Lutte contre le paludisme au Burkina Faso : le SP/Palu sensibilise les populations de Dédougou
D’ici 2030, le ministère de la Santé et de l’hygiène publique à travers le Secrétariat permanent pour l’élimination du paludisme au Burkina Faso (SP/Palu), veut parvenir à l’élimination du paludisme. Parmi les actions qui sont mises en œuvre pour atteindre cet objectif, il y a la caravane média organisée par le SP/Palu, du 26 au 27 septembre 2024 à Dédougou. Dans la boucle du Mouhoun, il a fait toucher du doigt la situation de la maladie et entamé des séances de sensibilisation.
Dans la boucle du Mouhoun, le nombre de cas de paludisme grave s’élevait à plus de 36 mille en 2023. Le taux des enfants de moins de 5 ans à l’avoir contracté était quant à lui à 31,94%. Par contre, le taux de mortalité est en baisse avec 0,77 %, a témoigné Didier Dipama, Directeur régional de la santé. Au niveau national et sous régional, l’objectif est de faire baisser le taux de mortalité à moins 0,5 %.
Pour confirmer les dires du directeur régional de la santé, la caravane média du SP/Palu s’est rendue dans des centres de santé pour constater l’effectivité de la stratégie de prévention et de prise en charge des cas de paludisme. Au Centre médical urbain de Dédougou, le Surveillant d’unité des soins (SUS) adjoint, Sugr-Noma Kisito Nassa, a laissé entendre que le centre vient d’enregistrer le troisième passage de la campagne de chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS). Au total, il est prévu quatre passages pour administrer des comprimés aux enfants. Il a aussi confié qu’en 2024, le taux de mortalité tend effectivement à la baisse au CMU de Dédougou.
Sugr-Noma Kisito Nassa, Surveillant d’unité des soins (SUS) adjoint du CMU de Dédougou-©Faso7
« Au niveau du suivi de nos indicateurs de cas de palu, on a connu une baisse à partir du début de la campagne. Ça traduit l’importance de cette campagne CPS », a expliqué Sugr-Noma Kisito Nassa.
Au Centre de santé de promotion sociale (CSPS) communal de Dédougou, les moyens sont mis en œuvre pour prévenir le paludisme chez les femmes enceintes. Dès les premiers mouvements du fœtus, Mahamadi Zangré, infirmer chef de poste du CSPS, a fait comprendre qu’un traitement spécifique est prescrit à la femme. Ce traitement est renouvelable chaque mois jusqu’à son accouchement. Il a aussi rassuré que ce traitement n’entrave en aucun moment le développement du bébé.
« Quand une femme va sentir les mouvements actifs du fœtus et elle commence déjà la prévention, elle va accoucher sans faire le paludisme. Mais si elle vient tardivement, le temps qu’elle a pu faire, elle peut être en contact avec le plasmodium et puis elle peut faire le paludisme », a précisé le chef de poste du CSPS.
Avec les hommes de média, le SP/Palu a fait une descente dans des familles dites exemplaires. Pour le Secrétariat permanent, l’exemplarité se situe au niveau de l’absence de gîtes larvaires dans ces familles. Dans l’une des familles visitées, aucune trace de gîtes larvaires n’a été constatée. Les objets pouvant contenir des eaux de pluie tels que les pneus usés et les récipients sont soigneusement mis hors de la portée des larves des moustiques.
Une retenue d’eaux usées pouvant contenir des gites larvaires-©Faso7
Cependant, certaines familles traînent toujours le pas. Si certains habitants disent être dans l’ignorance, d’autres par contre sont négligents. Des dires du SP/ Palu, un couvercle de bidon d’eau peut contenir des centaines d’œufs de moustiques. Après trois jours, ces larves se développent et deviennent des moustiques qui vont par la suite envahir les domiciles.
Cette lutte pour l’élimination du paludisme, Habi Ouattara, cheffe du département communication du SP/Palu, a confié qu’elle ne peut se faire sans le concours de toute la population. En plus de détruire les gîtes larvaires, les populations sont invitées à dormir sous une moustiquaire et à se rendre dans les centres de santé pour se faire soigner.
Habi Ouattara, cheffe du département communication du SP/Palu-©Faso7
« Le paludisme pour moi est une maladie de comportement. Il faut qu’on change de comportement, il faut que la population adhère à la lutte. Parce que seul, nous ne pouvons pas. Le ministère de la Santé à lui seul ne peut pas. C’est toute la population du Burkina Faso ensemble qui peut arriver à bout du paludisme », a-t-elle précisé.
Cheick Habib Désiré BAYILI
Faso7
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