Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale des enseignants ce 5 octobre 2024, la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) a organisé une conférence publique à la Bourse du Travail de Ouagadougou. Le thème retenu pour cette année était : « Valoriser les voix des enseignants : vers un nouveau contrat social pour l’éducation ».
Cette conférence a été animée par Tahirou Traoré, Coordonnateur de la Coalition Nationale pour l’Éducation pour Tous (CNET). Dans sa présentation, il a d’abord développé le rôle de l’enseignant en tant que pierre angulaire du système éducatif, qualifiant ces derniers de cheville ouvrière de l’éducation.
Le conférencier a ensuite appuyé son intervention sur des rapports de l’UNESCO et de la Banque mondiale pour proposer des voies et moyens permettant d’aboutir à un contrat gagnant-gagnant entre les enseignants et la société dans des pays comme le Burkina Faso.
Avant de poursuivre, il a précisé que, pour atteindre une éducation de qualité, il faut des professeurs qualifiés, correctement formés, bien rémunérés et motivés. Malheureusement, selon lui, les enseignants au Burkina Faso font face à un problème de motivation lié principalement aux bas salaires.
De plus, Tahirou Traoré a souligné que le manque de motivation peut également être lié aux mauvaises conditions de travail, telles que l’accès difficile à l’eau potable, l’absence de toilettes séparées, la vétusté des équipements pédagogiques, les situations de déplacement des enseignants, le manque de logements adéquats, les risques pour la sécurité physique et le harcèlement sexuel.
Il a également abordé les perceptions culturelles et sociétales du métier d’enseignant, encore peu valorisé, ce qui pousse certains professionnels à se tourner vers d’autres carrières plus lucratives et mieux reconnues.
En outre, Tahirou Traoré a pointé du doigt la mauvaise gestion du personnel enseignant, marquée par des chefs d’établissement souvent insuffisamment formés pour accompagner les enseignants, voire parfois recrutant par favoritisme.
Il a aussi évoqué la question du genre dans le corps enseignant, marquée par une faible représentation des femmes. Selon lui, un effort particulier doit être fait pour encourager plus de femmes à embrasser ce métier.
Pour conclure, le conférencier a lancé un appel à l’État burkinabè afin qu’il assume pleinement son rôle de garant de l’éducation nationale en mettant en place les conditions nécessaires à la réussite du nouveau contrat social et en respectant ses engagements nationaux et internationaux. « L’État doit créer un environnement favorable et donner toute la place qu’il faut pour faciliter ce changement », a-t-il déclaré.
Souleymane Compaoré, président de la CNSE, a précisé qu’en plus de cette conférence publique à Ouagadougou, une autre activité a été organisée à Bobo-Dioulasso, axée sur la communauté des pratiques dans le cadre de la stratégie nationale de valorisation du métier d’enseignant.
Josué TIENDREBEOGO
Faso7
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