A l’occasion de la commémoration du 37è anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara et 12 de ses compagnons, le gouvernement a rendu à un hommage au père de la révolution démocratique et politique et rappelé que ses idées constituent pour lui une boussole dans la gestion du bien public
Hier dans l’après-midi du 15 octobre 2024 sur le site du mémorial Thomas Sankara. Il est un peu moins de 17h. Instants solennels de la cérémonie officielle commémorant le 37è anniversaire de l’assassinat du leader de la révolution démocratique et populaire, Thomas Sankara, ainsi que 12 de ses compagnons d’infortune.
Les militants de « l’Association des pionniers de la révolution » et les membres des familles des victimes du putsch sanglant du 15 octobre 1987 prennent place devant et l’intérieur du Mémorial.
C’est le président de l’Assemblée législative de transition (ALT), Ousmane Bougouma, venu représenter le chef de l’Etat, qui préside la cérémonie.
Plusieurs ministres sont là, notamment Jean-Emmanuel Ouédraogo, ministre d’Etat, ministre de la Communication, de la culture, des arts et du tourisme, Nandy/Somé Diallo, ministre de l’Action humanitaire et de la solidarité nationale, Emile Zerbo, ministre de l’Administration territoriale, Boubacar Nacanabo, ministre de l’Economie et des finances et de la prospective, Boubacar Sawadogo, ministre de l’Enseignement secondaire, de la formation professionnelle et technique, Roland Somda, ministre des Sports, de la jeunesse et de l’emploi, Edasso Rodrigue Bayala, ministre de la Justice et Yacouba Zabré Gouba, ministre l’Energie, des mines et des carrières
Aux pas cadencés, deux militaires portent la gerbe jusqu’au pied de la statue géante qui surplombe le site du mémorial. Le président de l’ALT s’avance, pose ses mains sur la gerbe et s’incline quelques secondes devant le monument, pendant que retentit la sonnerie aux morts exécutée par la fanfare de la gendarmerie nationale. Il salue ensuite les membres des familles des victimes du funeste jeudi d’octobre 1987, ainsi que ceux qui, depuis plus de trente ans, revendiquent l’héritage de la révolution et les idées de son leader, même au temps de blaise, au lendemain de l’avènement du Front populaire.
Fin de la cérémonie qui aura été sobre et intense en émotion. Un moment de communion pour ceux qui croient encore dur comme fer que la révolution est l’unique voie rationnelle pour recouvrer notre souveraineté et impulser un développement solidaire.
Dans la matinée, sur son compte X, le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré avait rendu un vibrant hommage à « ce grand visionnaire qui a marqué et continue de marquer de façon indélébile l’histoire de notre nation par son intégrité ».
Un avis partagé par tous ceux qui ont pris la parole hier, du premier vice-président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, Assami Tiendrebéogo, au ministre d’Etat, Jean-Emmanuel Ouédraogo en passant par le président du Comité mémorial Thomas Sankara, le Colonel-major, Daouda Traoré.
Ainsi, afin de perpétuer leur mémoire, Assami Tiendrebéogo a annoncé que la commune de Ouagadougou va bientôt procéder aux baptêmes de rues au nom des douze (12) compagnons de Thomas Sankara fauchés lors du putsch.
Selon le Comité international Mémorial Thomas Sankara (CIM/TS), une association reconnue d’utilité publique le 16 mars 2023, bien qu’inachevé, le Mémorial est déjà le site touristique le plus visité du Burkina entre 2020 et 2022 avec 165 615 visiteurs, un chiffre en constante hausse et qui en ferait la principale attraction touristique dans les prochaines années. « L’ouvrage sera achevé dans quelques semaines », a promis le président du CIM/TS, qui a toutefois lancé un appel à contribution pour financer les travaux de l’ensemble des infrastructures du Mémorial.
« Thomas Sankara est plus vivant que jamais », a lancé le colonel-major, qui voit dans la politique conduite par le MPSR2 et son leader, la continuation de l’œuvre entreprise par celui qui a été élevé au rang de héros de la nation en 2023. Pour lui, l’équipement des Forces de défense et de sécurité, la prise en charge des Personne déplacées internes, l’actionnariat populaire, l’offensive agricole, les initiatives présidentielles pour la santé et pour une éducation de qualité, l’institution d’un mois du consommer local et la volonté de compter sur nos propres forces, sont autant d’actes politiques qui réhabilitent les idées et le combat de Thomas Sankara, que, selon le mot du ministre d’Etat, des stratégies mises en œuvre pendant des années n’ont pas réussi à effacer de la mémoire collective. Il a rappelé qu’en élevant Thomas Sankara au rang de héros de la nation
, en instituant la journée nationale en son hommage, en baptisant dans la capitale un boulevard en son nom et en soutenant la construction du Mausolée, le gouvernement souscrit à la vision de celui qui est devenu une icône mondial.
Reste cette question que pose le ministre d’Etat aux générations actuelles et de demain : comment faire vivre au quotidien les idéaux de Thomas Sankara, lui qui a placé la barre très haut en termes d’éthique politique ?
Dominique Koné
Kaceto.net