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Burkina Faso/Massacres de Barsalgho : le Front patriotique invite l’Etat « à une réorganisation plus appropriée de l’architecture de défense nationale »

Indigné, consterné et stupéfait par l’attaque terroriste du 24 août dernier à Barsalgho, dans le Centre-nord qui a fait plusieurs victimes civiles, le Front patriotique s’interroge sur les circonstances dans lesquelles un tel drame a pu se produire et appelle le gouvernement » repenser et de compléter l’architecture actuelle du système de défense », car, estime t-il, « la réorganisation militaire par la création des Bataillons d’interventions rapides et d’autres unités opérationnelles complémentaires, a manifestement atteint ses limites »

C’est avec indignation, consternation et stupéfaction que le Front Patriotique a appris l’attaque barbare et lâche perpétrée par les ennemis de notre nation sur les populations de Barsalogho le 24 août 2024, endeuillant une fois de plus le Burkina Faso tout entier.
Devant ce drame indescriptible, le Front Patriotique s’incline sur les dépouilles des disparus et présente ses sincères condoléances à toutes les familles directement affectées et à toute la nation. Il souhaite un prompt rétablissement à tous les blessés, civils, FDS et VDP.
Ce massacre gratuit et délibéré, le plus meurtrier depuis qu’en 2015 le Burkina Faso fait face à l’hydre terroriste, conduit à se poser un certain nombre de questions :
1. Comment la population de Barsalogho a-t-elle pu être appelée à se regrouper en grand nombre à l’orée de la ville pour des travaux communautaires (creusement de tranchées de protection) sans que des mesures adéquates de protection aient été prises, alors que chacun sait que depuis 2019, le reste de la commune est sous l’emprise complète des terroristes ?
S’agit-il d’imprévoyance, de négligence des autorités civiles ou militaires locales ou de méconnaissance de la situation ?
2. Pourquoi plus d’une semaine après le drame, ne connait-on pas le bilan du désastre, laissant certains médias et les réseaux sociaux donner à leur guise des chiffres effroyables (de 100 à 600 morts, de 140 à 300 blessés) ?
L’argument avancé par certains de la nécessité d’un décompte précis et vérifié en vue des dédommagements, est puéril.
3. Tout comme pour la protection des convois militaires ou civils ou pour celle des unités militaires en opération, pourquoi les drones de surveillance n’ont-ils pas été déployés pour surveiller l’éventuelle arrivée de l’ennemi sur le site du rassemblement ?
4. Certaines informations (non vérifiées ni confirmées) disent que le massacre aurait débuté ce 24 août vers 9h et se serait poursuivi jusque vers 16h. Cela peut-il être vrai quand on sait qu’il y a une unité militaire à Barsalogho et que la base de la 1ère Région militaire est à Kaya, à environ 40 km de là ?
5. Pourquoi jusqu’à présent, la Justice n’a-t-elle pas été saisie pour établir les faits, rechercher et punir les coupables ?
Le drame de Barsalogho conduit nécessairement à quelques conclusions :

la réorganisation militaire par la création des Bataillons d’interventions rapides et d’autres unités opérationnelles complémentaires, a manifestement atteint ses limites car visiblement, cette architecture ne permet pas de progresser réellement dans les zones où les terroristes sont solidement installés, malgré les coups qui peuvent leur être assenés ici et là, bataille après bataille ;

la nécessité de repenser et de compléter l’architecture actuelle du système de défense, pour notamment prendre en compte la situation des vastes zones sous contrôle terroriste et des villes « assiégées » comme Barsalogho, Djibo, Fada, Dori, Nouna ;

La tragédie qui endeuille particulièrement la population de Barsalogho a soulevé une profonde indignation mais aussi un grand élan de solidarité à travers tout le pays, et particulièrement dans la région du Centre-Nord : c’est une preuve de plus que les Burkinabés sont des patriotes dans leur immense majorité et qu’il n’y a pas lieu de les diviser de manière simpliste en « patriotes » et en « apatrides ».
Le Front Patriotique est persuadé que malgré sa dimension et la douleur qu’il cause à notre peuple, le massacre de Barsalogho ne faiblira pas sa détermination de venir à bout du terrorisme et de le chasser de son pays.
Le Front Patriotique renouvelle son soutien aux FDS et aux VDP qui se battent dans des conditions difficiles pour notre libération. Plutôt que de voir en toute occasion « complots » et « déstabilisations », il pense que les dirigeants du MPSR 2 devraient plutôt s’attacher à :
o Entreprendre une réorganisation plus appropriée de l’architecture de défense nationale et revisiter la stratégie de libération du territoire ;
o Réaliser l’unité et la solidarité complète des FDS et des VDP, afin qu’ils obtiennent rapidement le succès complet dans leurs missions ;
o Poursuivre la mobilisation générale de tout le peuple et instaurer un système de défense populaire dans toutes les zones sous contrôle de l’Etat ;
o Mettre en place des groupes de travail élargis et sans exclusive, avec la participation des forces sociales légitimes et représentatives, pour proposer des réformes politiques, administratives, institutionnelles, sociales et électorales endogènes ;
o Se prononcer sur les propositions des groupes de travail précédents avant de les soumettre au peuple libéré du terrorisme.
Quand le peuple gagne, personne ne perd !
Ouagadougou le 1er septembre 2024

Pour le Front Patriotique
Le Secrétariat Exécutif

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