Cinéma : Rahim va t-il appuyer sur le détonateur ?
Rahim, un garçon d’à peine 12 ans, pénètre dans le marché bondé de Ouagadougou. Sous son apparence innocente se cache une tragédie : une ceinture d’explosifs enroulée autour de son frêle corps. Les bruits du marché, le cri des vendeurs, le tumulte des passants… Tout semble s’effacer dans son esprit, alors qu’il avance vers son objectif. Mais une question tourmente l’esprit du spectateur : va-t-il vraiment appuyer sur le détonateur ?
C’est un visage marqué par la douleur et l’angoisse. Rahim ne devrait pas être là. Ce n’est pas lui qui a choisi cette voie. Son père, irresponsable, n’a jamais payé ses frais de scolarité, le forçant à quitter l’école trop tôt. Ce même père, incapable de subvenir à ses besoins, l’a laissé sans autre option que de chercher un travail, seul, à Ouagadougou. Mais au lieu d’un emploi, c’est la cruauté du monde qui l’a englouti, le jetant entre les mains de terroristes.
Alors qu’il avance dans le marché, l’incertitude monte. Le spectateur est pris dans un dilemme moral : Rahim cédera-t-il à la pression des terroristes ? Appuiera-t-il sur le bouton, sacrifiant sa propre vie et celle des innocents autour de lui ?
“Un repère dans le désert” est le premier film du réalisateur Boukary Diallo. Ce film aborde la question du terrorisme au Sahel, mettant en lumière l’irresponsabilité des parents et, plus largement, la démission de la société face à l’éducation des enfants.
Dans cette scène intense, Rahim est à la croisée des chemins. Le poids de l’irresponsabilité de son père pèse lourdement sur ses épaules, l’ayant conduit, étape par étape, à ce moment critique. Le cœur du spectateur bat la chamade, car l’issue reste incertaine. Cette scène poignante pose une question déchirante : Peut-on condamner un enfant pour des erreurs qui ne sont pas les siennes ?
Rahim appuiera-t-il sur le détonateur ou trouvera-t-il la force de renoncer à cet acte fatal ?
(C’est la partie 1 du film qui est composé de deux parties)