Renforcement de la gouvernance démocratique : Educommunik initie un atelier sur le monitoring des médias et réseaux sociaux au Burkina Faso
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Éducation aux Médias et à l’Information (EMI) pour un engagement civique actif des jeunes dans la gouvernance démocratique au Burkina Faso », l’association Educommunik, en partenariat avec l’ONG Diakonia, a organisé du 1er au 4 octobre 2024 à Ouagadougou, un atelier de mutualisation des expériences en matière de monitoring des médias et des réseaux sociaux.
Cette rencontre, a rassemblé plusieurs acteurs de la société civile, des médias et des experts en cybersécurité pour réfléchir aux défis posés par la désinformation et la prolifération des discours déviants. Rappelons le contexte marqué par la montée des discours de haine et de fausses informations sur les réseaux sociaux au Burkina Faso. « On peut faire du montage vidéo, on peut faire dire beaucoup de choses à des personnes et de manière totalement fausse », a illustré Pascal Yemboini Thiombiano, représentant du ministre en charge de la Communication à la clôture de l’enlèvement.
Les discussions ont donc porté sur les discours déviants, les procédés et les outils de monitoring, ainsi que sur les relations entre les structures de veille et la Brigade Centrale de Lutte Contre la Cybercriminalité.
Les participants ont convenu que, bien que de nombreuses actions de surveillance soient déjà en place, les résultats restent mitigés. Ils ont souligné la nécessité de renforcer la collaboration entre les acteurs pour mieux répondre aux nouveaux défis, notamment ceux liés à l’émergence des faux montages, des contenus manipulés à l’aide de l’intelligence artificielle pour fausser la perception publique.
Des propositions concrètes pour une meilleure gouvernance numérique
Les participants ont été répartis en groupes de travail pour proposer des solutions concrètes autour de cinq thématiques. Le premier axe a abordé la diversité des outils de monitoring, recommandant l’adoption d’outils comme pour détecter les fausses informations. Le second axe a porté sur l’amélioration des émissions d’expression directe, en suggérant le renforcement du dispositif de diffusion en léger différé et la formation des animateurs en fact-checking.
Le troisième axe a mis l’accent sur la nécessité de créer un partenariat formel entre les acteurs de veille et les autorités répressives, comme la Brigade Nationale de Veille et d’alerte, afin de mutualiser les informations et d’augmenter l’efficacité des interventions.
Renforcement de la culture numérique et collaboration avec les plateformes
Pour le quatrième axe, les participants ont insisté sur le renforcement de la culture numérique au Burkina Faso. Ils ont préconisé l’introduction de l’Éducation aux Médias et à l’Information dans les programmes scolaires et la célébration annuelle de la Semaine Mondiale de l’EMI. Les participants ont également réfléchi aux moyens d’établir une collaboration plus étroite avec Meta (anciennement Facebook) pour sensibiliser les usagers aux risques liés à la désinformation.
Enfin, le cinquième axe, les protagonistes ont soulevé la question de la protection des fact-checkers face aux risques politiques et sécuritaires. Les recommandations ont porté sur l’adoption d’une loi spécifique pour protéger les vérificateurs de faits et la nécessité d’adapter les approches de sensibilisation en fonction du contexte politique. « Dans quelques jours, nous allons mettre sur pied un comité ad ’hoc qui va réfléchir et proposer un certain nombre d’activités. Toutes les structures, que ce soit la société civile ou les structures étatiques qui sont là vont se retrouver au sein d’un consortium pour pouvoir fédérer les efforts et pouvoir créer une synergie de travail », a ajouté le journaliste Moussa Sawadogo, participant à cet atelier.
Josué TIENDREBEOGO
Faso7
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