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Restaurant « Tantie Sanou » : une chance pour les fonctionnaires

Restaurant « Tantie Sanou » : une chance pour les fonctionnaires

Économie informelle

Restaurant « Tantie Sanou » : une chance pour les fonctionnaires

 Depuis l’instauration de la journée continue au Burkina Faso, de nombreux fonctionnaires ne peuvent plus rentrer à la maison pour déjeuner à cause de la courte durée de la pause de midi (30 minutes du lundi au jeudi et 1 heure le vendredi). C’est ainsi que certains mangent sur leurs lieux de travail quand il y existe des restaurants, tandis que d’autres cherchent dans les environs. Au quartier Paspanga de Ouagadougou, la restauratrice Adjaratou Sanou a saisi cette opportunité pour développer son business. Reportage.

Sur des chaises et des tables dispersées sous un manguier, des citoyens dégustent des plats tout en menant la causette dans une ambiance bon enfant. Trois femmes font sortir sans cesse des repas fumants d’un kiosque de couleur bleue, à cause des avarices du temps. Il est 12 h 40 ce mercredi 28 août 2024 au restaurant « Tantie Sanou », situé au flanc nord-ouest de l’Agence d’information du Burkina (AIB).

Adjaratou SANOU, gestionnaire du restaurant, se bat comme elle se peut pour s’en sortir.

Comme tous les jours ouvrables, le restaurant est bien fréquenté pendant la pause déjeuner, avec des fonctionnaires en majorité.

La gestionnaire Adjaratou Sanou, dite « Tantie Sanou », et ses deux employées ont peu de temps pour satisfaire cette clientèle, pressée de retrouver les bureaux.

Débuts difficiles

Ces travailleurs viennent en grande partie de l’AIB, de l’Ambassade du Ghana, des services du ministère des Ressources animales, de la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO), du Centre national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (CNLS/IST), du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) et du ministère des Infrastructures.

La qualité des plats et la serviabilité du personnel sont saluées par les travailleurs.

« Le journalisme est parfois contraignant. Souvent, on n’a pas le temps de parcourir des kilomètres pour manger. Ici, on a la chance que le restaurant soit à côté », indique Youssouf Séogo, journaliste à l’AIB.

Il recommande néanmoins que les plats soient variés en incluant des mets locaux.

Son collègue Nida Ouédraogo, fidèle client depuis 2009, apprécie l’amabilité des restauratrices mais estime que la quantité des plats n’est plus à la hauteur de ses attentes.

Tout n’a pas toujours été rose pour dame Sanou. Après plusieurs années de service comme fille de ménage, elle décide un jour de se lancer à son propre compte. De prospection en prospection, elle réussit à se caser sur le site de l’AIB grâce à des connaissances au début de l’année 2008. Avec ses maigres économies et d’énormes sacrifices, elle parvient au bout de quelques années à bien faire tourner son business.

Youssouf Séogo demande de varier les plats.

La crise sécuritaire, le grand défi

Selon Adjaratou Sanou, le métier lui permet, à elle et à ses deux employés, de se nourrir et de scolariser leurs enfants.

Martine Sawadogo travaille avec Mme Sanou depuis une dizaine d’années. Elle apprécie la complicité qui les lie et la fraternité avec les travailleurs.

Aux côtés des fonctionnaires qui constituent l’écrasante majorité des clients du restaurant « Tantie Sanou » figurent les commerçants installés aux abords de l’avenue Thomas Sankara, les élèves du lycée Bogodogo et certains passants.

Nida Ouédraogo se dit satisfait de l’acceuil.

En ces périodes de vacances scolaires, le marché n’est pas totalement au rendez-vous, se lamente Adjaratou Sanou. À son avis, le plus grand problème qui réduit d’année en année ses recettes, c’est la crise sécuritaire marquée par une morosité économique en général et la fermeture de certains axes en centre-ville.

En effet, il est de plus en plus difficile de rejoindre l’AIB, à cause de sa proximité avec la présidence du Faso et du camp Paspanga. Pour des raisons sécuritaires, certaines voies ont été fermées, d’autres barrées par moments avec un renforcement du dispositif sécuritaire à faire peur au citoyen non averti.

Dame Sanou demande à Dieu d’accorder la paix au Burkina Faso afin que les habitants puissent travailler dans la sérénité pour s’en sortir.

Tilado Apollinaire ABGA

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