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Afrique : Plus de 1 500 milliards de FCFA dépensés dans les paris sportifs en 2023 !

Les paris sportifs connaissent un engouement certain en Afrique, et le Burkina ne fait pas l’exception, à travers notamment les championnats et compétitions européens. Passion de foot certes, mais enjeu de mise sur les matchs. 1 561 milliards de FCFA, c’est la somme investie dans les paris sportifs en 2023 en Afrique, en majeure partie par les jeunes, selon un rapport de l’agence Bloomberg (groupe financier américain spécialisé). On apprend également qu’entre 2013 et 2023, la valeur des paris en ligne a été multipliée par cinquante à travers le continent, atteignant les 2,6 milliards d’euros environ. Sans pour autant avoir un aperçu sur ce que ces paris ont, en retour, rapporté, le chiffre, dévoilé il y a quelques jours, suscite de nombreux commentaires sur les éventuelles implications d’un tel engouement, notamment de la frange jeune, vers ces jeux.

Les paris sportifs sont devenus pour certains jeunes, une chose sur laquelle ils jettent leur dévolu. Les nombreuses applications sont bien sollicitées pour tenter la chance, et par toutes les catégories de jeunes, instruits ou pas. Il faut être du sillage pour comprendre que les cris de victoire et de manifestations de joie qui se laissent entendre à travers la ville, Ouagadougou en exemple, lors des rencontres de football, sur des stades européens, ne le sont pas toutes du fait de la passion du foot. Il y a ceux-là qui célèbrent leur ‘’coupon »(les pronostics, ndlr) tandis que les perdants, eux, digèrent, avec parfois l’air du désespoir à la hauteur des attentes déçues de leur “défaite ».

Ainsi, selon le rapport de Bloomberg, le marché des paris sportifs, qui a explosé ces dernières années en Afrique, a enregistré en 2023, 1 561 milliards de FCFA. En clair, 1 561 milliards FCFA ont été investis l’année écoulée dans ces paris sportifs par les parieurs africains.

Ces paris sont devenus tellement importants que certains pays (Kenya, Ouganda…) ont décidé d’affiner davantage la réflexion sur le sujet, pour non seulement faire en sorte que les parieurs ne s’exposent pas trop à la ruine, mais également pour permettre à l’Etat de capter une partie des mises dans ces jeux par la taxation.

En tout cas, le chiffre de 1 561 milliards FCFA s’offre aux interprétations dans un contexte africain où la mal-gouvernance, les pratiques nuisibles ou inadéquates à l’entrepreneuriat, et le poids de bien d’autres maux sociaux, sont les codes les mieux partagés par les États. En atteste le triste spectacle qu’offrent ces mouvements de milliers d’immigrants vers l’Occident, et contre vents, marrées et ronces d’enfer.

Des avertis de cette actualité croient savoir que nombreux sont ceux-là en Afrique qui trouvent aux paris, une source de revenus réguliers, de renforcement de leurs revenus ou encore un moyen possible pour sortir de la pauvreté.

En tous les cas, et sans que cela ne dédouane les dirigeants de l’aspect fortement interpellateur de cet engouement, les États africains se doivent de mieux encadrer ce secteur des paris, en protégeant au mieux leurs citoyens et en faisant en sorte à tirer profits financièrement de ce boom, au lieu de laisser évaporer des devises.

O.L.
Lefaso.net

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