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Diagnostic et prise en charge de l’hémophilie au Burkina Faso : Le Groupe d’intervention en hématologie (GIH) présente les actions réalisées en deux ans

L’hémophilie, trouble héréditaire de la coagulation, est peu connu non seulement des professionnels de santé, mais aussi de la population burkinabè. Pourtant, la maladie est bien présente. Le patient hémophile saigne plus longtemps que la normale. En 2022, le pays enregistrait 120 cas d’hémophiles diagnostiqués. Ce chiffre exprime en réalité les difficultés liées au diagnostic de cette maladie très rare. C’est pour palier ces difficultés que le Groupe d’intervention en hématologie (GIH), une association scientifique créée en 2019 avec à sa tête le Pr Eléonore Kafando, a lancé en 2022, avec l’accompagnement de NOVONORDISK HEMOPHILIA FOUNDATION – NNFH, le projet « Étendre le diagnostic et la prise en charge de l’hémophilie au Burkina Faso ». Le projet étant à son terme, les acteurs se sont rencontrés le vendredi 4 octobre 2024 pour présenter les acquis.

Le projet mis en œuvre dans les Cascades, la Boucle du Mouhoun, le Centre Ouest, le Centre Nord, le Centre Est, le Centre Nord et le Nord, et porté par le GIH avait plusieurs volets. Il s’agissait de former les professionnels de santé sur le diagnostic de l’hémophilie. Par ailleurs, le GIH à travers les Agents de Santé à Base Communautaire (ASBC) a pu transmettre des messages de sensibilisation aux populations sur la maladie.

“Nous avons formé nos confrères, les collaborateurs que sont les infirmiers. C’est par des signes de suspicion que la maladie peut être par la suite diagnostiquée par des examens biologiques”, a expliqué le Pr Eléonore Kafando.

Pour ce qui est du volet renforcement de capacités, le projet a permis entre autres, la formation de plus de 256 médecins, 344 Infirmiers chef de poste et infirmiers dans les six régions de mise en œuvre du projet. Aussi, une boîte à images sur l’hémophilie a pu être réalisée, et au moins 3 000 ASBC ont pu être sensiblisés. Ces derniers à leur tour, ont transmis les messages aux populations. Et en à croire le Pr Kafando, ces séances de sensibilisation ont donné des résultats.

“En 2022, nous étions à 120 cas d’hémophiles diagnostiqués et avec ce projet, nous sommes aujourd’hui à 190 cas d’hémophile. C’est-à-dire que nous avons eu pas mal de dépistages avec nos formations et nos séances de sensibilisation”, a-t-elle soutenu.

Pr Elénorore Kafando, présidente du Groupe d’intervention en hématologie, (GIH)

Au Burkina Faso, seul le CHU Pédiatrique Charles De Gaulle dispose d’un laboratoire capable de diagnostiquer l’hémophilie. Le projet tirant à sa fin, le Pr Kanfando et son équipe ont recommandé entre autres, l’appropriation de la boîte à images par les autorités en charge de la santé et le renforcement du plateau technique au Burkina Faso.

“Les perspectives pour nous, c’est que la boîte à image qui a été conçue, le ministère puisse s’en approprier pour que les agents de santé à base communautaires puissent l’utiliser pour dépister les cas. Il faudra aussi que l’on puisse renforcer le diagnostic des patients en mettant en place des laboratoires de référence, parce que le diagnostic n’est pas aisé. Pour l’instant, un seul laboratoire au Burkina Faso le réalise. Lorsque le patient est suspecté d’hémophilie, il doit se rendre absolument sur la capitale”, a-t-elle exhorté.

Le Pr Elénorore Kafando appelle à l’appropriation de la boîte à images par les autorités sanitaires du Burkina Faso

Présente à cette rencontre, le Dr Marie Angelle Ouédraogo, directrice des maladies non-transmissibles, tout en saluant les actions menées par le GIH dans le cadre de ce projet, a indiqué qu’un travail doit être fait pour mettre en place un réseau de soins et pour faciliter le référencement vers les laboratoires capables de diagnostiquer le mal.

“Il y a un travail technique qui est en train d’être fait, mais d’une manière générale, nous sommes confiants des différents enjeux”, a-t-elle confié.

Pour prévenir l’hémophilie, Pr Kanfando indique qu’il faut d’abord savoir que l’enfant est malade. Et une fois le diagnostic établi, il faut donner une éducation thérapeutique au patient. Selon elle, (…) Le patient doit connaître les signes de danger, car le “ plus souvent, c’est lorsqu’on voit le sang visible que le patient s’inquiète, mais le sang peut être intériorisé et ça peut être aussi dangereux”.

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