Zabré : Un formateur exhorte des producteurs à éviter les pesticides dans le traitement des maladies des plantes
Zabré, le 23 août 2024 (AIB) – Le formateur Justin Nikiema a expliqué à des producteurs d’oignons et de tomates de Zabré, les dangers de l’utilisation des pesticides dans le traitement des maladies des plantes. Lors d’une formation organisée du 19 au 21 août 2024 par l’AFEMIB au profit de l’Association Tikouma des jeunes et femmes pour le développement de Zabré, M. Nikiema a plutôt recommandé l’utilisation d’un biopesticide fait à base de feuilles de neem qui repousse les ravageurs et protège la biodiversité.
Quinze femmes et cinq hommes de l’Association Tikouma des jeunes et femmes pour le développement de Zabré ont bénéficié, du 19 au 21 août 2024, d’une formation pratique sur la réalisation de pépinières pour la production de tomates et d’oignons.
Le formateur, Justin Nikiema, a expliqué qu’il y a plusieurs étapes dans la réalisation d’une pépinière.
« En période humide, il faut faire une planche surélevée pour éviter les inondations. Ensuite, il faut mélanger la fumure organique à la terre, casser les mottes de terre, de telle sorte que celle-ci soit homogène avant de niveler pour qu’il n’y ait pas d’élévations d’un côté et de crevasses de l’autre », a-t-il expliqué.
Après cette étape, le technicien d’agriculture a indiqué qu’il faut faire des sillons dans lesquels on dépose les graines avant de les refermer légèrement.
« C’est le même procédé en saison sèche à la seule différence que la planche doit être creuse de telle sorte que l’eau d’irrigation puisse être contenue. »
Il faut entre 21 et 30 jours pour arracher les plants de tomate et les repiquer, contre une quarantaine de jours pour les plants d’oignons, a confié M. Nikiema.
Selon lui, pour avoir une pépinière de qualité, il faut avoir une semence de qualité, disposer d’un sol sain ou, à défaut, le désinfecter à l’eau chaude ou avoir recours à des fongicides, et enfin l’arroser.
Le formateur a en outre sensibilisé les bénéficiaires sur les dangers des pesticides utilisés pour le traitement phytosanitaire.
« Si vous ne voulez pas avoir un jour recours à la technique de zaï et de demi-lunes, il faut éviter les pesticides », a-t-il conseillé.
Justin Nikiema a également fait savoir que de nombreuses maladies dont souffrent les populations sont dues à l’usage des pesticides.
« Ces produits chimiques sont dangereux pour la santé de l’homme, du sol et des animaux », a-t-il déclaré.
Comme alternative, il a réalisé, séance tenante, avec les membres de l’association, un biopesticide qui s’obtient, d’après lui, à base d’un kilogramme de feuilles de neem préalablement broyées et mises dans un récipient où l’on ajoute quatre litres d’eau chaude bouillie à 100 degrés.
Cette substance est conservée pendant 48 heures avant son utilisation comme biopesticide. Pour faciliter la fixation de l’eau sur les plants, M. Nikiema a recommandé d’y ajouter du savon.
« Ce produit repousse les ravageurs tout en protégeant la biodiversité », a-t-il dit.
Les bénéficiaires de la formation ont aussi appris comment fabriquer de l’engrais biologique, qui est une combinaison de déjections animales, de feuilles, d’herbe, de cendre et d’eau qu’il faudra remuer pendant 14 jours avant son utilisation dans un champ.
Cette formation est une initiative de l’Association des femmes du secteur minier du Burkina Faso (AFEMIB) en vue de renforcer les capacités de 500 femmes et jeunes de dix localités du Burkina, selon sa présidente Lucie Kabré.
« Nous voulons rendre ces jeunes et femmes autonomes économiquement. C’est pourquoi nous avons jugé utile de renforcer leurs capacités en les formalisant en coopératives pour avoir des revenus », a-t-elle déclaré.
Elle a expliqué que la plupart des membres de l’association Tikouma, qui travaillent sur des sites d’orpaillage, peinent à joindre les deux bouts.
« Ce n’est plus facile dans le contexte actuel car la quantité d’or diminue, la manière d’exploiter a évolué et l’extraction du minerai se fait au détriment de la santé des femmes. C’est pourquoi nous leur apprenons à diversifier leurs sources de revenus », a détaillé Mme Kabré. Elle a souligné qu’à terme, l’AFEMIB entend accompagner les personnes formées en leur fournissant du matériel afin de leur permettre de produire en grande quantité.
Agence d’information du Burkina
KAK/ata