali et le Niger ont annoncé leur retrait de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avec effet immédiat et dans la foulée, ont créé l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Le premier sommet des chefs d’Etat des pays membres de l’AES qui s’est tenu le 6 juillet 2024 à Niamey, au Niger a acté l’institution d’une Confédération entre les trois pays, à charge pour chaque pays de conformer son dispositif juridique à cette nouvelle donne.
Kaceto.net