Lutte contre la corruption : Un colloque pour décrypter le lien entre corruption et développement en Afrique
Le Centre de Formation et de Recherche Anti-corruption (CFRAC) du Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC) a organisé ce 16 octobre 2024, un colloque international consacré au thème « Corruption et développement en Afrique ». L’événement a réuni chercheurs, acteurs de la société civile et décideurs politiques, et vise à approfondir la réflexion sur les liens complexes entre corruption et sous-développement du continent.
La corruption est un fléau qui gangrène de nombreux pays et notamment ceux de l’Afrique subsaharienne où le Burkina Faso n’échappe pas à la règle. C’est dans ce contexte que s’est tenu le colloque international sur le thème « Corruption et développement en Afrique », un évènement soutenu par l’ambassade royale de Suède, partenaire financier du REN-LAC.
Pour Florent Hien, président du comité d’organisation du colloque, « il fut un temps au Burkina où parler de la corruption était tabou ». Aujourd’hui, les choses ont évolué et la lutte contre ce fléau est devenue une priorité pour le gouvernement et les différents acteurs. Dans son discours d’ouverture, le président du comité d’organisation a souligné l’urgence de s’attaquer à ce fléau qui gangrène les sociétés africaines. « L’Afrique est l’une des régions du monde les plus touchées par le phénomène de la corruption », a-t-il alerté. En effet, l’Afrique affiche un score moyen de 33/100 dans l’Indice de Perception de la Corruption (IPC), comparé à une moyenne mondiale de 43/100.
Florent Hien, président du comité d’organisation-©Faso7
Le Burkina Faso se distingue avec une moyenne de 41/100, reflétant les efforts déployés ces dernières années par les différents acteurs dans la lutte contre la corruption. Comme le souligne Urbain Millogo, contrôleur général de l’Etat par intérim, « pour combattre un phénomène, il faut en connaître les causes, l’étudier et l’analyser ».
Corruption et insécurité : un cercle vicieux
Les participants à ce colloque de deux jours auront pour tâche de décrypter les mécanismes de la corruption et d’analyser son impact sur les différents secteurs de la vie économique et sociale. Un accent particulier sera mis sur le lien entre corruption et crise sécuritaire, un enjeu majeur pour de nombreux pays africains.
Urbain Millogo, contrôleur général de l’Etat par intérim-©Faso7
En effet, la crise sécuritaire qui frappe de nombreux pays du Sahel, dont le Burkina Faso a été évoquée comme un exemple concret de la manière, dont la corruption peut fragiliser les États et favoriser l’émergence de groupes armés. « Est-ce que la corruption ne complique pas le combat que nous menons contre le terrorisme ? », s’est interrogé Florent Hien.
Les participants aborderont également les questions liées à la prévention de la corruption, à la transparence et à la reddition des comptes. Des pistes de solution seront explorées pour renforcer les institutions, sensibiliser les populations et élaborer des politiques de luttes contre la corruption.
Daouda Kirakoya, inspecteur général des finances, représentant Aboubacar Nacanabo, ministre de l’Economie-©Faso7
Le ministère de l’Économie et des Finances quant à lui, en attend beaucoup de ce colloque scientifique. « Vous savez que le département de l’Économie et des finances s’occupe de ce qu’on appelle couramment « le nerf de la guerre ». Et l’un des instruments les plus utilisés au niveau de la corruption, c’est l’argent. Et nous attendons justement les résultats qui permettent de mieux lutter contre la corruption », a souligné Daouda Kirakoya, inspecteur général des finances, représentant le parrain Aboubacar Nacanabo, ministre de l’Économie.
Au cours de ces 48 heures, environ 30 communications seront données par des experts venus de 8 pays, dont le Burkina Faso, le Cameroun, la République démocratique du Congo et le Maroc.
Bamboado Edwige OUOBA
Faso7
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