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Burkina/Recensement général des entreprises : L’Institut national de la statistique et de la démographie procède au repérage

Le paysage entrepreneurial burkinabè n’a pas été actualisé depuis 2016. Pour pallier ce manque de données actualisées, l’État burkinabè a initié un Recensement général des entreprises (RGE). Dans ce cadre, l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) a officiellement lancé, le mercredi 4 septembre 2024, la première phase de ce recensement. Cette étape consiste au repérage des entreprises formelles et informelles dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso uniquement.

Pour marquer officiellement le début du repérage des entreprises, les agents recenseurs de l’INSD ont entamé leur mission sur le terrain, en commençant par une entreprise informelle à Ouagadougou. Ainsi, dans les environs de la Maison du peuple, Vincent Tago, l’un des agents recenseurs, s’est présenté à Seydou Zangré, un marchand de costumes.

Fin de la phase de repérage le 28 septembre

« Bonjour monsieur ! Nous sommes ici dans le cadre du recensement général des entreprises. Aujourd’hui, nous entamons la phase de repérage », a-t-il expliqué. M. Tago a précisé que cette phase consiste principalement à identifier la localisation des entreprises, car seules celles disposant d’un local aménagé sont incluses dans le recensement. Les agents recueillent également des informations sur l’identité du responsable de l’entreprise, ses coordonnées et son secteur d’activité. Les coordonnées de GPS sont aussi demandées.

« Ce recensement va contribuer à connaître réellement l’apport du secteur informel au Produit intérieur brut », Seydou Zangré, secrétaire général de l’économie informelle

Selon les responsables de l’INSD, cette phase de repérage, qui a officieusement démarré le 30 août dernier, va s’achever le 28 septembre prochain, avant de passer à la seconde étape de dénombrement. Cette seconde phase du RGE va s’effectuer sur l’ensemble du territoire national.

Les entreprises CIMFASO SA et CIM METAL SA ont également été visitées par les équipes de l’INSD. CIMFASO SA est spécialisée dans la production de ciment, tandis que CIM METAL SA se consacre à la fabrication de fer.

Le directeur général de CIMAFASO, Kassoum Zampaligré, a chaleureusement salué l’initiative du gouvernement de lancer le Recensement général des entreprises, qu’il considère comme un levier crucial pour l’économie nationale. Selon lui, cette démarche va permettre de créer une base de données complète et fiable sur les entreprises, tant formelles qu’informelles, opérant au Burkina Faso.

Le directeur général de CIMFASO SA, Kassoum Zampaligré, n’a pas trouvé d’inconvénients à ce que son entreprise soit repérée

Une initiative bien accueillie

« Disposer d’une connaissance approfondie du tissu entrepreneurial est indispensable pour orienter efficacement les politiques publiques et dynamiser la relance économique du pays », a-t-il affirmé. M. Zampaligré est convaincu que cette collecte de données actualisées et précises facilitera des prises de décisions stratégiques, stimulera les investissements et contribuera à la modernisation et au développement du secteur privé burkinabè.

Le directeur général de CIM METAL SA, Lassane Kanazoé, a lui aussi, exprimé sa grande satisfaction d’accueillir l’équipe de l’INSD dans le cadre du Recensement général des entreprises. Il a encouragé vivement toutes les entreprises, qu’elles soient petites ou grandes, à participer activement à ce recensement. Pour lui, « ce recensement est une opportunité pour mieux organiser les différents secteurs d’activités, ce qui facilitera la mise en œuvre d’actions stratégiques et ciblées pour stimuler l’essor économique de la nation ».

Le directeur général de CIM METAL SA, Lassané Kanazoé, estime que l’engagement de l’ensemble du secteur privé dans ce processus est essentiel pour obtenir une vue d’ensemble claire du paysage entrepreneurial burkinabè

Ce processus, selon lui, va permettre au gouvernement, la prise de décisions éclairées en faveur de la croissance économique du pays.

Améliorer la qualité des indicateurs

Ces visites illustrent l’ampleur de la couverture du recensement, englobant à la fois des entreprises industrielles et commerciales, qu’elles soient de petite ou grande envergure. « L’objectif du RGE est de renouveler le répertoire statistique des entreprises. Ce qui va améliorer la qualité des indicateurs structurels et conjoncturels. Ces données vont également servir à l’évaluation et au suivi des politiques nationales », a indiqué Barbi Kaboré, directeur des statistiques et des synthèses économiques à l’INSD.

Mamady Sanoh, 1er vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina, a exprimé son soutien total à l’appel du gouvernement pour le Recensement général des entreprises. Il a encouragé toutes les entreprises, qu’elles soient formelles ou informelles, à adhérer activement à ce projet. Selon lui, « c’est à partir de ce recensement que des actions concrètes et adaptées pourront être mises en place pour favoriser un développement réel et durable de l’économie ».

« Pour être vivant, présent et dans le monde économique, il faut être recensé », Mamady Sanoh, 1er vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina

Pour M. Sanoh, la participation de l’ensemble du tissu entrepreneurial à cette initiative est essentielle pour obtenir une vision claire des forces et des besoins du secteur privé, et ainsi, permettre la mise en œuvre de politiques efficaces pour soutenir la croissance économique du pays.

Ce recensement va en effet, permettre de mieux comprendre la structure du secteur privé burkinabè, d’évaluer sa contribution à l’économie nationale et d’identifier les besoins spécifiques pour le développement des entreprises à travers le pays.

À terme, l’INSD espère finaliser le recensement dans les délais impartis et publier les résultats qui seront mis à la disposition des décideurs, des entrepreneurs et des partenaires au développement. Ce projet, une fois achevé, contribuera à renforcer la compétitivité des entreprises burkinabè et à favoriser un environnement économique plus dynamique et inclusif.

La réussite de cette opération repose sur l’engagement de tous les acteurs économiques et leur volonté de contribuer, par la fourniture d’informations exactes, à la construction d’une base de données solide et fiable pour l’avenir économique du Burkina Faso.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

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