C’est sur une note de satisfaction que s’est achevée, ce vendredi 27 septembre 2024, à Ouagadougou, la mission de supervision de la Banque mondiale sur les avancées du Projet d’appui à l’entrepreneuriat, au développement des compétences et à l’adoption technologique (ECOTEC). Toutefois, la mission, selon le directeur général de la Maison de l’entreprise du Burkina Faso (MEBF), Karim Ouattara, a fait quelques recommandations.
Le Burkina Faso, avec l’appui de la Banque mondiale, met en œuvre le Projet d’appui à l’entrepreneuriat, au développement des compétences et à l’adoption technologique (ECOTEC). Ce projet est une réponse à la requête du gouvernement burkinabè pour un appui en faveur de l’Enseignement et la formation technique et professionnelle (EFTP), la création d’emplois et la transformation de l’économie du Burkina Faso. D’un coût global de plus de 105 milliards de francs CFA, le projet est financé par la Banque mondiale à près de 99 milliards de FCFA et l’Etat burkinabè à plus de 6 milliards de FCFA. Il couvrira la période 2023-2029. Afin de s’assurer de la bonne mise en œuvre des activités du projet, une mission de supervision de la Banque mondiale a passé en revue, depuis le 23 septembre dernier, les réalisations du projet, composante par composante.
Ce vendredi 27 septembre, face à l’équipe de la Maison de l’entreprise et des autres acteurs de mise en œuvre du projet, la mission s’est dit satisfaite des avancées réalisées par le projet ECOTEC, selon le directeur général de la MEBF, Karim Ouattara. « On est au démarrage. Et les activités de démarrage des projets ne sont pas simples. Mais la Banque mondiale a félicité le gouvernement burkinabè et elle a noté avec satisfaction que l’ensemble des diligences, qui avaient été énumérées lors de la dernière mission de supervision, ont été exécutées à pratiquement 80, 90%. Elle a également noté des progrès notables dans l’ensemble des composantes et sous composantes du projet ECOTEC », a indiqué Karim Ouattara.
Satisfaction malgré la validation « tardive » du PTBA
Pour la composante 1 du projet qui concerne le renforcement de l’environnement favorable au développement des micros, petites et moyennes entreprises, la mission de la Banque mondiale a relevé que les choses avancent « plus que normalement » malgré la validation tardive du Plan de travail et budget annuel (PTBA). « Cependant, on peut essayer d’avancer mieux. Pour l’amélioration du climat des affaires, il serait bien qu’on sente plus de leadership, plus d’appropriation et de communication holistique. Il y a de l’engagement mais on peut aller au-delà de l’engagement en prenant des réformes assez ambitieuses », a indiqué la mission.
A propos de réformes, le directeur général de la Maison de l’entreprise a indiqué que la Banque mondiale attend deux réformes majeures en 2025. La première réforme est liée à la justice commerciale et la seconde à la question commerciale, notamment l’amélioration du climat des affaires dans le domaine de l’entreprenariat.
Quelques recommandations
Au-delà des observations, la Banque mondiale a donné un certain nombre d’orientations à la partie burkinabè pour accélérer la mise en œuvre du programme d’activités de l’année 2024. Elle a également souhaité que le PTBA soit adopté dans les meilleurs délais et que des dispositions soient prises pour que le programme d’activités de l’année 2025 puisse être adopté d’ici fin décembre.
« Il a été demandé qu’on puisse accélérer la signature des conventions avec les institutions financières partenaires, ce qui va permettre à la Société financière de garantie interbancaire du Burkina (SOFIGIB) d’accompagner et accorder un certain nombre de garanties aux PME qui sont à la recherche de financements », a souligné Karim Ouattara.
Le dernier réaménagement ministériel en question
La Banque mondiale a également fait une recommandation sur la composante 3 du projet ECOTEC qui était placée autrefois sous la responsabilité du MENAPLN avec l’Unité de gestion du projet d’amélioration de l’accès et de la qualité de l’éducation (PAAQE) comme unité d’exécution. Avec le dernier réaménagement ministériel, la formation professionnelle et technique échoit désormais au nouveau ministère en charge de l’enseignement secondaire.
« Il a été demandé que la question d’arrangement institutionnel puisse être traitée avec diligence. Nous avons déjà été rassurés par l’ensemble des autorités sur cette question », note le directeur général de la MEBF.
La résolution de cette préoccupation est cruciale, selon la Banque mondiale, car la performance globale du projet en serait impactée si rien n’est fait. Cela pourrait « provoquer de façon irrévocable un amendement de l’accord de financement », a rappelé la mission.
« Les recommandations qui ont été formulées ne sont pas des conditions de décaissement ou de mise en œuvre du projet. Ce sont des recommandations formulées pour permettre une accélération de la mise en œuvre du projet et permettre une accélération du décaissement », a rappelé Karim Ouattara.
Fredo Bassolé
Lefaso.net
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